Dahico, humoriste: « On risque le chaos en 2015 si… »

4029-image_(66)

(lecridabidjan.net)

Adama Dahico, à l’état civil Dolo Adama, est l’un des ténors de l’humour en Côte d’Ivoire. Celui qui a longtemps sillonné les scènes d’Afrique sous les traits du candidat fantasque du « Parti des ivrognes », se pose désormais en défenseur de ceux qui n’ont pas droit à la parole. Dans cette interview, le président du ’’Dromikan’’ livre ses impressions sur les élections de 2015, la libéralisation de l’espace audiovisuel et juge fermement les atteintes à la liberté de la presse ces dernier temps.

Comment se porte Dahico ?

Adama Dahico se porte à merveille. Disons, après mon passage à l’élection présidentielle, on se demande où je suis passé. Je suis là, je bosse. Vous savez, dans notre métier, il y a 3 étapes importantes, la formation, la promotion et la production, et je suis à l’étape de la promotion dans ma carrière. Il faut produire, concevoir. Ça demande du travail. En studio, j ai fini mon album de 13 titres qui sera bientôt sur le marché. Je travaille aussi sur mon prochain livre, dont la publication se fera bientôt. En plus de tous cela, il y a mon spectacle ’’du CP1 à la CPI’’ que je donne de temps en temps. Pour preuve, j ai été invité par ’’Ciné droit libre’’ pour la note humoristique. je viens de jouer sous la pluie, c’est dire que je suis un artiste dans l’âme, prêt à jouer sous le soleil, la pluie, la neige, si je suis sollicité. En un mot, je vais bien.

Pensez-vous aux élections présidentielles de 2015 ?

Écoutez, Adama Dahico a été candidat aux élections passées. Je n’ai pas encore pris de décision. Comme je le dis, je ne serai pas candidat aux élections en 2015, mais je serai plutôt président parce que moi, quand je vais à l’école, je ne redouble pas ma classe. Je passe en classe supérieure. On va voir, en fonction de l’environnement, s’il est trop tendu, je serai là pour le détendre. Pas forcement candidat, mais être dans les présidentielles.

Aujourd’hui, peut-on savoir vos relations avec la RTI ?

Je n ’ai pas de problème particulier avec la RTI. Au départ, il faut le reconnaître, il y avait une censure qui ne disait pas son nom. Avec le temps, chacun a compris que pour aller à la paix, il faut mettre balle à terre. Aujourd’hui, je peux passer à la Télévision. La preuve, en février dernier, j’ai été invité sur le plateau de ’’Midi 1ere’’ pour annoncer les spectacles avec Gondwana City qui est une structure de production avec Mamane, Digbeu Cravate, Gohou Michel. Nous travaillons sur les émissions télévisées, radiophoniques et sur des séries télévisées et bientôt, vous verrez le travail de l’ombre.

Que pensez-vous des agissements contre les journalistes, dans ces derniers temps ?

Nous constatons que les journalistes sont devenues la proie des personnes qui n’aiment pas la vérité et les critiques dans la société. C’est bien dommage. Laissez les gens s’exprimer, faire leur travail. Il faut laisser les gens dire ce qu’ils ont à dire. C’est ce qui constitue le socle des grandes nations. Qu’on laisse le journaliste faire son travail car son travail, c’est dire la vérité. Notre souhait est que les journalistes soient libre.

Les politiques sont libres de s’exprimer, de dire ce qu’ils veulent. Ils lancent des mots d’ordre et les gens vont dans la rue. Ils prennent les armes pour eux. Mais pourquoi la presse, qui ne fait que relater les faits, subit tant de méchancetés ? Qu’on laisse la presse faire son travail. Moi, quand je vais arriver au pouvoir, la presse sera le 2eme pouvoir et non le 4eme.

Les fêtes de fin d’année approchent et la mouvance se fait déjà voir chez les populations. Suite aux incidents malheureux de la fin d’années 2012, avez vous des appréhensions?

L’année dernière, j étais hors du pays, et malheureusement, nous avons appris qu’il y a eu des morts pendant les fêtes de fin d’année. C’est bien dommage ! Prions que cela ne se répète plus. Aussi, les gens doivent éviter les sorties inutiles et consommer moins l’alcool. Parce que cela peut nous affecter. Quand on en prend, on ne contrôle plus rien et on cause des dégâts. 2014, ce n’est pas le 1er janvier.

Que pensez-vous du projet de libéralisation de l’espace de l’audiovisuel ?

C ’est dommage que je n’aie pas été élu président, sinon c’est le premier décret que j’aurais signé. Il y a plusieurs journaux en Côte d’Ivoire et on lit selon nos sensibilités politiques et autres. Nos avons des radios privées. On veut aussi des télévisions privées qui vont nous proposer des débats d’idées libres de contradiction. Cela va créer des emplois, la diversité au niveau des programmes et susciter la saine concurrence afin d’éviter la monotonie. Il faut que les gens comprennent qu’on ne peut pas écouter et regarder toujours les mêmes choses. Ça sera une bonne chose pour la création artistique et pour les artistes. Nos productions serons diffusées sur plusieurs chaînes en même temps.

Selon vous, que doit faire la Côte d’Ivoire pour aller à la réconciliation nationale ?

J’étais là quand on ’’enceintait’’ la réconciliation nationale. Quant à ce qu’elle a accouchée, en tous cas, ce n’est pas le résultat qu’on attendait. Ça, il faut être honnête. Cette réconciliation doit être faite par les Ivoiriens et avec les Ivoiriennes. La réconciliation se fait entre deux personnes. Je crois que le peuple ivoirien n’a pas encore compris l’importance de cette réconciliation. L’autre doit être là pour qu’on écoute tout le monde et qu’on en tire des enseignements. Je crois que ça ne saurait tarder. Il faut qu’on fasse la réconciliation. S’il y a pas de réconciliation vraie et sincère et qu’on va aux élections en 2015, c’est une autre aventure qui risque encore de mettre le peuple dans le chaos.

Que pensez-vous de Ciné Droit Libre d’Abidjan?

C’est un partenaire au comédien que je suis parce, que juste après la crise, c’est l’un des festivals qui a eu le courage de venir jusqu’à Abidjan pour l’interviewer afin de répondre aux questions que les citoyens se posent. Et Dieu merci, à travers Ciné Droit Libre, beaucoup ont perçu mon combat. J’ai entrepris une tournée avec ce festival au Burkina Faso, avec mon spectacle ’’du CP1 à la CPI’’. J’ai joué a Cotonou. Je veux dire que ça s’est très bien passé grâce à Ciné Droit Libre.

Quel regard posez-vous sur le niveau des humoristes en Côte d’Ivoire ?

D’abord, je leur souhaite beaucoup de courage, parce que ce n’est pas facile. Il y a certains qui viennent de commencer et ce n’est pas facile. J’ai 25 ans dans le métier, il y a des blagueurs et des humoristes en Côte d’Ivoire. Si tu es blagueur, sois le meilleur des blagueurs. Si tu es humoriste, sois sont le meilleur.

Lecridabidjan.net
Source : L’Inter | Samedi 30 Novembre 2013

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook