Cote d’Ivoire: capitaux illicites – le pays perd entre 300 et 500 milliards de Fcfa par an

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Un rapport Bad-Gfi établit les pertes pour le continent. – Les mouvements de capitaux illégaux sont devenus un fléau mondial. En croissance continue, les montants concernés se chiffrent en milliers de milliards de dollars par an. Pour le seul continent africain, selon les estimations faites par un rapport conjoint de la Bad et de Global Financial Integrity (GFI), il a pâti de sorties nettes de fonds de l’ordre de 597 milliards de dollars, il a 1 400 milliards de dollars, entre 1980 et 2009, après ajustement des transferts nets enregistrés pour les flux financiers sortants frauduleux. Soit plus du double de l’aide au développement allouée à l’Afrique et 80% de ce qu’il faut pour financer les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), selon Ousmane Kane, conseiller spécial et représentant du ministre de l’Economie et des Finances du Sénégal, à l’ouverture du forum. Ces fonds sortent illégalement via deux voies : les échanges commerciaux à travers les fausses déclarations et des mécanismes très sophistiqués (80% des fonds) et la corruption (20%).

Dans le premier cas, les multinationales sont mises à l’index. La complexité de leur comptabilité et les nombreuses immunités et exonérations dont elles bénéficient à la signature des conventions d’investissements avec les Etats africains leur offrent d’énormes possibilités de fraude et de transfert illicite de fonds qu’elles ne se privent pas d’exploiter, soulignent les experts. Cette saignée des ressources africaines constitue, selon les experts réunis à Dakar, un défi majeur auquel il faut faire face, si les économies du continent aspirent à se développer et à induire une croissance durable et inclusive. Pour autant, les Etats africains ne baissent pas les bras. Des mécanismes de contrôle sont mis en place pour tenter de limiter ce fléau. La Côte d’Ivoire, qui perd entre 300 et 500 milliards de francs cfa (fraude fiscale : 200 milliards Fcfa ; corruption : 100 milliards Fcfa ; transactions illicites: 200 milliards Fcfa) du fait de ce phénomène multiplie les instruments de lutte contre la fraude et la corruption, a déclaré Adama Coulibaly, président du Réseau des cellules nationales de traitement des informations financiers (Centif) de l’Uemoa. Le dernier-né de ces instruments est la Haute autorité pour la bonne gouvernance. Mais la bataille est loin d’être gagnée. Bien au contraire, les flux financiers illicites et non enregistrés qui sont en progression constante se retrouvent, aujourd’hui, au cœur du trafic de drogue et d’armes en Afrique de l’Ouest. Bénéficiant d’un environnement où la transparence dans les opérations financières ainsi que la coopération entre les Etats, à travers les échanges d’informations, restent insuffisantes.

Par David Ya
Fratmat.info

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