Côte d’Ivoire – Pour Ouattara la corruption se résume au racket des policiers

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LIDER News | 08 janvier 2014

Après le classement désastreux de son gouvernement en matière de corruption, Alassane Dramane Ouattara a trouvé la solution de choc: une campagne de communication contre le racket, avec le soutien de la Banque mondiale.

À en croire les affiches, la corruption se résumerait au racket effectué par les policiers en ville et aux points de contrôle, ponctionnant les recettes des commerçant(e)s et des transporteurs. Seule la petite corruption est donc indexée, ce qui ne gêne d’ailleurs pas les Frci qui maintiennent leurs checkpoints au pied des panneaux d’affichage.

À la question de savoir s’ils ne voient pas le message de l’affiche, les hommes en tenue répondent, en levant la tête pour dévisager l’image: «Ils prennent pour eux en haut dans les bureaux, nous on se débrouille ici en bas sur les routes. Eux achètent des maisons, des voitures et des bateaux de luxe, nous c’est pour manger, c’est tout. Et puis ils sont au courant pour nous et nous, on est au courant pour eux. C’est rien ça.»

La grande corruption, celle qui entoure l’octroi des marchés publics, les contrats publics, celle qui a lieu dans l’ambiance feutrée des bureaux ministériels et présidentiels, celle dont les montants donnent du vertige, celle qui hypothèque l’investissement pro pauvre, cette corruption là est amnistiée après trois ans. Le régime actuel persiste à vouloir faire croire que le poisson pourrit par la queue.

La réconciliation aussi avait fait l’objet d’une telle campagne, restée sans suite.
Le désarmement aussi.
L’investissement aussi.

Seules les sociétés chargées de la communication et de l’affichage des campagnes du gouvernement gagnent dans l’affaire. La solution reste un problème, l’impunité et la gouvernance aussi. Mais un Etat patrimonial et criminalisé peut-il faire autrement? L’affairisme de ceux qui sont au pouvoir peut-il changer? Une chose est certaine : Les ponts, échangeurs et routes n’y changeront rien.

En Afrique, on a souvent fait savoir qu’il fallait des États durs avec des mains de fer dans des gants de velours. La Libye de Khadafi avait construit de grandes infrastructures, des ports, aéroports, des routes, des ponts des écoles et des hôpitaux. La Tunisie de Ben Ali aussi. L’Egypte de Moubarak également. On disait même qu’ils étaient déjà émergents. Houphouët-Boigny aussi avait des taux de croissance économique élevés en Côte d’Ivoire entre 1960 et 1975. Il construisait lui aussi des infrastructures. Les immeubles du Plateau à Abidjan sont là pour nous le rappeler. Le port d’Abidjan, celui de San Pedro, les chu de Cocody et de Yopougon, l’autoroute du nord… Et puis, tout s’est écroulé. Les gouvernances corrompues, kleptomanes, violentes et qui se meuvent en dehors de l’état de droit ont en général un destin commun, qui est de ne jamais conduire au développement durable.

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