Côte d’Ivoire – l’évaluation risque pays par Coface en légère amélioration

BAD-abidjan-0000

(Agence Ecofin) – L’assureur-crédit Coface a dévoilé, le 21 janvier, son panorama «risque pays» 2014. Selon un communiqué publié par le groupe français, l’évaluation risque pays de quatre pays africains a subi des modifications: le Rwanda (D), le Nigeria (D) et le Kenya (C) ont gagné une surveillance positive «malgré une situation sécuritaire volatile». Et la Côte d’Ivoire a été reclassée en C après avoir été classée dans le niveau D.

Les évaluations risque pays de Coface se situent sur une échelle de 7 niveaux: A1, A2, A3, A4, B, C, D et peuvent être assorties de surveillances positives ou négatives. Ces évaluations mesurent le niveau moyen de risque d’impayés présenté par les entreprises d’un pays dans le cadre de leurs transactions commerciales à court terme. Elles ne concernent pas la dette souveraine. Pour déterminer une évaluation, Coface combine les perspectives économiques, politiques et financières du pays, l’expérience de paiement de Coface et l’environnement des affaires du pays.

Selon le groupe d’assurance-crédit la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Nigeria et le Kenya sont épargnés de la nouvelle montée du risque dans les pays émergents qui continuent à subir le ralentissement de l’investissement et les tensions sociales internes.«Dans les pays émergents, les déficits courants et la croissance durablement affaiblie pèsent sur les entreprises. Mais le monde émergent est heureusement divers: une nouvelle génération de pays se distingue par sa résistance aux chocs externes, dont, au premier plan, de nombreuses économies d’Afrique subsaharienne», a commenté Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface.

Filiale de la banque d’investissement française Natixis (groupe BPCE), l’assureur-crédit précise également que la croissance de ces quatre pays africains ayant vu leurs évaluations risque pays améliorées «devrait rester forte en 2014, maintenue par une diversification sectorielle qui profite à la consommation».

Expliquant le reclassement de la Côte d’Ivoire en C (après surveillance positive en D), Coface a indiqué que la croissance de ce pays devrait se maintenir à un niveau élevé en 2014 (8%), soutenue par les dépenses publiques d’infrastructure, l’investissement privé et la consommation des ménages. L’agriculture ivoirienne devrait, quant à elle, tirer profit de la réforme de la filière café-cacao, alors que la production pétrolière continuera à croître avec l’ouverture de nouveaux puits, tout comme l’activité dans le secteur tertiaire. «La Côte d’Ivoire a normalisé ses relations avec les créanciers publics après avoir atteint, en juin 2012, le point d’achèvement de l’initiative PPTE renforcée, ce qui a ouvert la voie à un allègement important de la dette publique extérieure», ajoute le communiqué publié par l’assureur-crédit, indiquant que l’insécurité résiduelle n’a pas, jusqu’ici, entravé le renouveau économique du pays.

La surveillance positive sur l’évaluation D du Nigeria est, quant à elle, motivée par une croissance soutenue (7,2% prévu 2014) malgré une stagnation de la production pétrolière, tirée par les secteurs hors hydrocarbures comme les télécoms et la construction.

La privatisation du secteur électrique nigérian (1ère phase achevée en sept 2013 ; 2ème phase 2014) devrait aussi, selon Coface, contribuer à l’amélioration de l’approvisionnement en énergie du secteur industriel.

L’assureur-crédit note, cependant, que la situation sécuritaire reste difficile dans le Delta du Niger, zone de production pétrolière (vols, sabotage des installations qui affectent fortement la production) et au nord du pays où sévit le groupe terroriste Boko Haram.

La surveillance positive sur l’évaluation C du Kenya repose sur une croissance forte et stable (4,7% en 2012, 5,6% en 2013, prévision de 6,2% en 2014) grâce à une démographie dynamique, à l’émergence d’une classe moyenne et à une économie relativement diversifiée : services performants (télécoms, services financiers) et agriculture diversifiée (thé, café, horticulture, maïs). Au Kenya, les perspectives sont aussi jugées très positives en matière d’investissement.

Coface note par ailleurs que la stabilité politique au Kenya a été renforcée après la réussite des élections présidentielles de 2013, même si le risque terroriste reste significatif, comme l’illustre la récente attaque d’un centre commercial de Nairobi.

La surveillance positive sur l’évaluation D du Rwanda s’explique, elle aussi, par la forte croissance (7,5%), la stabilisation des déficits courant (-14% du PIB prévu en 2014) et budgétaire (-11,5% du PIB prévu 2014). L’amélioration de la situation sécuritaire en RD Congo pourrait, par ailleurs, permettre une reprise de flux d’aide interrompus en raison des soupçons de soutien aux rebelles congolais par le gouvernement rwandais.D’autre part, les importantes réformes de l’environnement des affaires ont permis au pays d’améliorer nettement son classement dans le domaine de la gouvernance économique.

Leader mondial de l’assurance-crédit, avec 4600 collaborateurs dans 66 pays, le groupe Coface propose aux entreprises du monde entier des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance financière de leurs clients.

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »331162078124″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook