Côte d’Ivoire FPI – Affi N’guessan sous le flot des critiques, accusé de parricide

lmp retouche le 24 janvier 2014

S. Debailly
L’intelligent d’Abidjan

Il n’y a pas qu’au sein du pouvoir d’Abidjan que les propos de Pascal Affi N’guessan dérangent. Dans son propre camp, précisément au Fpi, les phrases de l’ancien prisonnier de Bouna font des émules. Il y a des boutades qu’on n’aime pas entendre dans la maison bleu-rose surtout quand elles traitent du sujet Laurent Gbagbo, « le corps et le cœur du débat » pour employer l’expression de Sangaré Aboudrahamane. Au Fpi on veut d’un « Gbagbo for ever » et il ne faut surtout pas dire Gbagbo passera, il ne faut pas dire que « Gbagbo n’est pas un préalable à la réconciliation ». Sinon les censeurs, ces directeurs de
conscience très alertes, sont là pour vous mettre sur le droit chemin. Pascal Affi N’guessan l’apprendra à ses dépends, lui qui croyait si bien défendre les intérêts de son mentor. On l’a bien entendu dire sur le plateau de Vox Africa que Gbagbo n’est plus à la tête du Fpi depuis 2001, que Gbagbo
a construit le Fpi non pas sur l’idolâtrie des hommes mais sur des valeurs et que Gbagbo passera, Affi, Simone et Sangaré passeront mais le Fpi doit demeurer le Fpi par les valeurs qu’il porte. L’ancien premier ministre a également dit qu’on ne peut pas faire la politique sans avoir d’ambitions. Voilà qui est dit et voilà qui lui vaut aujourd’hui d’être traité de quelqu’un qui veut commettre un parricide. Celui qui veut tuer le père Gbagbo et prendre sa place. Or il est bien connu que nul n’est éternel et que les hommes passent mais leurs idées demeurent. C’est une vérité et Affi a certainement été mal inspiré de la dire maintenant. Du coup, il a réveillé le talent de poète de l’un de ses camarades en exil, l’enseignant-chercheur Lazare Koffi Koffi.

LES DÉCHIREURS DE VOILE SELON LAZARE KOFFI KOFFI

Dans un poème aux envolées satiriques, le professeur dépeint l’attitude de ceux qu’ils appellent les déchireurs du voile. Il l’intitule « le voile déchiré ». Toute ressemblance ou coïncidence ne sont que pures fictions, dirait-on s’il s’agissait d’un film. Les vers de ce poème sont pourtant assez clairement interprétables pour un débutant et tout néophyte en commentaire composé ou en analyse de contenu. « Or donc ! Vous êtes des rejetons imbibés d’infidélités ! Le temps a fini par déchirer le voile qui vous masque. Brutus n’a rien à envier de la laideur de vos perfidies. Vous avez enfin bavé dans les
média vos désamours. Les lionceaux dressant leur frêle crinière dans les bois, appellent à voix audibles au reniement de leur géniteur. » Voici pour la première
strophe de ce poème qui en compte sept et typifie un alexandrin politique. Qui ne parle pas le langage Gbagbo est vu comme un infidèle, un homme perfide selon le poète Koffi qui qualifie de scandale, de sacrilège et de honte ce spectacle à ses yeux : écarter Gbagbo pour se positionner. Dans ce texte Affi et les siens en ont pour leurcompte tellement la charge est sans appel. Ce poème de Lazare Koffi a reçu des soutiens qui continuent de pleuvoir. L’un d’eux a même écrit en commentant le texte : « Merci M. le ministre de nous ouvrir encore une fois les yeux. Mais rassurez-vous, nous ne sommes pas dupes. Et pour citer notre icône, nous voyons le dos des nageurs. »

LA LIGNE DE DÉMARCATION PRO-GBAGBO ET PRO-AFFI

La ligne de démarcation est désormais claire au Fpi. D’un côté ceux qui pensent que le Fpi peut aller aux élections de 2015 avec le candidat Affi. De l’autre, sans en connaître leur ampleur au plan quantitatif, ceux pour qui rien ne doit se faire sans Gbagbo. Ils en veulent pour argument la lutte de l’Anc en Afrique du Sud qui a conquis le pouvoir après la sortie de Mandela de prison 27 ans après. Ils en oublient peut-être les circonstances. Ils connaissent sans doute l’agenda de la Cour pénale internationale (Cpi) qui détient Laurent Gbagbo. Pour le premier groupe, un des internautes a tenu ce langage bien que soutenant la position de Lazare Koffi : « la libération de notre Président et Guide Laurent Gbagbo demeure un objectif spécifique majeur mais entre temps puisque tout peut arriver et que le parti vit et aussi nous avons à faire la promotion de nos leaders FPI. Ceux qui préparent limage d’Affi N’guessan n’ont pas tord .Il faut donc comprendre qui si les conditions minimales arrivaient a se mettre en place avant 2015 le FPI qui n’est pas un parti Révolutionnaire aura un mot a dire et doit donc s’apprêter. » Le débat ne fait que commencer. Le Fpi est vraiment à la croisée des chemin.

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