Côte d’Ivoire – Lettre-réponse aux vœux de Simone Gbagbo

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ESTHER

(Lettre-réponse aux vœux de la Première Dame Simone Gbagbo)

Je t’ai reconnue à la douceur maternelle de ta parole
Tu es Esther, la généreuse et attentive de son peuple.
Ta parole est un hymne qui révèle la limpidité de ton âme.
Toute l’Eburnie entière a tressailli d’un bonheur immense
Lorsque tu as daigné souverainement t’adresser à elle
En ces temps de confusion générale et d’incertitude.

Tu as choisi l’année mystique totalisant le chiffre sept,
Nombre viril qui prédit un inédit commencement.
Par des mots codés dont toi seule a le profond secret
Tu nous enseignes la patience des fils de lumière.
Tu veux nous affranchir de nos chaines immondes
En répandant sur nous ton affection réparatrice.

Les temps anciens de tourments et de désolation
A pas de géant courent vers l’infini gouffre infernal.
Tu le sais, et, pour nous sauver, nous tes vrais enfants
Afin d’éviter d’être châtiés par la sainte colère de Dieu,
Le Justicier qui vient remettre de l’ordre dans sa demeure,
Tu nous avertis d’aimer avec passion nos ennemis.

Sois rassurée ! Nous allons, pour nos bourreaux,
Fléchir les genoux, pour le pardon intégral de tous.
C’est cela, dis-tu, qui plait au Seigneur ton Dieu.
Nous le ferons par respect, suivant ton profond désir
Car, tu nous l’as appris, la vengeance est au Créateur,
Lui, qui fait toujours droit aux malheureux.

Mais, il faut que tu le saches, ô Notre Dame !
Toi la droguée de Dieu, ô Mère consolatrice
Toi notre espérance en des avenirs meilleurs.
Tout n’est plus rose chez nous, chez toi
Le cauchemar a envahi nos nuits froides et tristes
Notre vie ne ressent plus la chaleur de nos soleils.

Au cours du long temps de ton absence forcée
Sous le règne des nouvelles puissances imposées
On ne dort plus, pas qu’on n’a pas sommeil
Mais on ne sait où dormir en toute quiétude ;
On ne mange plus, pas qu’on n’a pas faim,
Mais la pitance ploie sous l’empire de la rareté.

Depuis ta détention dans ton château de fortune
On ne boit plus, toutes les sources étant pompées.
La cité est assiégée d’instruments de la mort.
C’est le règne des chefs de guerre assoiffés de sang
Et insatiables de rapines à tous les carrefours
Même les gamins deviennent des égorgeurs impénitents.

La misère est desséchante dans le pays profond
Chiens errants et promeneurs faméliques
Se disputent les poubelles des nouveaux riches.
Le citoyen est étranger chez lui face aux apatrides
Et le paysan est transformé en esclave sur sa terre.
Le droit est devenu un poison aux mains des mécréants

Voilà le décor actuel de ton pays bien-aimé
Un pays défiguré et complètement désarticulé.
Mais de ta bastille, tu nous appelles à prier,
A combattre le mal que nous ne voulons pas
Pour vivre en communauté de citoyens civilisés
Avec ceux qui ont porté le glaive contre la patrie.

Avec courage, tu nous détourne de nos lamentations
Par la force du verbe, tu fortifies nos faiblesses
Bien que rongés par les douleurs de nos plaies béantes,
Tu nous exhortes à exhiber notre humanité aux criminels
Convaincue que le siège royal usurpé sera restitué.
Notre roi libéré reviendra rétablir nos institutions.

Car tu as su décrypter les heureux signes du temps
L’heure de la grande délivrance est venue
Assyriens et Babyloniens mordront la poussière
Et Gog le prince du Mal sera déboulonné en pièces
Ainsi qu’en a décidé le Maître de l’Histoire
Notre patrie délivrée renaîtra et refleurira.

Nous avons bien saisi ton message, ô Notre Dame.
Nous prions pour toi aussi, afin que tu ne défailles point
Reste forte ! Que la déprime quitte ton corps !
Que ta sagesse nous éclaire de mille feux écarlates.
Nous t’attendons pour t’honorer avec ton Dieu
Et célébrer notre paradis reconquis et renouvelé.

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