Côte d’Ivoire – Histoire d’une opération chirurgicale et d’un communiqué laconique

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Il fallait bien que l’histoire du communiqué produit le dimanche 9 février 2014 par la présidence ivoirienne relativement à l’opération chirurgicale subie par Alassane Dramane Ouattara à Paris (France) soit racontée afin que l’opinion sache pourquoi ce communiqué a été fait et, surtout, pourquoi il était si laconique. Selon un médecin proche du régime Ouattara, il n’était pas prévu du tout qu’un communiqué soit fait et publié sur la maladie d’Alassane Dramane Ouattara. Autour de lui, le mot d’ordre était «silence, secret d’Etat !». Un mot d’ordre que ses proches collaborateurs ont eu du mal à faire accepter aux médecins français chargés de l’opération. Lesquels, citant à souhait la législation en vigueur dans leur pays, ne voyaient pas la nécessité de faire un black-out sur cet événement. Selon un autre médecin proche de la famille Ouattara, le débat avec leurs homologues français n’avait pas encore pris fin quand ils apprennent qu’une publication française traitant exclusivement des relations France-Afrique s’apprêtait à publier dans le moindre détail, les informations sur la maladie de M. Ouattara.

Très vite, le cercle des amis et la famille Ouattara se réunissent et décident de coiffer au poteau le confrère français, en publiant un communiqué laconique qui ne donne aucune précision sur quand, où et comment s’est déroulée l’intervention chirurgicale. Or, si l’on s’en tient aux informations livrées par des proches de la famille Ouattara dont un Français arrivé depuis peu à Abidjan, le chef de l’Etat ivoirien traine cette maladie depuis une vingtaine d’années. Des médecins américains auraient déjà fait une première intervention qui avait réussi à stabiliser tout. Jusqu’à ce que dernièrement, il y ait eu des repousses et que son médecin soit obligé, après plusieurs analyses, de programmer «une intervention chirurgicale osée, compliquée et risquée d’autant que ça ne pouvait pas ne pas laisser des séquelles bien visibles», précise notre source.

Les séquelles en question, selon les mêmes médecins, vont de la paralysie partielle à la paralysie totale. Dans le cas qui concerne Alassane Ouattara, si nos interlocuteurs se refusent à nous donner son état de santé exact, ils reconnaissent cependant que la longue période d’attente a créé quelques complications. De sorte que les médecins qui s’attendaient à faire «une opération bénigne pour décoincer la sciatique» ont eu fort à faire. La sciatique est une maladie qui provoque de sérieuses douleurs intenables qui font hurler la victime. Les conséquences sont souvent invalidantes. Elle n’est à souhaiter à personne, pas même à son pire ennemi.

Abdoulaye Villard Sanogo
Notre Voie

Le communiqué qui sème la confusion
Le tout Abidjan bruissait de nouvelles non rassurantes sur l’état de santé du chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, depuis son départ précipité en France, le dimanche 2 février 2014. Mais les communicants du régime jouaient l’autruche et tentaient de minimiser la situation. Jusqu’à ce fameux communiqué du dimanche 9 février dernier, diffusé sur les antennes de la télévision nationale. Finalement, les Ivoiriens ont appris que M. Ouattara a subi une opération chirurgicale à Paris, liée à une méchante sciatique. Et que, de ce fait, il va prendre des jours de repos en France avant de regagner la Côte d’Ivoire. Pour combien de temps ?

Le communiqué n’en dit rien. Tout au plus, nous apprend-il que l’opération chirurgicale s’est bien passée. Mais, le problème, c’est que le communiqué de la présidence pose problème. En voulant en dire le moins possible sur l’état de santé réel de M. Ouattara, ses services ont ouvert la boite de pandore des supputations. Ils sont donc nombreux les Ivoiriens qui se posent des tonnes de questions. Depuis quand le chef de l’Etat souffre-t-il de la sciatique ? Même si l’opération s’est bien passée, combien de temps sera-t-il obligé de garder le lit ? Cette opération chirurgicale a-t-elle eu raison de la maladie ? Ou bien le patient sera-t-il obligé de retourner souvent voir les médecins français ? Alassane Ouattara, dans l’hypothèse où tout se passe bien, sera-t-il toujours en possession de tous ses moyens physiques pour continuer à diriger les affaires de l’Etat ? Autant de questions auxquelles les autorités devront donner des réponses pour rassurer définitivement l’opinion publique nationale. Parce que, si M. Ouattara est obligé de rester plus longtemps en convalescence en France, le pouvoir sera bien obligé de dire plus qu’il ne l’a fait jusquelà. Surtout que les rumeurs les plus folles n’ont pas cessé de circuler, surtout depuis la diffusion du fameux communiqué.

Guillaume T. Gbato

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