Côte d’Ivoire CERAP – la police empêche une AG de la Convention de la société civile

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Tensions au CERAP

Me Doumbia Yacouba (MIDH) dénonce une voie de fait

Les membres de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) n’ont pu tenir sereinement leur assemblée générale dans les locaux du Centre de recherche et d’action pour la paix (CERAP) de Cocody, le jeudi 27 février 2014, sur le thème : «La société civile face aux défis de son indépendance». Des agents du commissariat du 8ème arrondissement de Cocody s’y sont opposés en fermant la grande salle de conférence de ce centre, en présence du Nonce apostolique, des représentants de l’Union européenne et du ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques.

Les signes annonciateurs de cette situation étaient visibles peu avant 10 heures, avec l’entrée au sein du CERAP d’un véhicule de la police, car un litige oppose Sidiki Bakayoko, tête de file d’une dissidence au sein de la CSCI et Dr Christophe Kouamé, élu coordonnateur national depuis juillet 2012. Très vite, des discussions s’engagent entre le coordonnateur national de la CSCI, Dr Christophe Kouamé et l’officier de service. Dr Christophe Kouamé qui demandait que les agents produisent le mandat qui leur permet d’empêcher la tenue de l’assemblée générale de la Convention de la société civile n’a pu voir ce document. «Nous avons reçu des ordres de notre hiérarchie», lui a-t-on répondu.

Finalement, le coordonnateur national de la CSCI a invité les membres de la plus grande faitière d’organisation de la société civile de Côte d’Ivoire à se retrouver dans le préau du CERAP pour les informer de la situation qui prévaut au sein de l’institution internationale qu’est le CERAP. Au cours des échanges, Me Doumbia Yacouba, président du Mouvement ivoirien des droits de l’homme, avocat-conseil de la CSCI a dénoncé «l’intrusion de la police dans les locaux du CERAP», qualifiant cet acte de «brigandage». «Pour que la police puisse interdire une manifestation, il faut qu’il y ait un début de trouble grave et qu’il y ait insuffisance des forces de l’ordre. Or, il n’y avait pas ici au CERAP de manifestation de nature à troubler l’ordre qui puisse absorber l’effectif de notre police. Nous qualifions donc l’intrusion de la police dans l’enceinte du CERAP comme une voie de fait, c’est-à-dire un comportement qui n’est pas susceptible de se rattacher à du Droit. C’est du brigandage et en tant qu’avocat, je vais rencontrer le procureur de la République, le préfet de police pour qu’on nous explique le fondement d’une telle attitude de la part de notre police», a indiqué le président du MIDH.

O.Dion

L’Intelligent d’Abidjan

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