Côte d’Ivoire – Le conseil de l’université et Ly Ramata « accusés de légaliser la violence »

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Retranscris par Fatima Berthe Gooré

Annonce de suspension de la police universitaire sans garantie d’assistance du gouvernement / Le conseil de l’université et Ly Ramata accusés de légaliser la violence et l’affrontement sur le campus de Cocody

« Comment faire appliquer la décision du Conseil de l’Université ? De quelle manière se présentera l’exécution de la décision de suspension ‎sur le seul Campus de Cocody ( et non les autres Universités ) de la Police universitaire, en attendant qu’un décret vienne abroger éventuellement celle-ci ? » Telle est la question que se pose avec inquiétude un membre du Conseil de l’Université.

Il se demande si les forces régulières de sécurité sont en droit de prêter assistance à Ly Ramata Bakayoko et à son Conseil pour « neutraliser » la police universitaire. « Si tel n’est pas le cas, la décision qu’elle a prise n’est-elle pas une incitation à la révolte et à la violence. Avant même cette décision, des étudiants ne s’étaient pas gênés pour attaquer des éléments de la police universitaire. Fort de la suspension provisoire, ils vont vouloir agir. »

La décision n’est pas faite pour ramener la quiétude. La présidente de l’Université est nommée par décret, tout comme la Police universitaire a été créée par décret. Le Conseil de l’Université aurait dû regarder plus sereinement cette affaire, et prendre en compte tous les contours. Au contraire on a entendu des enseignants dire: que le gouvernement se débrouille et prenne un décret, nous a confié au téléphone l’enseignant membre du Conseil de l’Université cité plus haut. Il pointe du doigt le rôle néfaste auprès de Ly Ramata de ses deux vice-présidents, à savoir Atta Koffi et Affian. Et d’expliquer: « en plein régime Gbagbo et Fpi, ils se sont dressés contre Aké Mgbo et ont soutenu Ly Ramata. Aujourd’hui, la présidente se sent redevable pour leur loyauté passée. Non seulement elle a obtenu de nommer ces cadres LMP et FPI comme ses adjoints pour diluer tout soupçon de rattrapage dans sa nomination, mais elle est sous leur influence totale, alors qu’elle prétend les maîtriser. L’Université n’est pas dirigée. Et si on a eu le sentiment que Bacongo Cissé en faisait trop, c’est simplement parce que cette dame avait abdiqué. Mais là, elle a choisi la plus mauvaise manière de se réveiller ». Pour le moment la Police universitaire n’a pas encore bougé des lieux. Mieux 20 éléments identifiés comme étant les auteurs des incidents de la semaine passée, ont été radiés, et sont en passe d’être présentés devant la justice.

Alors qu’une autre session du Conseil de l’Université est annoncée pour mercredi prochain, les sanctions prises par les responsables de la Police universitaires seront-elles suffisantes pour que Ly Ramata et les siens mettent de l’eau dans leur vin, et cessent le bras de fer en cours avec le gouvernement, d’autant plus que le principe de l’intégration et l’implication renforcées des responsables de l’Université dans la gestion et l’encadrement de cette police a été acquise? Ou bien la bataille contre cette police continuera avec en filigrane, la volonté de récupérer la gestion du budget sécurité, pour dealer avec des sociétés de gardiennage et de sécurité de la place?

« A qui doit profiter une reculade? Est-ce au gouvernement de reculer sous la pression, ou à Ly Ramata de calmer le jeu en usant de diplomatie? Ce sont là les questions, qui fusent depuis. Vous savez par le passé , on a vu des populations réclamer le départ des Frci, dans ce pays. Si on avait écouté ces griefs, comme on veut écouter les griefs des étudiants, c’est le désordre total qui serait en train de régner dans le pays « , conclut notre enseignant membre du Conseil de l’Université, qui prévient que Ly Ramata est prête à tout, y compris à démissionner…

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