Tout rattrapage ethnique est voué a l’échec (Isaac Pierre Bangoret)

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Le pouvoir exécutif ivoirien dont le chef est Alassane Ouattara a choisi de combattre
l’ivoirité (théorie développée par ses alliés du PDCI), en élaborant la doctrine politique du
rattrapage ethnique dont le but est de faire la promotion des fils du Nord et des étrangers vivant en
Côte d’Ivoire qui auraient accusé un certain retard sur leurs frères du sud. Une démarche politique
absurde puisqu’il s’agit de l’instauration d’une injustice (le rattrapage ethnique) préconisée pour
réparer une autre injustice (l’ivoirité), qui serait à l’origine de la rébellion armée.

Lors de son intronisation à Yamoussoukro, Alassane affirme que sa politique reposerait essentiellement sur sa
lutte en faveur de cette « minorité ». La nomination des fils du Nord et des étrangers à tous les
postes importants de l’administration et de l’armée démontre simplement qu’il a joint l’acte à la
parole. Elle est le signe de sa reconnaissance vis-à-vis des Forces Nouvelles, de ces soldats et des
civils armés originaires du Nord, du Burkina Faso, du Mali etc…. L ’ambassadeur Lidec ne peut nier
ses faits ; des jeunes du Nord ont donné effectivement leur vie pour Alassane Ouattara, celui qui a
inspiré la rébellion armée, en choisissant de rendre notre pays ingouvernable. Nombreux sont ces
jeunes qui, bien que déçus par sa politique économique et sociale, promettent, sur France 24, de le
voter en 2015. Cette obstination à voter Alassane Ouattara malgré les effets dévastateurs de sa
politique sur le panier de la ménagère s’inscrit dans leur volonté de voir, à jamais, une personnalité
politique du Nord à la tête de la Côte d’Ivoire ; peu importe ses qualités, ses capacités à diriger
notre pays. Cette « démocratie africaine » qui permet à des tribus de redessiner la carte
administrative et politique de l’Afrique, en faisant des frontières ethniques, nos nouvelles frontières
administratives; cette politique tribale, discriminatoire, et son cortège de morts, n’est condamnée ni
par l’ONU (la communauté internationale) ni par l’Elysée, qui avait pourtant choisi d’intervenir
militairement en Côte d’Ivoire, au nom du droit international, après les tristes événements d’Abobo.
Ce mutisme de l’Elysée démontre simplement que les hommes politiques français, comme à
l’accoutumée, se servent de ce qui nous oppose pour tisser leur toile. Le retar d accusé par le Nord
de la Côte d’Ivoire sur le Sud est réel, mais il est indépendant de la volonté des Ivoiriens issus de
ces régions riches. Ils sont aujourd’hui persécutés, torturés, tués par le régime d’Abidjan, non pour
le compte du Nord mais pour celui des hommes politiques français , qui n’ont pas intérêt à voir les
pays africains francophones connaître, à l’instar des pays asiatiques et du Brésil, un essor
économique, grâce à l’instauration de la démocratie . Si les Ivoiriens du Sud, de l’Ouest, de l’Est du
Centre ne doivent pas s’associer aux critiques de personnalités politiques françaises qui veulent se
payer la tête de Soro Guillaume et de ses hommes, il appartient aux fils du Nord de mettre fin à
cette culture de la violence, de guérir leur cécité politique, afin de comprendre que l’Elysée se sert
d’eux pour instaurer en Afrique ce que la France a combattu, avec l’aide des Africains et de leurs
alliés, durant la seconde guerre mondiale : le nazisme, ce sentiment d’être supérieur aux autres,
cette politique qui se substitue à la religion, en se proposant comme un instrument de salut dans un
monde où l’homme est devenu un loup pour son prochain. Bien avant Alassane Ouattara qui tient à
rassembler autour de son clan tous les fils du mandingue, Hitler voulait créer en Europe un « espace
vital » allemand. La fin justifiant les moyens, il avait décidé d ’assimiler, par exemple, de force, les
populations juives, en niant leurs croyances, leurs traditions, leur culture, au nom d’une théorie
raciale qui faisait des populations d’origine allemande la race supérieure. La militarisation de ses
troupes, sa politique expansionniste lui auraient permis de prendre sa revanche sur les ennemis
historiques de l’Allemagne, principalement la France de Napoléon Bonaparte. Lorsqu’en 1929 le
Pape Pie XII prit connaissance de son livre intitulé « Mein Kampf (Mon combat) » où il développait
ses théories politiques, le souverain pontife déclara : « Ou bien je me trompe vraiment beaucoup,
ou bien tout cela ne se terminera pas bien. Cet être-là est entièrement possédé de lui -même : tout ce
qu’il dit et écrit porte l’empreinte de son égoïsme ; c’est un homme à enjamber des cadavres et à
fouler aux pieds tout ce qui est en travers de son chemin – je n’arrive pas à comprendre que tant de
gens en Allemagne, même parmi les meilleurs, ne voient pas cela, ou du moins ne tirent aucune
leçon de ce qu’il écrit et dit. – Qui parmi tous ces gens, a seulement lu ce livre à faire dresser les
cheveux sur la tête qu’est Mein Kampf ? »Nous sommes tentés de tenir les mêmes propos à l’endroit
de la politique du rattrapage ethnique d’Alassane Ouattara, qui, en s’attelant à bâtir une grande
patrie mandingue au-delà des frontières ivoiriennes, menacera progressivement la liberté de toutes
les autres populations africaines qui se trouveront en minorité face à un groupe électoral mandingue
mobile au sein de la CEDEAO. Cet égoïsme culturel, tribal, poussera naturellement les partisans de
ce rattrapage ethnique, copie conforme du rattrapage racial élaboré par Hitler, à «enjamber dans
tous les pays africains où nous avons des mandingues des cadavres, à fouler aux pieds tout ce qui
est en travers de leur chemin». L’Elysée est en train de transformer le génie des fils d u mandingue,
leur héroïsme, leur nostalgie d’un passé glorieux, en une arme redoutable qui pourrait leur être
fatale, parce qu’il se formera, sans aucun doute, une coalition armée de toutes les tribus devenues
minoritaires, au-delà de nos frontières respectives, dans le but de lutter pour leur propre survie,
pour préserver leurs croyances, leur culture, leur foi, leur religion.

C’est ce que fit le reste du monde
face au projet d’Hitler de s’assurer « un espace vital allemand » en Europe. Ils le combattirent et le
rattrapage racial fut voué à la ruine. Que les fils du Nord, les fils du mandingue et leurs alliés
africains prennent conscience du fait que leur aventure ivoirienne se doit d’emprunter la voie de la
paix sociale pour le bien de tous. On ne peut indéfiniment gouverner au moyen des armes. Que la
rébellion des Touaregs au Nord du Mali soutenue indirectement par l ’Elysée leur fasse comprendre
que les hommes politiques français n’ont pas d’amis, ils n’ont que leurs intérêts à défendre. Ils ne
font pas régner sur nous au moyen des armes, ils sont aussi présents sur les réseaux sociaux où ils
distillent le venin de la division, de la haine, à travers des identités fictives. Sous Djeni Kobenan, le
RDR avait des objectifs nobles ; il s’agissait de lutter à la promotion des jeunes du Nord et des
Ivoiriens d’adoption, par le biais de la politique, et non au moyen des armes. Les Ivoiriens opposés
au rattrapage ethnique n’oublieront jamais les effets dévastateurs causés par l’usage des armes dans
la résolution de la crise ivoirienne , mais ils comprennent qu’ils sont condamnés à vivre sur le même
territoire que leurs frères du Nord, étant fils d’une même Mère : la Côte d’Ivoire. Toute idée de
vengeance est suicidaire, tout conflit fratricide sera immédiatement exploité par une tierce
personne: l’Elysée. Les grands hommes de paix sont ceux qui, dans le silence, dans le dénuement,
pour l’intérêt de toute une Patrie, surmonte leur égo. Si le président Gbagbo est la figure politique
qui incarne cet amour pour la Patrie ivoirienne, le Général Dogbo Blé est la figure militaire
protectrice de la République. Une analyse de l’actualité politique ivoirienne nous amène à conclure
qu’il a certainement refusé de se prêter au jeu de la France sur le point d’endeuiller, de nouveau, la
Côte d’Ivoire. Annoncé, en effet, dans les journaux, sur les réseaux sociaux par des journalistes
crédibles, pour faire, avec le soutien de l’Elysée, un coup d’État à Ouattara, un président que la
France savait déjà malade, il finit par être condamné à 15 ans de prison. Sa condamnation ne serait
que la réponse à son refus de combattre ses frères du Nord, de se débarrasser des Forces Nouvelles
pour le compte de la France. Tous ceux qui acceptent de jouer le mauvais rôle en politique
s’enrichissent rapidement, de manière illicite, jouissent de tous les privilèges, mais ils doivent
toujours s’attendre à devenir le bouc émissaire de ceux qui, dans l’ombre, leur concèdent ce
pouvoir. Les plus grands acteurs ne se trouvent pas à Hollywood mais plutôt à l’Elysée où la
politique s’inspire des croyances maçonniques : il n’existe, pour les hommes politiques français, ni
bien ni mal, puisque le mal (ou Satan) n’est que le collaborateur de ce que nous appelons Dieu, en
vue de notre initiation, de notre évolution spirituelle. Sarkosy est l ’exemple patent de cette
philosophie politique qui s’inspire des croyances maçonniques ; il joue assez bien sa partition,
comme d’ailleurs Marine Le Pen. Nous attendons de voir en Côte d’Ivoire quelle partition décidera
de jouer le président Hollande, lors de sa visite prévue en juillet 2014: tiendra-t-il le rôle du
méchant ou du « bon », en se contentant de tenir des promesses vaines . Sarkosy, après avoir eu
droit à tous les honneurs, doit nécessairement passer par le feu de l’humiliation pour que la France
paraisse, aux yeux du monde, le pays des droits de l’homme.

Il est paradoxalement « le sauveur »
d’une France, qui lutte pour paraître crédible aux yeux de ses partenaires. Il reviendra certainement
plus acerbe, plus sadique, puisqu’il est simplement une arme politique redoutable en devenir…
«Victime expiatoire, il affirme avoir toujours respecté l’État de droit ». Comment en fait contredire
quelqu’un qui, comme Ouattara, lutte pour incarner ce droit qui assure l’autorité du riche sur le
pauvre, du fort sur le faible puisque l’État, le droit c’est eux ? Que les fils du Nord cessent de jouer
le mauvais rôle, d’être les bourreaux de leurs frères opposés au rattrapage ethnique, de peur de
connaître la fin de Sarkosy, du nazisme et des maliens opposés, à dessein, à leurs frères touaregs.
Contrairement à Sarkosy, ils ne retourneront pas plus forts mais totalement détruits parce que
l’unité des mandingues est l’adversaire historique de la France donc un ennemi à apprivoiser puis à
abattre, au moment opportun, car dans les relations internationales, on ne cessera jamais de le
répéter, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts. Souvenons-nous, à juste titre, de la fin tragique
du président Modibo Kéïta. La réconciliation en Côte d’Ivoire ne sera possible que dans le creuset
de la démocratie, grâce à des élections transparentes et libres qui permettront aux Institutions
ivoiriennes d’être au-dessus du peuple et des leaders politiques parce que le pays survivra à ces
derniers,. Rassemblons-nous donc autour du président Gbagbo qui, au début de sa lutte politique,
avait déjà pris conscience de la nature éphémère, fragile du pouvoir politique conquis par un
individu. Il nous faut jeter les bases d ’un développement durable qui assurera le bien -être à nos
enfants, aux générations futures où le rattrapage ethnique ne sera qu’une vaine expression, une
théorie politique désuète puisqu’elle fait de la haine, de la vengeance gratuite des instruments de sa
gouvernance. Elle est vouée à la ruine puisqu’elle contient les germes de sa propre destruction : la
haine, le mépris de l’autre, de la vie humaine, la foi en l’usage excessif de la force, le refus
d’emprunter la voie de la sagesse, de la paix sociale, de la réconciliation, de la démocratie (d’une
CEI qui représenterait l’aspiration de tout le peuple ivoirien en vue d’élections transparentes
apaisées) …

Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)

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