Liberia: 400 réfugiés ivoiriens empêchés de retour « pour cause d’Ebola » (HCR)

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Abidjan – Quelque 400 Ivoiriens réfugiés au Liberia durant la crise postélectorale de 2010-2011 ont été refoulés vendredi par la Côte d’Ivoire alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer chez eux dans un convoi humanitaire, a-t-on appris lundi auprès d’un cadre onusien.

« C’est dramatique et inadmissible. C’est le b.a.-ba d’un pays que de protéger ses citoyens. Il s’agit d’une violation du droit interne et international », s’est ému Mohamed Touré, le représentant du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) en Côte d’Ivoire.

Les raisons de ce refus ne sont pas claires pour le HCR. Les autorités ivoiriennes n’ont pu être jointes par l’AFP pour explication.

Les rapatriements avaient repris depuis trois semaines après plusieurs mois d’arrêt, l’Etat ivoirien souhaitant se protéger de l’épidémie de virus Ebola, active dans les pays voisins, puis d’attaques de groupes armés potentiellement basés au Liberia.

« Vendredi, on nous a donné Ebola comme raison, alors que le HCR avait proposé aux autorités de faire un contrôle médical de ces 392 réfugiés, ce qu’elles avaient refusé, a indiqué M. Touré à l’AFP. Mais ça ne pouvait pas être Ebola, car la frontière était ouverte. Les gens allaient et venaient. »

Une autorisation émanant du ministère des Affaires étrangères ivoirien a également été demandée au HCR, ce qui n’a « aucun sens » selon le responsable de
cette agence onusienne, les rapatriements étant encadrés par un accord tripartite Côte d’Ivoire-Liberia-HCR.

« De 9H00 à 14H30, on a tapé à toutes les portes. Quand on a vu que ça ne donnait rien, on a ramené les réfugiés » dans leur camp de départ, a raconté Mohamed Touré, qui a qualifié l’épisode de « gifle » pour les Ivoiriens concernés.

Quelque 58.000 personnes, qui avaient fui leur pays durant ou après la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois, vivent encore à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, surtout au Liberia (38.000 personnes), selon les derniers chiffres communiqués lundi par le HCR.

Un maximum de 300.000 réfugiés fut recensé après la crise.

Le pouvoir, engagé dans un dialogue tendu avec l’opposition, appelle fréquemment au retour au pays des « frères » exilés hors de Côte d’Ivoire.

jf/hm

AFP

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