Côte d’Ivoire – Le parti de Gbagbo en Mini Congrès

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Convoqués par le médiateur, Philippe Dakoury-Tabley, les différents protagonistes dans la crise interne au Front Populaire Ivoirien (FPI) se retrouvent ce matin à 10h (GMT) à la fondation Memel Foteh sise au II Plateaux derrière l’ambassade du Ghana, pour dit-on finaliser la médiation, faire partager les conclusions de cette si longue médiation afin de remettre les protagonistes ensemble pour un FPI fort.

Rappelons que la crise née du remaniement technique du 4 juillet a affecté gravement l’appareil politique de Laurent Gbagbo. Le clan AFFI est accusé par une partie des cadres du parti de vouloir s’approprier à lui seul le parti en décidant unilatéral de rétrograder plusieurs pontes du FPI « en violation » des dispositions du Statut du parti. Plusieurs au début à vouloir réconcilier AFFI et ses adversaires, les médiateurs volontaires au nombre de quatre groupes ont fini par se fédérer autour du gouverneur Philippe Dakoury-Tabley. Mais on le sait la rencontre du jour si elle a un caractère symbolique vue les premiers résultats de la médiation qui décident de remettre tout le monde à sa place initiale sauf Laurent Akoun (qui ne pourra plus occuper le poste de secrétaire général du parti), la partie est loin d’être gagnée. Certes, la médiation a pu mettre fin à la palabre des invectives des uns et des autres, les esprits malins demeurent au sein du parti à la rose. Et c’est bien dans cette atmosphère que l’alliance des forces démocratique (AFD) un ensemble de 13 partis politiques avec le FPI était hier au cabinet du ministre Hamed Bakayoko pour dise-t-elle trouver une autre solution à la sortie de crise visant à entrer à la nouvelle CEI. A ce niveau c’est la première fois après 4 rencontres de l’opposition avec Hamed Bakayoko, commissaire du gouvernement pour cette question, que le président Pascal Affi Nguessan en personne conduit une telle délégation. Avant, c’était son vice-président, Aka Ahizi Daniel du PIT qui a conduit toutes les négociations au nom de l’AFD. Hier, Pascal Affi Nguessan (front populaire ivoirien), Danielle Boni Claverie (union républicaine pour la démocratie), Aka Ahizi Daniel (Parti ivoirien des travailleurs), Tia Monnet Bertine (union pour la démocratie totale de la Côte d’ivoire) et Ouattara Gnonzié (rassemblement pour la paix, le progrès et le partage) pour ne citer que ceux-là, ont exprimé clairement leur volonté d’intégrer la nouvelle commission électorale indépendante avec un président de l’institution « consensuel ». En clair l’alliance qui s’oppose à Youssouf Bakayoko (PDCI) et qui pourrait être repositionné par les représentants du RHDP majoritaires au sein de la nouvelle CEI comme président sont disposés à accepter un autre d’où qu’il vienne pour vu qu’il réponde aux critères des parties en présence. Le PDCI qui s’accroche encore aux clauses de l’alliance avec le RDR pourrait proposer un autre candidat si les choses restent en l’état. Plusieurs noms circulent tels que Daniel Kablan Duncan, actuel premier ministre. Côté FPI, on parle de plus en plus de Sokouri Bohui ex monsieur élection du FPI, aujourd’hui rétrogradé secrétaire national chargé du commerce au sein de la nouvelle nomenclature du FPI.

En tout cas, on retiendra de cette rencontre avec le gouvernement que finalement le FPI n’avait jamais été fermé à entrer à la CEI et même aussi de participer aux prochaines élections présidentielles de 2015. Aussi, trois semaines après son tête-à-tête avec François Hollande, le FPI a-t-il enfin compris que la politique de la chaise vide ne sera pas longtemps à son avantage s’il veut reconquérir le pouvoir d’état. Reste à savoir si les faucons du parti laisseront AFFI manœuvrer à sa guise. Enfin, la rencontre entre protagonistes du FPI d’aujourd’hui s’annonce déjà électrique. Tout y sera déballé y compris les dernières positions du FPI concernant la CEI et les présidentielles de 2015. Toute chose qui donne à croire qu’on risque d’assister à un mini Congrès du parti ce mercredi 6 août avant le grand congrès qui pourra définitivement départager les radicaux et les modérés du FPI.

Philippe Kouhon (Africa TV)
Journaliste d’investigation.

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