Côte d’Ivoire – Entrée d’un de ses hommes à la CEI, les contradictions d’Affi N’Guessan (Le Temps)

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La nouvelle Commission électorale indépendante (Cei) sera officiellement installée, ce lundi, avec la prestation de serment, devant le Conseil constitutionnel, des 17 membres. Ce, après que l’opposition a communiqué la liste de ses représentants.
Il s’agit de Messieurs Alain Dogou dit Goba Maurice, représentant d’Affi et Bertin N’Goran Ganin (Rpp), et de l’Alliance des Forces démocratiques (Afd), dans le cadre de la mise en place de la Commission centrale de la Cei. Une décision qui surprend encore les observateurs de la vie politique nationale. Quand on sait que Affi N’Guessan a de tout temps refusé la composition de la Cei actuelle. Au motif qu’elle est «déséquilibrée»au profit de l’Exécutif, donc du régime en place. Votée en mai 2014, la nouvelle loi sur la Cei a été vertement contestée par plusieurs partis politiques, mais aussi par la société civile qui la juge déséquilibrée en faveur du pouvoir. L’Alliance des Forces démocratiques – une coalition de partis politiques pro-Gbagbo. Pour ce faire, le Fpi et l’Alliance ont multiplié les actions en vue de se faire entendre du régime. La préoccupation a même dominé l’actualité nationale et internationale.
Quand contre toute attente, l’on apprend que Affi accepte de désigner son représentant au sein de la Cei. Parce que le régime a promis «une Cei consensuelle». Ce qui n’est pas loin de susciter des interrogations. Quelle Cei consensuelle croit obtenir Affi pour qu’il accepte enfin de désigner son représentant ? En tout état de cause, la Cei version Ouattara est toujours contestée. L’on se rappelle que l’Action pour la protection des droits humains (Apdh) a saisi la Cour africaine des droits de l’Homme, vu les insuffisances de cette loi. Aussi, des voix continuent de s’élever pour dénoncer la composition de la Cei, qui «n’est en réalité plus que dépendante qu’indépendante». Une réalité que ne saurait ignorer Affi qui, malgré tout, a décidé d’embarquer pour le bateau. A quoi peut-il s’attendre de Ouattara ? A l’évidence, la promesse de Ouattara de tenir des «élections démocratiques en 2015»ne tient qu’à un seul fil, et très mince. Dans la mesure où même si la présidence de la Cei revient à cet homme d’Affi ou à un de ses alliés, il ne pourra aucunement freiner la fraude. Ou encore garantir un processus électoral sécurisé, dépouillé de tout soupçon légitime. En tout cas, la Cei version Ouattara est loin de combler les attentes du Fpi. Et l’avenir nous situera sur cette lecture inconvenante de Affi, en acceptant enfin de faire son entrée au sein d’une Cei, administrativement et politique aux ordres de Ouattara.

Toussaint N’Gotta
Le Temps

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