RHDP en Côte-d’Ivoire candidature unique- Le scénario qui fait peur à Ouattara

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Octobre 2015 pointe à l’horizon, inutile de le dire à Ouattara. Lui, qui est persuadé que son second mandat passera comme une lettre à la poste ! A condition bien sûr que Bédié, avec son charisme légendaire, calme les ardeurs de ses ‘’aigris’’ qui n’ont pas eu part au gâteau. N’allez donc surtout pas le dire à Kouadio Konan alias KKB le « jeune-vieux » qui ne jure que le retour du PDCI aux affaires. Les officines du Palais d’Abidjan ont déjà identifié les scenarios qui pourraient éventuellement ternir une réélection claire et ‘’massive’’ de Ouattara.

Par K. Yao Source: LeBamdama.com

Pour réussir ce petit exploit, le clan Ouattara est à la manœuvre, il multiplie les stratégies pour ne pas que la présidentielle de 2015 ne ressemble au cauchemar de 2010. De la réorganisation du Rassemblement Des Républicains (RDR), le parti au pouvoir, au recadrage de son alliance avec le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en passant par la mise en agonie du Front Populaire Ivoirien (FPI), le président-candidat ne lésine pas sur les moyens, quitte à ‘’ faire l’âne pour avoir le foin’’.
Le 15 juillet dernier, Ouattara et Bedié se sont encore rencontrés, pour discuter une fois de plus d’une candidature unique au sein du rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Objectif, le parti fondé par Félix Houphouët Boigny, qui a acquis de haute lutte l’indépendance de la Côte d’Ivoire, doit renoncer à la prochaine Présidentielle ou tout au moins empêcher toute velléité de candidature dans ses rangs. Une énième rencontre sur le sujet qui finit par agacer plus d’un, tant au RDR qu’au PDCI. Au Palais d’Abidjan, même si l’on essaie de se donner l’impression de naviguer dans des eaux calmes et paisibles, la sérénité n’est toutefois pas de mise au fur et à mesure que les mois passent. Au PDCI, Bédié continue d’entretenir le langage ‘’diplomatique Akan’’ en entretenant l’omerta sur les réelles intentions de son parti. Cependant les déclarations du député KKB (PDCI), dont on sait qu’il ne parle pas seulement en son nom, ne sont pas faites pour rassurer Ouattara.

Les scenarios à éviter

Ouattara a beau fait profil bas, il ne tient pas sur ses pieds et n’accepte pas l’idée d’une candidature de Bédié et d’un quelconque membre influent du PDCI qui pourra le mettre en ballotage et aller à un hypothétique deuxième tour. Aurait-il à cet effet le soutien du PDCI ou du FPI dans le jeu des alliances ? N’allez pas le demander à Laurent Akoun ou à KKB ? Le président-candidat sait que quiconque qu’aucun des trois grands partis (RDR, PDCI, FPI) ne peut remporter une élection au premier tour même avec le FPI agonisant. Mieux vaut éviter d’avance ce scenario pas sûr et convaincre le ‘’grand frère’’ de la nécessité de préserver ‘’ la fragile paix’’ qui règne dans le pays.
En plus de son inquiétude face au jeu pas trop clair de son allié PDCI, Ouattara pourrait avoir de gros soucis à se faire au sujet de la sécurisation de ladite Présidentielle, surtout en cas d’un second tour. Comment tenir la horde d’anciens chefs de guerre, soupçonnés de crime contre l’humanité et autres crimes de guerre à garder un comportement républicain et impartial ? Ouattara ne reste-t-il pas le seul bouclier qui les protège de passer devant un tribunal international ? Comment pouvoir mettre hors de nuisance, les bandes d’ex combattants désœuvrés et de grands bandits reconvertis en Dozos (chasseurs traditionnels) qui vraisemblablement sont un danger pour cette élection. Les violences enregistrées lors des élections municipales et régionales entre deux alliés ne sont que l’illustration de ce qu’adviendra en grandeur nature lorsqu’il aura un deuxième tour à la présidentielle.
Ouattara est aussi soucieux que dans son propre camp, beaucoup aimerait le voir en difficulté et que certains chefs de guerre en disgrâce n’attendent que ce moment pour créer la confusion et prendre leur revanche. Les risques de la prochaine présidentielle sont trop grandes. Ce n’est pas l’opération des nations unies en Côte d’ivoire (ONUCI) qui dira le contraire, elle qui entreprendra des exercices de simulation, avec ses hélicoptères dans la région de Gagnoa, pour prévenir tous risques. Un scenario qui trouble le sommeil non loin de la place de république.

La tentation d’une alliance FPI-PDCI à éviter

Allassane Ouattara, en homme averti, sait que le FPI n’attend que la moindre occasion pour le ‘’déboulonner’’, quitte à voter pour un mouton. Le parti crée par Laurent Gbagbo qui n’est pas encore sorti de son traumatisme multiplie les concertations avec le ‘’jeune’’ Bedié (81 ans). Un soutien du FPI ne donne-t-il pas des appétits au Sphinx de Daoukro qui rêve secrètement de renaitre de nouveau et prendre sa revanche sur le coup d’état de 1999 ! Bien sûr qu’on lira les Actes des Apôtres : ‘’ La pierre que vous, les bâtisseurs, avez rejetée est devenue la pierre principale’’ dans une toute petite paroisse de Daoukro. Qui cracherait sur le morceau ? En attendant octobre 2015, le président-candidat ne veut en aucun cas se laisser surprendre. Comment se prendra-t-il au PDCI qui lutte pour son existence et le FPI rongé par le désir tenace de vengeance. Chaque jour qui passe ressemble bien à lutte pour la survie.

K.Yao

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