Ultimatum Burkina – L’Union africaine (UA) donne deux semaines à l’armée pour rendre le pouvoir

Zida UA

L’Union africaine (UA) a donné à l’armée du Burkina Faso deux semaines à compter de lundi pour remettre le pouvoir aux autorités civiles. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui s’est réuni Addis-Abeba pour évoquer la crise Burkinabé a estimé que la période de transition devrait être menée par un civil.

Un gouvernement civil intérimaire soutenu par les militaires est considéré comme une situation « inconstitutionnelle ».

« La transition doit être assurée par les civils et non par les forces militaires » a répété Simeon Oyono Esono, le président du conseil de paix et sécurité de l’UA, ajoutant que la prise de pouvoir d’Isaac Zida est « antidémocratique ».

Le lieutenant-colonel Isaac Zida et l’armée disposent donc d’un délai de deux semaines à compter de lundi pour rendre le pouvoir aux civils. Passé ce délai, l’Union africaine pourrait prendre des sanctions bien qu’aucun détail n’ait été ajouté à ce sujet. Mais il est probable que le conseil décide de suspendre le Burkina Faso de l’Union si les militaires ne font aucun geste. En cas de prise de pouvoir non constitutionnelle, l’UA est en droit d’imposer ce genre de sanctions à l’un de ses pays membres.

Sanctions éventuelles

Lorsque les militaires auront rendu le pouvoir, le conseil de paix et de sécurité de l’UA enverra l’ancien premier ministre togolais Edem Kodjo pour examiner la situation sur le terrain. Un communiqué publié à l’issue du comité d’urgence du conseil a également exprimé sa solidarité avec le peuple du Burkina Faso et condamné les actes de violence contre des manifestants pacifiques.

L’ancien président Blaise Compaoré s’est rendu en Côte d’Ivoire
Par ailleurs, un communiqué de l’armée a annoncé la réouverture des frontières terrestres à compter du 3 novembre après trois jours de fermeture. L’armée a pris le pouvoir après la démission du président Blaise Compaoré vendredi 31 octobre après 27 ans au pouvoir.

BBC Afrique

TRANSITION CIVILE : L’OPPOSITION SALUE LA « PRÉDISPOSITION » DE L’ARMÉE
Appelant le 1er novembre 2014 à un rassemblement à la « Place de la Révolution » pour demander que l’armée rende les rênes de la transition aux civils, l’opposition semble rassurée. Lors d’un point de presse, ce 3 novembre 2014, elle dit désormais saluer « la prédisposition » de l’armée à traiter la question de la transition de façon consensuelle et attend que cette dernière lui propose « un document sur le schéma de la transition ».

C’est accompagné, entre autres, de Tahirou Barry, Ablassé Ouédraogo, Me Bénéwéndé Sankara et Roch Marc Christian Kaboré, que Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition politique burkinabè, a animé une conférence de presse ce 3 novembre 2014.

Dans sa déclaration liminaire, Diabré a d’abord salué la mémoire des personnes tombées lors du « soulèvement populaire » du 30 octobre 2014.

L’opposition a ensuite souligné « la nécessité d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités et le cas échéant, donner les suites judiciaires qui s’imposent », a indiqué Diabré. Ablassé Ouédraogo déclare que l’opposition a dénombré 200 blessés et 8 morts à l’hôpital Yalgado.

Pour ce qui concerne la question de la transition, que l’opposition souhaite démocratique et civile impliquant les forces vives et les forces armées, elle semble avoir été rassurée lors de la rencontre qu’elle a eue avec le lieutenant-colonel Isaac Zida, dans la soirée du 1er novembre 2014.

Bientôt un schéma de la transition

Lors de cette réunion, raconte Diabré, « le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida dit son entière disponibilité pour des concertations avec toutes les forces vives de la nation, en vue de trouver la formule appropriée, inclusive et consensuelle, d’une transition politique ».

L’opposition dit « saluer cette prédisposition » de l’armée (qu’elle considère d’ailleurs comme « membre à part entière de la communauté nationale» et «une composante essentielle de la vie de la nation ») et sa décision de « ne rien décider sans consulter les forces vives de la nation« . Pour les opposants, cela « augure d’un traitement consensuel de la question de la transition».

L’opposition a d’ailleurs informé que le lieutenant-colonel Zida a promis qu’un document sur le schéma de la transition lui sera proposé « en vue de recueillir ses observations ».

Pendant ce temps, au chef de file, un groupe de travail a été mis en place et travaille déjà pour « finaliser ses propositions et les présenter dans le cadre des concertations prévues ». Dans quel délai ? « Bientôt », a répondu Zéphirin Diabré, alors que l’Union africaine souhaite que la transition soit cédée aux civils dans un délai de deux semaines.

En attendant, l’opposition dit rester unie, malgré la mésaventure de Saran Sérémé à la RTB le 2 novembre et affirme qu’il n’y a « aucune zone d’ombre » avec la société civile.

Abdou ZOURE
Burkina24

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