Côte d’Ivoire « Je suis candidat à la présidence du FPI pour la libération de Gbagbo » (Affi)

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Par Serge Alain Koffi

Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’guessan, a déclaré mercredi qu’il est candidat à sa succession à la tête de l’ex-parti au pouvoir en Côte d’Ivoire pour œuvrer à la libération de son fondateur Laurent Gbagbo, incarcéré La Haye, et également candidat au scrutin.

“Je suis candidat pour la libération du président Laurent Gbagbo (…) par devoir envers’ lui’, a déclaré Affi N’guessan, quelques instants après avoir fait enregistrer son dossier de candidature, sous les applaudissements de plusieurs centaines de ses partisans rassemblés dans une ambiance festive au siège du parti à Cocody (à l’Est d’Abidjan).

Ancien Premier ministre de M. Gbagbo de 2000 à 2002, Affi N’guessan, président du parti depuis 2001, avait à ses côtés des cadres du parti dont l’ancien directeur général du port d’Abidjan Marcel Gossio, l’ex-ministre de la Défense Michel Amani N’guessan, le responsable des jeunes Navigué Konaté et l’ancien ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé.

Dans son discours, Affi N’guessan, directeur de campagne M. Gbagbo lors des élections présidentielles ivoiriennes de 2000, a expliqué que le retour de l’ex-chef de l’Etat, son adversaire au scrutin, est “un impératif moral et politique’’.

Devant la levée de boucliers de certains militants du FPI qui apprécient mal sa candidature et auraient souhaité qu’il la retire pour laisser le champ libre à M. Gbagbo, Affi a indiqué que “dans la vie d’un parti, l’acte de candidature à sa propre succession est normal et banal de la part du président en exercice’’.

“Peut-on demander à un otage d’organiser sa propre libération ?’’, s’est interrogé M. Affi, parlant de son adversaire.

“Je ne le crois pas et je ne l’imagine pas. Ce n’est pas un bon plan ni pour le président Gbagbo lui-même, ni pour le FPI, ni pour le pays. Et le président Gbagbo, lui-même, le sait’’, a poursuivi M. Affi.

Michel Gbagbo, le fils de l’ancien chef de l’Etat, avait déposé le 31 octobre 2014 la candidature de son père pour cette élection.

Les deux candidatures renforcent la crise interne que traverse le parti depuis qu’Affi N’guessan a décidé début juillet de remanier son secrétariat général.

De cette crise sont nés au sein du parti deux camps en désaccord sur l’orientation de la lutte pour la reconquête du pouvoir.

Un premier camp qui fait de la libération de l’ancien président « le cœur de la stratégie de lutte » du parti, et pour qui, tant que M. Gbagbo est en prison, il n’est pas question de parler d’élections, pour ne pas “légitimer’’ l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.

Le second camp avec à sa tête Affi N’Guessan aspire, quant à lui, à s’investir davantage dans le jeu politique et à participer à la présidentielle de 2015. Pour les militants de ce camp, le FPI devrait participer aux élections à venir.

M. Gbagbo, lui, est incarcéré à La Haye, siège de la Cour pénale internationale (CPI) qui le poursuit pour “crimes contre l’humanité’’, commis lors des violences post-électorales de novembre 2010-avril 2011 qui ont officiellement fait plus de 3.000 morts.

Il est en attente de l’ouverture de son procès.

SKO

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