Côte d’Ivoire – Le calme avant la tempête ?

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Les ex-combattants, miliciens et éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui ont accompagné Alassane Dramane Ouattara dans sa prise du pouvoir, ont déterré, ce 18 novembre 2014, la hache de guerre par des manifestations qui ont paralysé Bouaké, le fief de l’ex-rébellion, la commune abidjanaise d’Abobo dite Bagdad City et d’autres villes comme Korhogo où des barricades ont été érigées. Les activités ont timidement repris depuis l’après-midi et tout le monde s’interroge sur l’issue de cette poussée subite (?) de fièvre. Je vous donne les raisons de cette colère exposée, sur Facebook, par un sachant, mon cadet Mamadou Traoré, membre actif de l’ex-rébellion armée.

«Celui qui est l’objet de la colère des militaires, c’est le général Soumaïla Bakayoko (chef d’état-major général des Armées) qu’ils accusent des faits suivants et voici quelques revendications qu’ils font.

Leurs revendications : paiement rappel 2 ans (2009-2011) à raison de 150.000F/ élément, soit 3.600.000/soldat. Paiement de solde de retard de bail: 50.000F/mois/élément, prime d’installation et prime Ecomog de 16 millions F/ élément, leur reclassement au grade de caporal/chef avant le stage CA2.
Les frais de mission ne seraient pas payés et 125 de leurs camarades auraient failli être tués à cause d’un coup fomenté par le général Bakayoko qui les aurait accusés de vouloir faire un coup d’Etat.

Plus grave, selon eux, le ministre de la Défense leur aurait fait des promesses de la part du Prado (président Ado). Il leur aurait dit que le Prado informé de la situation aurait promis régler leurs problèmes en Janvier 2015. Selon eux, après s’être informés, ils se sont rendus compte que le Prado n’aurait rien promis. D’où leur colère contre le ministre de la défense qu’ils soupçonnent d’être en deal avec le général.

Ils sont aussi en colère contre les colonels Cherif Ousmane et Zoua qu’ils accusent de tenter de les discréditer.

Ils accusent l’épouse du général Bakayoko qui aurait détourné leurs 800 mille. Ce qui équivaudrait à une cinquantaine de milliards.
Leur colère est plus grande selon le fait que les militaires pro-Gbagbo, qui étaient en exil au Ghana, seraient venus prendre leurs arriérés de solde et seraient repartis dans leur lieu d’exil.

Bien entendu, certaines mains obscures ont tenté de diriger leur regard vers le Pansoro (président de l’Assemblée nationale Soro). Mais très vite, ces rumeurs se sont estompées parce qu’ils ont constaté qu’il n’était impliqué ni de près ni de loin à cette affaire.

Ils menacent de rentrer en action à la fin de ce mois (de novembre 2014) si rien n’est fait pour les calmer. Et dans leur colère, ils menacent de s’en prendre physiquement à tous les officiers en commençant par le général Bakayoko.

Voici les informations que nous avons recueillies auprès de notre source en contact régulier avec eux.

N’oublions pas que le régime de Bédié est tombé suite à des revendications militaires. On n’est jamais assez fort et puissant éternellement. L’histoire de l’humanité montre que les princes qui sont parvenus au pouvoir grâce à des alliés sont toujours l’objet de leur chantage. C’est la capacité du prince à négocier qui fera de lui le maitre à bord.»

Bally Ferro

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