Côte d’Ivoire insécurité à Odienné – Mme Gbagbo transférée à Abidjan

Simone Gbagbo

(Hervé Coulibaly) L’ancienne première dame de Côte-d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo a quitté sa résidence surveillée d’Odienné. Mme Gbagbo a été transférée plus tôt que prévu lundi à Abidjan où son procès en assise devrait s’ouvrir…le 22 octobre. Ce transfèrement précipité est dû selon nos informations à la situation d’insécurité qui prévaut à Odienné où elle était en résidence surveillée depuis avril 2011. Toute la Côte-d’Ivoire et plus particulièrement la partie nord du pays, fait face depuis quelques semaines à une vague d’insécurité, dont la partie visible fut la mutinerie récente d’une frange de l’armée officiellement pour des questions de soldes. Le préfet de la ville de Bondoukou dans le nord-est s’est même senti obligé d’instaurer un couvre-feu dans sa localité, entre 22H et 6H du matin.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

PARIS, le 1er Décembre 2014 – Depuis hier soir [dimanche], des rumeurs persistantes font état du probable transfèrement de Madame Simone GBAGBO sur Abidjan. Si cela s’avérait exact, la Défense de Madame Simone GBAGBO ne pourrait que s’étonner de n’en avoir pas été associée, ou à tout le moins, informée.

En effet, en vue du procès d’Assises devant bientôt se tenir à Abidjan, la Défense de Madame Simone GBAGBO s’était rapprochée de la Justice ivoirienne pour discuter des modalités et conditions de transfert et lieu de détention pendant toute la période du procès. La Justice ivoirienne avait rassuré la Défense sur le fait qu’elle l’informerait en temps utiles, des modalités et conditions tant de son transfert sur Abidjan que de son lieu de détention.

Alors qu’elle demeurait dans l’attente d’informations de la part de la Justice Ivoirienne, la Défense a été informée par des rumeurs persistantes et par des journalistes, du probable transfert de Madame Simone GBAGBO sur Abidjan.

Si cette information devait être fondée, ce procédé serait alors pour le moins curieux alors qu’une Justice qui se dit respectueuse des règles procédurales qui la gouvernent aurait du l’amener à informer la Défense de l’imminence d’un tel transfert.

Il serait alors regrettable de constater que la Justice ivoirienne se préoccupe davantage de sa communication plutôt que d’informer la principale intéressée par l’intermédiaire de ses Conseils.

En tout état de cause, la Défense souhaite que ce transfèrement « secret » ne se fasse pas au détriment du respect des droits de Madame Simone GBAGBO, notamment celui de pouvoir régulièrement voir ses Conseils afin de préparer sa défense pour les Assises, d’être visitée comme tout détenu par sa famille et de bénéficier du droit à être soignée, vu les problèmes de santé qu’elle connait.

Nous comptons sur la Justice ivoirienne pour garantir à Madame Simone GBAGBO un procès équitable respectant tous ses droits.

Maître Habiba TOURE & Maitre Rodrigue DADJE

Avocat de Madame Simone GBAGBO

Justice: fin de séjour pour Simone Gbagbo à Odienné, sur fond d’appel à la « paix »

Odienné – Le séjour de l’ex-Première dame ivoirienne, Simone Ehivet Gbagbo à Odienné (Nord), où elle était en résidence surveillée depuis trois ans, a pris fin lundi, sur fond d’appel à la « paix » de cette dernière qui a été transférée à Abidjan, en vue de son procès.

« Je vous remercie pour la sécurité dont j’ai bénéficiée pendant mon séjour, merci à vous tous pour la bonne ambiance qui a prévalu pendant mon séjour », a déclaré Mme Gbagbo à l’endroit des populations locales et des agents des forces de l’ordre qui ont assuré sa sécurité tout le long de son séjour.

L’air décontractée, et affichant un sourire dans une atmosphère empreinte d’émotion, elle a serré la main à tous ceux qui l’ont accompagnée à l’aéroport, et étreint certains en guise d’adieu.

« Je souhaite que dans quelques jours, la paix revienne à Odienné ; plus de marche de protestation ni de casse des services publics », a-t-elle exhorté, faisant allusion aux récentes émeutes qui ont secoué cette ville, causant le saccages et le pillage de bâtiments de la police et de la gendarmerie.

Elle s’est envolée à bord d’un avion d’Air Côte d’Ivoire spécialement affrété pour son transfèrement, avec une importante quantité de bagages contenus dans des valises.

Le procès de Simone Gbagbo, 69 ans, qui « va s’ouvrir incessamment » après un premier report le 22 octobre, porte sur des faits d' »atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Mme Gbagbo fait l’objet de plusieurs autres procédures, dont certaines sont relatives à des crimes de sang et génocide. Mais ces chefs d’accusation ne sont pas à l’ordre du jour dans la présente affaire.

(AIP)
ss/tm

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