Côte-d’Ivoire « Le FPI n’a pas tenu de congrès clandestin jeudi» Affi suspendu dès samedi ?

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Lu pour vous

Selon le journaliste Suleymane T. Senn, il n’y a jamais eu congrès hier [jeudi 11 décembre], comment se fait-il donc que les « amis » de Laurent Gbagbo mentent comme des charretiers en prétendant le contraire et en avançant des chiffres de vote? Où est la vérité, maintenant? Revenons-nous aux mensonges des « Russes qui vont intervenir », bruit colporté par le FPI pour faire croire au retour de LG aux affaires lors de la crise post-électiorale?

Effectivement, si ce congrès sort de la tête de quelques illuminés , ses décisions d’hier sont nulles et non avenues…Selon Steve Béko, le Prof Hubert Oulaye vient au nom du Comité de Contrôle du FPI d’adresser un courrier à Affi afin qu’il convoque ce soir même une réunion du secrétariat exécutif et un Comité Central extraordinaire demain.

Quoiqu’il en soit, la fronde est importante, et c’est plus que regrétable que M. Affi N’guessan n’ait pas recherché le dialogue avant d’en arriver à ce point de non retour, ou presque

M. Affi, vous voulez un dialogue, maintenant, acculé comme vous l’êtes, alors que vous avez jusqu’à présent joué comme si vous étiez le seul maitre à bord ? Et maintenant, croyez-vous que le dialogue est possible, alors que vous n’en avez jamais voulu jusqu’à présent ?

Curieuse conception de la démocratie et du fonctionnement de votre parti qui a des lois, et que vous refusez, préférant jouer la justice bananière, au mépris de la vérité et de la justice…quand avez-vous dénoncé l’intolérable situation de vos frères emprisonnés pour leur foi en Laurent Gbagbo ? quand avez-vous pris la peine de communiquer de vive voix avec le Chef ? Quand avez vous pris la parole pour soutenir vos amis et anciens ministres sous les verrous? Les négligences, la dureté de cœur et la malhonnêteté passée ne se soldent pas maintenant en renouant un dialogue rompu.
Par Shlomit

4è Congrès ordinaire du Fpi – Le baroud d’honneur du comité d’organisation

Dans un communiqué rendu public ce 9 décembre en réaction à la décision du tribunal de reporter sine die le 4è Congrès du Fpi et au cours d’un point de presse, le président du comité d’organisation (Pco) a défendu que « les assises de cette instance du parti auront bel et bien lieu les 11, 12, 13 et 14 décembre 2014 au palais des Sports, et ce conformément â la décision du Comité central rendue le 30 août 2014 ».
L’ex-ministre Sébastien Dano Djédjé et 8è vice-président du Fpi en charge du dialogue politique, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale se trouve en porte à faux avec les textes du parti. L’alinéa 1 de l’article 1 des Statuts dispose: « Il est créé, conformément à la législation en vigueur, un parti politique dénommé Front populaire ivoirien, en abrégé Fpi. »
En effet, la loi n°2000-513 du 1er août 2000 portant Constitution ivoirienne est formelle à l’alinéa 1 de l’article 13 qui dispose: « Les partis et groupements politiques se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de respecter les lois de la République, les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils sont égaux en droits et soumis aux mêmes obligations. »
Cette disposition est rappelée dans l’alinéa 1 de l’article 4 de la loi n°93-668 du 9 août 1993 relative aux partis et groupements politiques:  » Les partis ou groupements politiques doivent s’engager, dans leurs statuts, à respecter strictement les principes de la démocratie et des droits de l’homme, la souveraineté nationale, la forme républicaine de l’État et les lois de la République. »

Le piège se referme sur les adversaires.
Or, ce 9 décembre, sur saisine de Pascal Affi N’Guessan, président sortant, le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a pris une mesure opposable aux militants du Fpi. Par l’ordonnance n°3682/2014, le juge Ahmed Souleymane Coulibaly, président, a décidé de reporter le 4è congrès ordinaire, « dans l’attente du jugement à intervenir sur le fond, relativement à l’action en annulation de la décision n°2014/002/Fpi/Cc rendue le 25 novembre 2014 ».

Cette décision du tribunal est lourde de conséquences. D’une part, elle rend tout congrès ordinaire nul et de nul effet tant que le tribunal d’Abidjan-Plateau n’a pas tranché la question de l’éligibilité contestée de Gbagbo dont la candidature a été validée par la décision querellée du Comité de contrôle.

D’autre part, elle rend caduque la mise en branle de l’article 32 des statuts et 7 du réglement intérieur qui disposent: « Le congrès peut se tenir en session extraordinaire, à l’initiative, soit du secrétariat général, soit du Comité central, soit des 2/3 des secrétaires généraux de section.

Le Comité central peut, à la demande du Comité de contrôle, convoquer un congrès extraordinaire. »

Le maintien annoncé du 4è congrès ordiinaire est alors une opération vouée à l’échec, même si cela permet de sauver les apparences. D’un, le lieu retenu, patrimoine de l’État, est refusé et les forces de l’ordre sont déployées pour tuer dans l’oeuf toute velléité. De deux, si par extraordinaire, ces assises parvenaient à se tenir dans la clandestinité, les instances qui en sortiraient, seraient frappées d’illégalité; l’État ne les reconnaissant pas.

L’article 15 de la loi relative aux partis dispose, en effet, que « les partis ou groupements politiques ayant obtenu le récépissé de déclaration prévu à l’article 11 de la présente loi, sont tenus de faire connaître obligatoirement à l’autorité compétente, tous changements survenus dans leur administration ou leur direction ainsi que les modifications apportées à leurs statuts et réglement intérieur ».
Le piège d’Affi, qui reprend du poil de la bête, est en train de se refermer sur ses adversaires. Si ces derniers prêtent le flanc en s’installant dans la rébellion ou l’opposition à la décision sans appel du tribunal, ils exposent le parti à des sanctions: la suspension ou la dissolution. L’article 21 de la loi relative aux partis est ainsi libellé: « Les partis ou groupements peuvent faire l’objet de mesures de suspension pour une durée déterminée ou de dissolution assortie ou non de confiscation totale ou partielle des biens, dans les cas ci-après:

-violation des principes constitutionnels, notamment des articles 2, 3, 6 et 7 de la constitution;
-violation des dispositions des articles 4, 5 et 8 de la présente loi;
-financement non conforme à la réglementation;
-jumelage avec un parti politique étranger ayant pour objectif de détruire les fondements constitutionnels de la République;
-adoption d’un programme d’action susceptible de porter atteinte à la paix, à l’équilibre social, à l’ordre public et à l’unité nationale.
La suspension d’activité est prononcée par décret en conseil des ministres, l’urgence constatée. La dissolution est prononcée par le juge. »
On le voit, sur les ruines de féroces affrontements et de leur impitoyable guerre fratricide, les protagonistes de la crise actuelle vont finir par réaliser que le Fpi se jette dans la gueule du loup. Pieds et poings liés.

Ferro M. Bally

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