Côte-d’Ivoire COJEP – Patrice Kouté rompt le silence «Blé Goudé peut-il régulièrement recevoir un traitre à La Haye ? »

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Interview exclusive réalisée et proposée par Sylvain de Bogou à Londres

«Sans détours»

Pour notre première sortie, nous vous livrons et ceci en exclusivité, la toute première sortie de monsieur Patrice Kouté, ex-monsieur COJEP-Europe, bras-droit de l’ex ministre Charles Blé Goudé, l’un des leaders de la galaxie des jeunes africains sur le vieux continent. Depuis le blâme qui l’a frappé et son retour au sein du COJEP. Après plus d’une dizaine d’années dans les hauts lieux de la politique africaine et même mondiale aux côtés de l’ex-patron de la galaxie patriotique de Côte d’Ivoire, son pays natal et après une visite qui n’avait pas eu l’assentiment de beaucoup de ses pairs dans ledit pays pour, disait-il, s’enquérir des lieux de détention du « Général » [allusion à monsieur Blé Goudé], monsieur Patrice Kouté avait été purement et simplement remercié de toutes ses fonctions au sein du groupe de pression devenu un mouvement politique quelques mois auparavant. Cette chute libre faisait suite à des contestations ponctuées d’injures personnelles et autres. Comme le dit l’adage populaire, l’homme qui a porté le COJEP sur ses épaules en Europe et dans les Amériques, a pris son mal en patience et c’est avec surprise pour ses détracteurs qu’il a été réintégré dans son mouvement (COJEP), sans rôle cette fois-ci. C’est un homme serein et plein de chaleur que nous avons rencontré pour vous. Il vient d’être désigné homme de l’année par ces camarades de lutte. Un évènement sera organisé à son honneur samedi 28 mars prochain à Londres. Cette interview inaugurale lancement de notre nouvelle rubrique : « SANS DÉTOURS ».

SD: Monsieur Patrice Kouté, bonjour et merci d’avoir, enfin, accepté de parler au public. Mais quel est ce prix qui vous est décerné par vos amis de l’Afrique centrale de la Diaspora ?

Monsieur Patrice Kouté : C’est moi qui vous remercie. Et je voudrais saluer les ivoiriens, les africains. En ce qui concerne le prix de l’approche politique, de la lutte intelligente et diplomatique à moi décerné par mes camarades de l’Afrique centrale me réjouit énormément. Mais je garde la tête sur mes épaules. Cet évènement aura lieu en mars selon les organisateurs. J’ai été désigné Meilleur politicien 2014 des jeunes leaders africains de la diaspora.

SD: Voudriez-vous vous présenter au public ?

P.K : Merci, je m’appelle Obou zobo olicoblico, Patrice Koute à l’état civil, Premier Représentant du Cojep investi par Charles Blé Goudé à Londres le 13 Avril 2002. Nommé patron du Cojep-Europe par Charles Blé Goudé à Paris en 2003 ; j’ai alors investi toutes les Représentations Europe (Suisse, Allemagne, Italie, Belgique, Espagne, Irlande du Nord ). Tout ceci sort de mes entrailles politiques. Et je suis heureux d’avoir contribué à la lutte sur le vieux continent. Bref, j’étais Conseiller Spécial du Ministre Gnamien Yao dans la Direction Nationale de Campagne du Président Gbagbo pour la Diaspora, j’étais en charge de la stratégie. Père de famille et Enseignant à Londres.

SD: Le public ayant attendu très longtemps, nous dirons trop longtemps pour un homme comme vous qui était devenu pratiquement une star des médias; nous allons passer directement au but de notre visite. Alors, nous reculons un peu dans le temps. Monsieur Patrice Kouté, avez-vous trahi ou non votre ami, votre patron, le ministre Charles Blé Goudé depuis sa cachette au Ghana ?

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PK: «Une violée aime-t-elle son violeur » ? Sinon au nom de quoi Blé Goudé recevrait un traitre à la DST et plusieurs fois à la HAYE ? Je me demande aidez-moi. Je veux savoir. Dites-moi.

«Où est donc Blé Goudé» ? Telle était la campagne que nous avons menée auprès les institutions diplomatiques : Foreign Office, Quai d’Orsay ; dans les Parlements : britannique, russe [la Douma], dans les organisations des droits de l’Homme: Global Witness, Amnesty International, l’Organisation des Nations Unies [l’ONU] et les media. Après avoir fait toutes ces tournées le point d’achèvement avec le soutien des Nations Unis a été de rentrer en contact avec les autorités ivoiriennes et plus précisément le Ministère de l’intérieur et de la sécurité pour qu’il nous dise ou est donc Blé Goudé ! C’est ce que nous avons fait le 14 Février 2014. Ma délégation et moi avons rencontré le Ministre d’Etat Mr Bakayoko devant les caméras du monde, au terme de notre discussion je lui ai dit que j’étais à Abidjan avec ma délégation pour savoir si Blé Goudé était en vie, si oui, où il est détenu et si je pouvais le rencontrer. Séance tenante le Ministre m’a rassuré que je pouvais le rencontrer . La rencontre a eu lieu à la DST le 24 Février de 18h à 20h 36 [faites le calcul]. A partir de cet instant, ma mission était accomplie, j’ai rencontré l’homme, mon Chef et je l’ai reconnu, nous avons prié, nous avons parlé et nous nous sommes compris. D’où vient donc la trahison ? Mais j’ai compris l’état d’âme des uns qui pensent que rencontrer les autorités d’Abidjan est source de trahison et les autres c’est-à-dire les dirigeants du Cojep qui eux ont jugé que mon action était plutôt solitaire et non une trahison. Ils m’ont sanctionné. Et cette sanction n’était pas la conséquence d’une trahison quelconque mais plutôt une démarche solitaire dixit le Bureau National du Cojep. Et comme tout bon militant j’ai assumé les sanctions avec discipline et humilité. Cela dit, j’ai vu Charles Blé Goudé au Ghana pendant son exil, à Abidjan à la DST et je continue de le voir à la prison de Scheveningen à la Haye. Quel est donc ce traitre qu’on reçoit à longueur de journée à la Haye, avec qui on mange à la même table et à qui on confie des missions ? Le chef serait-il devenu maso ou amnésique à prendre plaisir au côté de Juda ? Arrêtons un peu…Patrice Kouté est un Spin doctor et ça dérange !!! Mais tout cela est derrière nous, voyez-vous on salit ce qui est propre, Blé Goudé lui-même quand on l’avait arrêté au Ghana, les mêmes ont dit qu’il avait trahi et qu’il était dans un deal avec l’état de Côte-d’Ivoire. Qu’en est-il aujourd’hui ? Tous ce qui est faux ne résiste pas au temps. Mais mieux, quand j’ai connu Blé Goudé et qu’il m’a demandé de prendre le Cojep, j’ai accepté par ce que son nom trainait dans tous les journaux qu’il avait volé sa licence d’Anglais à l’université d’Abidjan et que c’était lui qui avait introduit la machette dans les campus Universitaires au point même qu’on l’appelait  « Blé la machette » sur le campus… je ne supporte pas l’injustice….Voilà la méchanceté des êtres humains !! On cherche toujours à salir les autres et on ne sait pas trop pourquoi…on a traité Blé Goudé de traitre et de peureux à la solde des rebelles quand il a fait signer les accords du café de Versailles en 2006, lesquels accords de Versailles ont freiné la guerre civile à l’horizon lors des audiences foraines, dont les signataires étaient la jeunesse du PDCI, la jeunesse du RDR, la jeunesse du FPI et les jeunes patriotes. Est-ce les actes qui concourent à la cohésion et au rassemblement qui sont source de traitrise ? « Dio bueno » Je n’ai jamais trahi Blé Goudé encore moins la lutte ! J’ai toujours pensé qu’a un moment crépusculaire de la lutte quelqu’un pouvait se sacrifier et c’est ce que j’ai fait, voyez- vous j’ai été l’un des premiers leaders de la galaxie patriotique de la Diaspora à fouler la terre d’Eburnie, Revoyez les journaux le défilé qu’il y a eu après. Il est temps qu’on prône l’amour entre nous et qu’on laisse la haine aux haineux comme le dirait l’autre, donnons à César ce qui est à lui et à Pégase ce qui est à Pégase ! Apprenons à nous protéger entre nous au lieu de nous détruire, évitons l’autodafé ou le suicide politique. Ma mission à Abidjan était exclusivement de savoir où était Charles Blé Goude. Car ni Avocat, ni Médecin, ni famille ou encore camarde de lutte ne savait rien de son lieu de détention. Et je voudrais remercier les autorités ivoiriennes de m’avoir accordé cette visite historique au ministre Charles Blé Goudé.

SD: Vous dites que vous n’avez pas trahi le ministre Goudé. Alors d’où est venue cette rumeur sur les réseaux sociaux insistant sur le mot trahison ?

P.K : Merci Monsieur De Bogou, vous avez bien dit rumeurs , et bien ce ne sont que des rumeurs infondées. Mark Elliot Zuckerberg jeune étudiant américain né en 1984 a développé un logiciel qu’on appelle Facebook. A chaque fois que tu ouvres ta page, Mark Elliot gagne de l’argent. Son entreprise au jour d’aujourd’hui est cotée en bourse. Ceux qui prennent le malin plaisir de propager de fausses infos et inondent facebook de rumeurs n’ont rien pigé. Les réseaux sociaux représentent plutôt un moyen de communication de haut niveau. C’est le numérique. Les délations, les injures gratuites, les rumeurs, les dénonciations sans fondements, les chantages, les harcèlements sont punis par la loi. Selon les techniciens du droit, avancer quelque chose sans preuve est l’abolition du droit lui-même.

SD: La tornade des injures passée, comment vous vous ressentez-vous aujourd’hui face au public dont certains éléments resteront toujours sceptiques à votre égard ?

P.K : Avant tout propos, j’aimerais saluer et remercier ici et maintenant tous ceux qui de près ou de loin m’ont soutenu pendant ces moments de turbulence Face à ces calomnies gratuites. Voyez-vous Monsieur De Bogou moi je n’ai pas le droit de m’étaler sur les réseaux sociaux parce que je suis un responsable politique. Si je le fais, j’aurai des comptes à rendre non seulement à mon Leader, mais aussi à mes camarades du Cojep et aux Ivoiriens. Ceux qui passent leur temps sur les réseaux sociaux à calomnier les autres sans preuve n’ont aucun compte à rendre à personne. Voilà la toute la différence. Ceux qui sont sceptiques à mon égard c’est leur droit, le Christ n’a pas fait l’unanimité. Cependant le mouvement auquel j’appartiens [Cojep] avec son Président intérimaire Youan Bi Agenor a levé ma sanction le 22 Octobre 2014. J’ai reçu un courrier signé du Docteur Nogbou Hyacinthe Président de la commission de discipline et d’Ethique de notre Mouvement, voilà la vérité. Nous sommes organisés. La susceptibilité des prédateurs ne m’émeut guère et j’appelle au calme…En conclusion je ne me reproche absolument rien et je me sens au mieux de ma forme ! Serein comme un mauritanien qui dit : « y a pas monnaie ». à son client.

SD: Nous revenons encore sur le cas de la trahison. Depuis La Haye, votre patron, monsieur Goudé a mis une équipe sur pied pour travailler pour lui et pour votre mouvement. Nulle part, votre nom n’est mentionné. Comment expliquez-vous cela? Le Général serait-il devenu amnésique pour vous omettre ou bien attendez-vous un poste plus juteux ?

PK: Ces deux évènements ont eu lieu quand j’étais sous sanction, vous comprenez donc qu’un militant qui est sous sanction ne peut être ni nommé ni promu. J’espère que je me fais comprendre !

SD: Etes-vous d’accord avec le traitement de seconde classe que l’on vous donne au COJEP après tant d’années de sacrifices personnels.

P.K :C’est quoi traitement de seconde classe Monsieur De Bogou ? C’est avec mon onction et mes encouragements que les structures du Cojep-Europe fonctionnent puisque j’ai passé les différentes charges aux nouveaux dirigeants, avec humilité dès que je suis rentré d’Abidjan. Au risque de me répéter Monsieur De Bogou malgré qu’elle soit pédagogique, tous les responsables des représentations sont mes camarades frères ou sœurs. C’est moi qui les ai investis. Je refuse d’être cet animal qui fait ses petits et les mange ! Bien au contraire j’arrose mes « plantes » pour qu’elles poussent. Eux tous sortent de mes entrailles politiques.

SD: Changeons un peu. Le COJEP sera-t-il aux élections de 2015 en Côte d’Ivoire ?

P.K : Ceci n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes à l’heure actuelle préoccupés par le dégel des avoirs, la restitution des maisons occupées illégalement, le retour des exilés, la libération des prisonniers. Nous appelons à une Amnistie générale de la part des autorités d’Abidjan. Tout ceci pourrait encourager l’opposition à aller aux élections. Parler de la participation du Cojep aux élections présidentielles serait péremptoire. Nous avons fait une proposition au camarade Président Youan-Bi, de ce que notre mouvement ayant pris un plomb dans l’aile. Il serait sage de remettre notre donnée de base à jour. A savoir les bases, les coordinations. Et les Représentations extérieures. L’on doit savoir combien de militants actifs comptent le Cojep. Après quoi, je propose que l’on organise un congrès ordinaire pour passer à l’étape de parti politique. A ce congrès, le camarade Charles Blé Goudé sera le candidat unique. Nous nous mettrons autour de sa candidature pour le magnifier…dès lors votre question aura sa réponse…pour l’heure souffrez que le Cojep s’organise avec ses nouveaux dirigeants.

SD: Quel regard avez-vous sur ces élections dont on parle beaucoup ces quelques dernières semaines dans les chancelleries.

P.K :On en parle parce que notre constitution le dit, les dernières élections ont eu lieu en 2010. Avec le système quinquennal les prochaines élections auront lieu en 2015. Cependant ces chancelleries ne peuvent pas faire la politique d’Autriche. L’Autriche cet oiseau très fort et rapide qui enfonce sa tête dans le sol à l’approche d’un danger croyant ainsi se protéger alors que tout son corps est visible. En Côte-d’Ivoire tout le monde entier sait qu’il y a des problèmes, alors pourquoi jouer à la farce de l’Autriche?

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SD: Un autre chapitre. Le procès des pro-Gbagbo, quelle analyse faites-vous de cette page très importante de l’histoire de votre pays ?

PK: Il était grand temps que ses assises s’ouvrent, cela n’a que trop durer. Depuis bientôt quatre ans que les pro-Gbagbo sont détenus sans être jugés. Nous sommes au-delà de la détention préventive requise par la loi. L’émotion nous a envahi lorsque aperçu nous avons la combattante Madame Gbagbo Ehivet Simone en pleine forme. Pour revenir au procès en cours, nous voulons espérer que la sagesse habitera le pouvoir et se servira de cette de cette opportunité pour faire un geste d’apaisement dans le cadre de la réconciliation, de la cohésion sociale et de la normalisation de la vie politique. D’autant plus que ce dit procès n’est que purement politique.

SD: Mr Kouté, le président de la république vient de s’adresser à la nation. Quelles analyses faites-vous ?

PK: Voyez- vous, la Cote d’ivoire est l’un des pays en ce moment où la contradiction est sur mesure. L’opposition est en panne. Le front populaire ivoirien le principal parti d’opposition a des soucis. Oui, nous avons suivi cette adresse à la nation. Sur la forme, elle est réussie. Cependant sur le fond, le chômage des jeunes et des moins jeunes. Les prisonniers de la crise post-électorale engorgent les maisons pénitentiaires. Je pensais que le président devrait faire un geste dans ce sens et les désengorger. Le bilan du quinquennat a été longuement la stratégie du président lors de cette adresse. Oubliant depuis 4 ans l’essentiel de l’apaisement. Cette adresse ressemble aux précédentes. C’est-à-dire de la communication. Que Dieu inspire le pouvoir pour ouvrir de grands chantiers de formation et d’emploi. Car les ivoiriens ont besoin de bannir ce mauvais repas qualifié de mort subite. Favoriser la création des PME revaloriserait le panier de la ménagère.

SD: Mr Kouté, que dites-vous de ces chefs d’état africains qui défilent sur la place de Paris aux côtés de du Président Hollande après les actes terroristes en France ?

PK: Je voudrais d’abord présenter toute ma compassion aux familles des victimes, prompt rétablissement aux blessés. Toutes mes condoléances au peuple français. Cela dit, je voudrais encourager tous les dirigeants à s’inspirer de l’expérience française pour une marche gigantesque à Lagos pour dénoncer la terreur de Boko Baram. Ces gens détiennent des jeunes filles mineures, tuent chaque jour et personne n’en parle. Je voudrais donc interpeller le Président Gudluck Jonathan afin qu’il prenne la survie des populations à bras le corps et en finisse avec ces barbares.

SD: Nous vous remercions encore, monsieur Patrice Kouté pour avoir accepté notre microphone. Votre dernier mot ?

PK: C’est moi qui vous remercie, vous savez quand c’est dur seuls les durs avancent ! Comme je l’ai dit tantôt je voudrais exhorter les ivoiriens au pardon mutuel et comme le Ministre Charles Blé Goudé le disait : «La valeur du pardon réside dans la gravité de la faute pardonnée» j’appelle donc à l’humilité, a la discipline et au rassemblement. L’alliance des contraires devrait être notre credo. Je prie que tous les patriotes épris de justice et liberté se mettent ensemble pour défendre les idéaux de non-violence et de l’amour du prochain que prône le Président Gbagbo. Bonne et heureuse année 2015 à toutes et à tous. Que la Conscience Universelle telle qu’elle se manifeste dans l’homme, dans la nature et dans l’univers nous guide !

Interview réalisée par Sylvain De Bogou

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