Côte d’Ivoire – Ouattara parle d’une « intoxication » sur la question des apatrides

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Le président Ouattara dénonce une « intoxication » sur la question des apatrides

Le président Alassane Ouattara a dénoncé mercredi l' »intoxication » politique entourant le débat sur les apatrides en Côte d’Ivoire, un pays où la question de la nationalité, à l’origine de violences ces dernières décennies, reste un thème épineux.

« Nous avons lancé une grande campagne de sensibilisation et de remise d’actes de naissance aux personnes nées ou vivant sur le sol ivoirien », a déclaré le chef de l’Etat à l’occasion d’une conférence régionale sur le sujet mercredi à Abidjan.

« Cela n’a pas été chose facile, compte tenu de l’intoxication qui a marqué ce débat dans notre pays », a-t-il souligné.

En octobre dernier, seuls 25.000 apatrides avaient entamé des démarches pour otenir la nationalité ivoirienne. Aucun chiffre plus récent n’est disponible.

Les députés ivoiriens ont voté en août 2013 une loi facilitant l’acquisition de la nationalité pour certaines catégories d’individus, qui n’en ont aucune. La presse d’opposition a alors accusé le pouvoir de « brader » le passeport ivoirien et de se créer du « bétail électoral » en vue de la présidentielle de 2015.

« Quand on parle de droits fondamentaux, il faut éviter toute politisation. Permettre que les gens puissent avoir une vie normale, ce n’est pas une question qui doit être politisée », a estimé Antonio Guterres, le Haut commissaire des Nations Unies aux réfugiés, interrogé par l’AFP.

« C’est une situation qu’on ne souhaite à personne. C’est d’abord une frustration intérieure », a témoigné Boukari Balima, qui a été apatride pendant près de trente ans en Côte d’Ivoire.

La question de la nationalité reste très polémique en Côte d’Ivoire, où l' »ivoirité » avait fait des ravages dans les années 1990-2000, empêchant notamment la candidature de M. Ouattara à l’élection de 1995 et causant des violences dans tout le pays.

Abidjan estime à 700.000 le nombre d’apatrides sur son territoire, un nombre important mais vraisemblablement sous-estimé du fait de la non-régularisation des enfants à l’état-civil sur plusieurs générations.

D’après l’UNICEF, 2,8 millions de mineurs ne sont pas déclarés, soit un quart des moins de 18 ans.

Les descendants de migrants arrivés en Côte d’Ivoire entre l’indépendance en 1960 – quand le droit du sol était appliqué, toute personne née sur le territoire ivoirien devenait de fait ivoirienne – et 1972 – quand le pays s’est converti au droit du sang, en vertu duquel naît ivoirien l’enfant d’un Ivoirien -, ont aussi perdu toute nationalité si leurs parents n’ont pas fait les démarches nécessaires.

AFP

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