Côte d’Ivoire – Tohou Henri invite Bédié à œuvrer dans l’intérêt de tous les Ivoiriens sans exclusif

tohou (Medium)

Message du Président Henri Tohou au Président Henri K Bédié

Excellence, je voudrais vous féliciter pour la victoire de notre équipe nationale « les éléphants » à la coupe africaine des Nations, et profiter de ce moment pour vous dire merci, pour votre soutien continu au gouvernement et au président de la République, dans la gestion quotidienne des grands dossiers de notre Nation.
Vous démontrez chaque jour, un peu plus, aux générations post indépendances que nous constituons, vos multiples qualités parmi lesquelles je remarque pour ma part, la grande tempérance ; la fidélité quant aux engagements pris et la loyauté qui, pourtant deviennent de nos jours des denrées rares, dans ce monde désormais guidé par l’Avoir, et tourmenté par toutes formes de violences et d’intolérance. Ne puis je pas m’autoriser à saluer fièrement la mémoire du père fondateur de la Nation feu F. HOUPHOUET Boigny qui, à mon sens, avait vu juste en faisant de vous son véritable héritier ?
Excellence, l’héritage était là avec vous. Les facultés, la capacité et les vertus étaient aussi avec vous pour le sauvegarder et le pérenniser. Mais les hommes ayant changé dans le temps ; par le temps et pour le temps, nous avions assisté à votre renversement en décembre 1999 suite à un coup d’Etat militaire, pour lequel vous aviez humblement présenté vos excuses à la Nation toute entière, lors du forum de la réconciliation pour avoir selon vous failli de voir venir le coup.
Excellence, aujourd’hui encore notre pays traverse des difficultés auxquelles nous devons prendre garde, en posant des actes d’anticipation. En effet, la grande joie nationale issue de notre victoire à la coupe d’Afrique des Nations est en train de céder le pas aux grands démons de la division et de ses corollaires :
Soulèvement sporadiques des ex combattants ;
Division au sein de la plus ancienne et plus stable parti le PDCI avec des menaces de bicéphalisme ;
Division et bagarres au sein du front populaire ivoirien FPI ;
Démission du président du conseil constitutionnel à quelques mois des élections présidentielles ;
Débats surchauffés et passionnés autour de l’amendement de l’Article 35 de la constitution ivoirienne ;
Procès des pro-Gbagbo en assises suivi de tensions à quelques mois des élections.
Excellence, tous ces signes ne sont ils pas similaires à ceux qui ont précédé les graves crises que la Cote d’Ivoire a déjà connues ? Ne devons nous pas prendre, par anticipation, des mesures capables de nous éviter tout dérapage et toute tragédie à notre Nation renaissante ?
Excellence Monsieur le Président, permettez donc, que le petit Henri que je suis, puisse demander humblement au grand Henri que vous êtes, de sauver toute la Cote d’Ivoire et non de sauver tout juste un RASSEMBLEMENT politique dont le manteau n’est pas de votre dimension.
Je peux , excellence, vous dire sans grand risque de me tromper, que c’est lorsque vous réussirez à tenir les mains de vos deux petits frères, celles de OUATTARA à droite et celles de GBAGBO à gauche que ce pays se réunira ; que la Cote d’Ivoire se retrouvera ; que l’unité nationale se rétablira ; que la Cote d’Ivoire sera belle de nouveau ; et que nous pourrons enfin amorcer ensemble, sans canons et sans épées, le développement de tous, par tous, en vue de devenir un pays émergeant. Me direz-vous certainement que GBAGBO est loin de nous à la Haye. Mais, excellence, Simone est là et Alcide Djedje son dernier ministre des affaires étrangères, le président de son parti , y compris son dernier premier ministre sont aussi en Cote d’Ivoire.
Le Premier pas, excellence, pour guérir ce pays qui continue de danser sur un volcan, est de reporter la date des élections présidentielles, et de mettre en place un gouvernement d’Union nationale composé des représentants de tous les partis, des fils et filles de toutes les régions ; des représentants de la société civile afin de recréer le rapprochement ; de recultiver l’esprit de fraternité et d’appartenance à une même nation, de consolider la cohésion nationale et de reformuler une politique économique un peu plus inclusive, ensemble.
Excellence, en ma qualité du plus jeune des candidats à la présidentielle de 2010 et de votre filleul du Lycée moderne de Guiglo ou vous aviez etudié, je voudrais vous prier de lancer dans les jours à venir L’APPEL d’ unité nationale deYAMOUSSOKRO, afin que toute la Cote d’Ivoire gagne, et que nos enfants et petits enfants soient fiers et qu’ils honorent sans cesse nos mémoires dans l’avenir ,pour leur avoir épargné d’une autre tragédie, et pour avoir réussi à jeter les bases d’une Cote d’ivoire plus unie, plus forte et plus prospère.

Henri TOHOU (DIP ; LLM)
Juriste du droit international des droits de l’homme & politologue
Président de l’Union Socialiste du Peuple (USP)
Ex candidat à la présidentielle 2010 en Cote d’Ivoire

Commentaires Facebook