Côte d’Ivoire « Je ne peux que soutenir Affi…je ne rentre pas dans les 11 avril » (Eugène Wanyou Allou)

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Par Serge Alain Koffi

Eugène Wanyou Allou, un ancien directeur de protocole d’Etat de Laurent Gbagbo, a affirmé qu’il soutient Pascal Affi N’guessan, l’actuel président contesté du Front populaire ivoirien (FPI) dans la crise que traverse ce parti fondé par l’ex-chef de l’Etat, ajoutant avoir “préconisé le dialogue avec le gouvernement de Alassane Ouattara depuis 2011’’, dans une interview à Alerte Info.

Votre présence à cette cérémonie de commémoration du 11 avril doit-elle être interprétée comme un soutien franc à Affi N’guessan dans la crise que traverse le FPI ?

Si vous vous rappelez, je suis intervenu en septembre 2011 et j’avais préconisé pour le Front populaire ivoirien (FPI) le dialogue avec le gouvernement. J’avais souhaité et suggéré que le FPI pour exister doit d’abord reconnaitre le président Ouattara et dialoguer avec son gouvernement. Nous sommes en 2015 et je vois l’appel que j’avais lancé devenir une réalité. Donc, je ne peux que soutenir Affi N’guessan par rapport à la voie que j’avais conseillée. C’est cette voie que le président Affi est en train d’emprunter. Je n’ai pas de raison à ne pas le soutenir.

Que représente cette date du 11 avril pour vous ?

Je ne rentre pas dans les 11 avril. Il y a eu une situation en Côte d’Ivoire et revenu du Cameroun, j’ai fait une lecture après avoir rendu visite aux autorités du pouvoir et j’avais compris que ce qu’il fallait faire c’était le dialogue, reconnaitre le pouvoir en place. C’était cela mon problème. Sinon le 11 avril 2011 est passé. On pardonne tout, c’est une date qu’il faut retenir mais qui ne doit pas conditionner notre avenir.

Quels commentaires faites-vous de la crise au FPI ?

Je pense qu’avec le temps le FPI sera réunifié. En 2011, je prônais le dialogue avec le gouvernement, aucun d’entre eux n’était d’accord avec moi. Je suis convaincu qu’avec le temps ceux qui n’ont pas encore compris ce que j’avais dit en 2011 le comprendront. Mais il y a des choses, que je voudrais préciser, beaucoup de gens ont parlé de trahison. Je voudrais dire que l’adhésion à un parti politique est libre. J’entends certaines personnes dire: »c’est Gbagbo qui les a fait ». Nous sommes des Ivoiriens et comme on le dit en Côte d’Ivoire c’est quelqu’un qui fait quelqu’un et il n’y a personne qui n’a été fait par une autre personne. Le président Gbagbo lui-même, fondateur du FPI, ce sont les militants et une partie des Ivoiriens -ceux qui lui ont permis d’avoir eu 42% à l’élection- qui l’on fait.

Voulez-vous dire que vous ne devez rien au Président Gbagbo ?

Je lui dois beaucoup et je l’ai servi avec honnêteté et loyauté de 1990 à 2008. J’ai servi le FPI avec courage et détermination. Celui qui ne sème pas ne récolte pas. Si Gbagbo m’a fait, c’est parce que j’ai fait quelque chose. Certaines personnes au FPI croient l’aimer plus que tout le monde, cela me fait rire. Hormis les enfants naturels de Laurent Gbagbo, je ne peux pas croire qu’une personne puisse l’aimer plus que Allou Wanyou Eugène.

Aujourd’hui, que devient Allou Wanyou Eugène ?

Je demeure ambassadeur. La Côte d’Ivoire me paye. Je suis à la disposition du gouvernement en étant aux affaires étrangères, même si je n’ai pas de bureau.

Vous avez été directeur de publication du journal Notre Voie pour le contrôle duquel les deux camps au FPI s’affrontent. Quelle est la vérité sur le vrai propriétaire du journal ?

Effectivement, j’ai été directeur de publication de Notre Voie de 1996 à 2008. La seule chose que je veux dire, c’est aujourd’hui que ceux qui veulent faire des palabres découvrent qu’il y a des gens qui ont des parts? Je ne veux pas parler du journal mais du bâtiment qui sert de Quartier Général (QG) au Parti. Je connais son histoire et j’étais là quand les travaux de sa construction ont commencé. Ce n’est pas le logement de Nady Bamba. Ce bâtiment a été construit pour être le QG de campagne du président Laurent Gbagbo. Il n’a pas été construit en 2010 mais bien avant mon départ pour le Cameroun. Mais quand on construit un bâtiment, on met toujours le nom d’une personne.

Mme Nady Bamba a par voie d’huissier demandé à M. Affi N’guessan de libérer le bâtiment qui dit-elle est sa propriété…

Si Nady Bamba récupère le bâtiment, le FPI actuel peut louer un autre bâtiment. Donc, ce n’est pas cela le problème. Les gens racontent trop de choses, ils ne savent pas ce que les gens savent mais les traitent de traitres. Pour terminer, je voudrais dire que nous aimons tous Gbagbo, nous souhaitons qu’il revienne parmi nous mais il faut y mettre la forme parce qu’on ne peut pas imposer à un pouvoir ce qu’on veut. Cela n’est pas possible. Nous avons été nous-mêmes au pouvoir. On discute plutôt avec un pouvoir, on cherche avec sagesse ce qu’on peut obtenir du gouvernement pour avancer.

SKO
Alerte Info

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