Côte-d’Ivoire tribunal d’Abidjan – La police disperse des victimes des déchets toxiques à « coups de matraque »

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Par Anselme Blagnon

Près de cent victimes des déchets toxiques qui manifestaient mercredi devant le tribunal de première instance d’Abidjan pour « réclamer justice » ont été dispersées à « coups de matraque » par la police ivoirienne, a appris Alerte Info auprès des organisateurs.

« Le commandant de police du palais de justice a fait venir deux cargos de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) pour disperser notre manifestation à coups de matraque », a déclaré à Alerte Info Charles Koffi, le président du Réseau national pour la défense des droits des victimes de déchets toxiques de Côte d’Ivoire (RENADVIDET-CI), précisant que le vice-président de l’organisation a été « interpellé ».

En août 2006, la société ivoirienne Tommy avait déchargé à Abidjan principalement dans des décharges publiques, plus de 500 tonnes de déchets toxiques d’un navire grec, le Probo Koala ayant causé la mort de 17 personnes.

Selon M. Koffi, les victimes se sont déplacées pour donner « un signal fort au ministre de la justice, Gnénéma Coulibaly, et témoigner leur solidarité à leurs amis » interpellés le 13 mai à la suite d’une marche.

Le 13 mai, la police ivoirienne avait dispersé, une autre manifestation des victimes des déchets toxiques devant le palais de la présidence au Plateau (centre des affaires) et avait arrêté deux manifestants déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).

En novembre 2006, un cabinet d’avocats anglais dénommé « LEIGH DAY&CO » a déposé pour le compte du RENADVIDET-CI une assignation devant les juridictions britanniques contre le négociant international Trafigura, affréteur du Probo Koala pour obtenir sa condamnation.

Plus de 29.000 victimes dont les dossiers ont été validés par la justice anglaise ont reçu plus de 22 milliards de FCFA, après un règlement à l’amiable en août 2009. Une somme « détournée » selon M. Koffi.

Le RENADVIDET-CI a ensuite porté plainte en 2009, contre Oumar Cheick Koné et Claude Gohourou, des responsables de la coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (CNDVT-CI) pour « détournement » de la somme.

Le 13 janvier 2015, la justice ivoirienne a condamné MM. Koné et Gohourou à 20 ans de prison ferme pour « détournement de fonds » au terme d’un jugement.

Saisie par « les condamnés », la Cour d’appel d’Abidjan qui devait rendre sa décision le 13 mai a reporté son verdict au 10 juin.

ABL

Alerte Info

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