Côte d’Ivoire – un vaste marché de produits aphrodisiaques à Abidjan

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Par Serge Alain Koffi

Abidjan, la capitale économique ivoirienne, ressemble de plus en plus à un vaste marché à ciel ouvert du “sexual healing’’ où toutes sortes de produits aphrodisiaques sont vendus aux abords des rues au grand bonheur de la gente masculine.

Dans presque tous les coins de rue à Abidjan, ces produits sont exposés pour la vente. Ils se présentent pour la plupart dans de petites bouteilles, sous forme de liquide, en poudre dans des sachets ou en pommade. Des médicaments aussi variés que divers dont certains sont bien connus des abidjanais : “Excellence 4’’, “4 Air Cola’’, “Atoté’’, “Bazooka’’, “Caïmans’’.

Au grand carrefour de Treichville (quartier au sud d’Abidjan), communément appelé la gare de Bassam, Aristide Kouamé, environ la quarantaine, tient depuis deux ans un petit commerce de produits sexuellement dopants.

Sous une tente, Aristide est assis derrière une table sur laquelle sont posées des bouteilles emballées dans des coffrets en papier et contenant chacune un liquide de couleurs différentes. Des “remontants sexuels’’ d’origines diverses et dont la côte de popularité croit de jour en jour en Côte d’Ivoire.

Dans le périmètre, une dizaine d’autres commerces de produits aphrodisiaques tenus généralement par des jeunes hommes lui font une concurrence mais Aristide assure s’en tiré à bon compte. “J’ai commencé timidement mais grâce à Dieu je m’en sors aujourd’hui’’, glisse-t-il, même s’il admet que ces derniers ont “eux aussi de nombreux clients’’.

Si ces produits généralement conçus pour traiter les pannes sexuelles comme la faiblesse sexuelle, l’éjaculation précoce se vendaient autrefois avec pudeur ou sous le manteau, force est de constater les vendeurs ne se dérobent plus pour offrir leurs services aux nombreux acheteurs qui ne se gênent pas non plus pour les acquérir.

Mais pourquoi une telle prolifération de ventes de produits aphrodisiaques dans les rues d’Abidjan ? Pour le jeune, ce phénomène tient à deux raisons principales : “Premièrement, tout ce qui touche ou concerne le sexe a du succès et ensuite les hommes en particulier sont constamment à la recherche de la performance’’.

A Port-bouet, plus au sud de la capitale ivoirienne, Eric Adjehi, instituteur, tient lui également une petite boutique de vente de “Excellence 4’’, “4 Air Cola’’ pour dit-il “arrondir ses fins de mois’’. Ces produits faits à base de cola, de miel et d’autres ingrédients sont fabriqués à Abidjan et connaissent un franc succès.

La petite bouteille d’environ 0,5 litre coûte 1.000 FCFA. Le pack complet de 24 bouteilles s’élève à 18.000 F, ce qui rapporte à Eric Adjehi entre 7.000 et 10.000 FCFA de recette journalière. Les clients, de toutes les tranches d’âge, sont issus de différentes classes sociales. Parmi eux, des femmes qui viennent en acheter soit pour leurs conjoints, soit leurs enfants.

Jean-Jacques Ezoni, agent d’assurance, indique avoir déjà utilisé ces produits sur lesquels il ne tarit pas d’éloges. “J’en ai utilisé et j’ai été satisfait. Seulement, il ne faut pas exagérer’’, conseille-t-il.

Benoit Tanoh, commerçant, avoue également avoir déjà eu recours à “Atoté’’ avant une partie de jambe en l’air au cours de laquelle il assure s’être “montré à la hauteur de l’enjeu’’.

Autrefois consommé généralement par des personnes d’un certain âge, les aphrodisiaques sont de plus en plus prisés par les jeunes. Pour Eric Adjéhi, cela s’explique par une dégradation générale de la santé des nouvelles générations.

“Tout ce que nous mangeons agit beaucoup sur notre santé. On peut sans risque de se tromper affirmer que le nombre de malades d’hémorroïdes a triplé en dix ans’’ d’où le recours de nombreuses personnes à ces produits, avance-t-il.

SKO
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