En Côte-d’Ivoire une forte croissance en FCFA, mais un recul du PIB en dollars (agence Ecofin)

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Source Agence Ecofin par Idriss Linge

Selon les perspectives économiques du FMI, la Côte d’Ivoire enregistrera une croissance de 7,7% de son PIB en 2015 qui devrait atteindre en monnaie locale 18 400 milliards de FCFA. En 2014, la croissance de cet indicateur, qui avait atteint 16 800 milliards de FCFA, était de 7,4%.

Toutefois, un aspect du PIB qui n’est pas souvent relevé par les responsables publics est la performance du PIB en dollars US. Un aspect qui doit être pris en compte par les pays importateurs de carburant et de biens de consommation. Or, de ce point de vue, la croissance économique ne sera pas au rendez-vous. Le PIB en dollars de la Côte d’Ivoire est annoncé à seulement 31,7 milliards $, contre près de 34 milliards $ en 2014.

Même si elle continue d’être dynamique, l’économie ivoirienne, comme celle des autres pays membre de la zone Franc, risque, selon ses indicateurs économiques, de ne pas réussir le pari de limiter les effets de la hausse du dollar américain. Le pays du président Ouatara, récemment sorti d’une longue crise sociopolitique, fait toutefois mieux que le Cameroun son dauphin, dont la croissance en monnaie locale n’est annoncée qu’à 5% à 16 000 milliards de FCFA, et à seulement 28 milliards $, en recul comparé au 30 milliards $ réalisé en 2014.

L’intérêt du parallèle entre les deux pays repose sur le fait qu’ils présentent un profil économique similaire, tous deux étant les leaders de leurs sous-régions respectives, l’UEMOA pour la Côte d’Ivoire et la CEMAC pour le Cameroun. Aussi on retrouve officiellement dans chacun de leur territoire une population de 23 millions d’habitants. La performance ivoirienne est d’autant plus singulière lorsqu’on observe, que la proportion sur le PIB des investissements annoncée pour le Cameroun est plus importante (23,4%) que celle de la Côte d’Ivoire (17,4%).

Certains observateurs se sont souvent montrés réserves ou même critiques, vis à vis de cette performance ivoirienne, qui repose selon eux sur un endettement massif. Malgré l’atteinte par le pays de l’initiative d’allègement partiel de sa dette (PPTE), ces analystes font remarquer que le retour vers les stocks de dettes d’avant PPTE pointe à l’horizon, du fait d’une progression moins soutenue du PIB.

Les marges de manœuvre ne sont pourtant pas simples pour Alassane Ouatara, qui a hérité d’un pays divisé et à genoux et qui en même temps devait reconstruire l’unité et la richesse. Le premier ministre Daniel Kablan Duncan face à la presse de son pays, a présenté les avancées que son gouvernement a effectué pour l’amélioration de l’environnement des affaires. La Côte d’Ivoire peut aussi compter sur la présence dans son espace d’un des marchés financiers qui comptent en Afrique et dont la liquidité continue techniquement de s’améliorer.

Idriss Linge
Ecofin Agence

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