Côte d’Ivoire Grand Lahou – Malgré les empêchements du maire Koulibaly échange avec les populations

MMK

LIDER News | 5 août 2015

Sous prétexte que l’opposition ne doit pas s’exprimer avant la venue de Ouattara le 3 août, le maire de Grand Lahou a empêché le bon déroulement d’un meeting de LIDER.

En tournée à Grand Lahou le 31 juillet, le président de LIDER, le Pr. Mamadou Koulibaly, a vivement dénoncé les manœuvres de la mairie pour museler l’opposition et le candidat à l’élection présidentielle qu’il est. Alors que LIDER avait adressé une demande d’autorisation d’utilisation de la place de la mairie plus de deux semaines auparavant, aucune réponse ne lui a été donnée. Renseignement pris, le maire Djaha (Pdci) a obstinément refusé que l’opposition s’exprime à Grand Lahou avant la visite du président de la République prévue le 3 août. «Cela traduit le manque de sérénité du pouvoir. Sinon, pourquoi nous refuser la place de la mairie pour notre meeting ? Il a fallu que je vienne ce matin, que j’aille dire bonjour au préfet et lui expliquer notre engagement à aller à des élections apaisées pour qu’on puisse se retrouver sur cette petite place. Est-ce normal dans un pays où il y a eu la guerre ? Pourquoi ont-ils peur de nous, un parti qui a seulement quatre ans ? Pourquoi on a peur de nous à trois mois des élections ? Ouattara a peur de nous. Il a peur de nous parce que nous savons que tout ce qu’il dit est faux, parce que nous savons que tout ce qu’il promet est faux.»

Dans la même lignée, il a critiqué les «visites d’Etat» du président de la République à l’intérieur du pays, qui ne sont que des moyens déguisés de faire campagne en utilisant les moyens de l’Etat. «C’est parce qu’il vient ici qu’on fait sa route. C’est sa route, pas la route pour sortir le cacao, le café, le bois, etc. Pourtant, c’est avec votre argent que la route est faite et c’est à cause de lui et de sa rébellion que les autres n’ont pas pu la réaliser.»

Pendant deux heures, le président de LIDER a parlé de la nécessité d’élections crédibles dans notre pays. Il a convaincu son auditoire en dressant le bilan de la politique d’Alassane Dramane Ouattara et en abordant les thématiques du foncier rural, de la condition paysanne, de la nécessité d’un régime parlementaire.

A propos des conditions de tenue des prochains scrutins, le premier responsable de LIDER a été on ne peut plus précis : «Cela fait quatre ans que je dis qu’il faut changer le code électoral actuel parce que tout le travail de la commission électorale est fait par le président de la République par décret. En l’état actuel des choses, le président de la République, candidat lui-même, a plusieurs longueurs d’avance sur les autres candidats.»

Concernant l’actualisation de la liste électorale, il assène : «Il a eu 5 ans pour le faire, mais il ne l’a pas fait alors que les gens chargés de cela ont été payés. Ils ont attendu, puis pendant un mois, ils ont recensé 344 000 personnes sur 3.300.000 attendus. C’est un fiasco total. Pourquoi a-t-on peur de ces jeunes ? Officiellement, j’ai dit à tout le monde que je suis candidat aux élections présidentielles de 2015. Vous qui êtes là, moi je considère que vous êtes courageux.»

Le président Koulibaly s’est ensuite montré tout aussi incisif : «Nous, on vient voir les populations, on ne promet pas de milliards. Pour nous, la vraie question est : est-ce que le pays est à nous ?», enclenchant sur la réforme du foncier de LIDER avec une question très applaudie : «La terre est à qui ?», avant de répondre : «C’est pour vous ! Malheureusement, beaucoup parmi vous ne peuvent montrer un papier prouvant que la terre est à vous. Aujourd’hui, la terre appartient à l’Etat. LIDER dit que vous devez avoir les papiers de la terre et que les populations doivent ainsi sortir de la pauvreté.»

Pour le Pr. Koulibaly, LIDER propose un programme de rupture. Il a de nouveau arraché des applaudissements nourris, terminant son adresse aux populations en ces termes : «N’ayez pas peur de dire au gouvernement qu’il doit vous rendre compte. Il faut que les Ivoiriens se réveillent. Le pays ne peut pas être la chasse gardée de quelqu’un. Il faut que les Ivoiriens s’unissent, s’aiment et se mobilisent autour de leur pays.»

Il a ensuite laissé la parole à l’auditoire pour une séance de questions. A Guédé Philippe qui voulait savoir si l’ancien président prenait en compte ses suggestions et si l’engagement du Pr. Koulibaly au sein de la Coalition nationale pour le changement peut aboutir, ce dernier a répondu : «Aux côtés du président Gbagbo, j’ai servi comme ministre de l’Economie et des Finances, puis à l’Assemblée nationale. Malheureusement, le programme sur lequel on s’est entendu a été suspendu par une rébellion et c’est Marcoussis qui a été appliqué jusqu’en 2011. Pour ce qui est de la coalition, elle travaille mais on n’a pas encore discuté d’un programme commun. Pour le moment, on travaille pour obtenir des conditions d’une élection transparente.»

Le président de LIDER a ensuite rassuré Eloi Lath qui s’inquiétait de savoir si le fait d’avoir laissé la présidence de la Cnc à un autre n’allait pas lui faire de l’ombre et qui lui réitérait l’admiration et l’amour des populations pour son courage et sa franchise. «Au niveau de la coalition, pour le moment, trois candidats se signalent et chacun fait sa campagne. Moi, je veux réduire le poids des hommes politiques, d’où le régime parlementaire que je propose parce que la constitution actuelle donne trop de pouvoir à un seul homme. Le président ivoirien a le pouvoir d’Obama, de Hollande, de Kadhafi, de Ben Ali et du pape. Le changement passe par la tenue d’une seule élection, celle des députés. Comme cela, celui qui est désigné pour conduire l’exécutif cessera d’avoir un comportement de monarque pontifical.»

La Déléguée Générale du parti, Mme Monique Gbekia, a procédé à l’investiture de la coordination locale LIDER de Grand Lahou, dirigée par le Coordonnateur local Simon Levry, sous l’œil attentif de la forte délégation qui accompagnait le Pr. Koulibaly lors de cette sortie : Françoise Kouakou, Déléguée nationale à l’implantation dans la zone d’Abidjan et banlieue, des Délégués nationaux Karamoko Lacina, Arsène Ehouman, Benson de Gnacabi, Théodore Ahipeaud, de Fabien Diby, Evariste Kouadio, Inza Soumahoro, proches collaborateurs de la Déléguée Générale, de Béko Bamba, Coordinateur territorial Abidjan-Nord, du militant Roméo GbittyRoméo et enfin de M. Akadié, un natif de la région. «La charge est lourde, mais exaltante. N’ayez pas peur», a-t-elle conseillé à la nouvelle équipe.

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