Côte d’Ivoire – Alassane Ouattara siffle la fin de recréation du mépris diplomatique burkinabé

nyamzi

« Courtoisie qui ne vient que d’un côté ne peut longuement durer »
Henri Estienne, écrivain français du 16ème siècle

Une tribune internationale de Franklin Nyamsi
Professeur agrégé de philosophie, Paris, France

Majesté et solennité de la grande politique. Chez l’homme d’Etat authentique, le silence est d’or. Mais la parole proférée par une voix qui sait se taire en est d’autant plus percutante, voire ébranlante pour les esprits instables. En effet, la haute mission de diriger un peuple et d’assumer des fonctions continentales de grande portée, incite à cultiver des qualités morales fort rares chez les hommes de moindre envergure : l’écoute, la lucidité d’esprit, la patience, la fermeté et le courage en sont quelques-unes. Qui niera que le président Alassane Ouattara héberge ces valeurs de grand dirigeant au plus haut point ? Voici près de soixante-douze heures que l’honneur et la dignité du peuple, des institutions et des plus hautes autorités de Côte d’Ivoire ont été bafouées par un juge burkinabé, perché sur ses jarrets ambitieux, qui a osé lancer à la face de la patrie d’Houphouët-Boigny, un mandat d’arrêt international contre la deuxième personnalité de l’Etat, l’Honorable Soro Kigbafori Guillaume. Comme toutes les mauvaises plaisanteries politiques, une fin inéluctable advient quand des gens sérieux et rigoureux s’en mêlent. En cette soirée du lundi 18 janvier 2016, le président de la république de Côte d’Ivoire, sortant de sa légendaire réserve, a édicté en un communiqué construit autour d’une trilogie de phrases bien cisaillées, sa doctrine diplomatique en vue de la résolution du différend ivoiro-burkinabé surgi de pseudo-écoutes téléphoniques préfabriquées, on le sait désormais, par le régime de transition Kafando-Zida pour régler des comptes à ses ennemis supposés. Au moment de rompre à notre tour le silence sur les trois journées nuisibles qui viennent de s’écouler , nous ne saurions commenter ce chef d’œuvre d’élégance diplomatique sans le citer in extenso, sa brièveté aidant :

« La République de Côte d’Ivoire a reçu, d’Interpol Côte d’Ivoire, un mandat d’arrêt international, transmis par Interpol Burkina Faso, à l’encontre de Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.
La Présidence de la République de Côte d’Ivoire s’étonne que ce document, qui vise le Président de la deuxième institution de la République de Côte d’Ivoire, ait été émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière.
Au regard des liens séculaires d’amitié et de fraternité qui unissent nos deux pays et nos deux peuples, la République de Côte d’Ivoire tient à réaffirmer sa ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d’éviter tout différend entre nos deux Etats.
Fait à Abidjan, le 18 janvier 2016 »

Solennel, court, concis, le communiqué présidentiel ivoirien retentit comme un coup de sifflet de maître rigoureux dans une cour de récréation trop agitée. Nos questions, devant ces trois phrases d’Alassane Ouattara sont dès lors les suivantes : 1) Qu’y a-t-il d’étonnant, voire d’incongru dans le mandat d’arrêt international ostentatoirement exhibé par le juge François Yaméogo du Burkina Faso, contre le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire ? 2) Comment comprendre que la réaction du régime ivoirien ait attendu trois jours après le lancement de cet oukase, avant d’y réagir clairement et fermement ? Quelle économie peut-on faire du contenu de ce communiqué du 18 janvier 2016, en restant autant fidèle à son esprit qu’à sa lettre, sans extrapolation qui négligerait l’importance des liens fraternels ivoiro-burkinabé qu’il faut absolument préserver contre tout amateurisme et toute précipitation vaniteuse ? Telles sont les tâches analytiques de la présente tribune.

I) De l’incongruité du mandat d’arrêt international burkinabé

Nul ne saurait, en ce début d’année 2016, se risquer à faire des pronostics sur les conditions dans lesquelles le juge burkinabé François Yaméogo s’est outrageusement fendu d’un mandat d’arrêt international contre la seconde personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les relents et excès du nouvel an peuvent avoir chez certains, des effets psychologiques pervers sur lesquels nous ne nous appesantirons point, même si nous ne les ignorons pas non plus. Mais l’objet affiché du mandat d’arrêt, c’est la prétendue implication du président Guillaume Soro dans les péripéties du troisième putsch burkinabé de l’année 2015. Apprécions-en donc le processus.
Avez-vous bien entendu ? Troisième putsch, ai-je dit, car en fin octobre 2014, ce sont les donneurs d’ordre du juge François Yameogo qui organisèrent un coup d’Etat déguisé en insurrection populaire contre le régime légitime et légal du président Blaise Compaoré, au motif fallacieux qu’il n’avait pas, comme le président Sassou du Congo ou Kagamé du Rwanda, de consulter son peuple sur une révision éventuelle de la constitution de son pays. Le Général Honoré Nabéré Traoré, chef d’Etat-major, prit d’abord le pouvoir, avant d’être à son tour évincé par le Lieutenant-Colonel Zida qui, bénéficiant alors de la caution du RSP avant de le rouler dans la farine, s’installa pendant près d’un an avec une transition brinquebalante à la tête de l’Etat, dans un duo inédit de figurants, où Michel Kafando n’était pas le moindre farceur. C’est cet attelage mal assorti, méprisant le verdict de la cour de justice de la CEDEAO en juillet 2015 qui lui enjoignait d’organiser des élections sans exclusion politique, qui essuiera le 16 septembre 2015 la troisième tentative de coup d’Etat burkinabé en moins d’un an, sous la conduite, cette fois-ci, du Général de brigade Gilbert Diendéré. Des putschistes de putschistes victimes d’un putsch, en somme, que ces transitionnaires burkinabé.

Comment et pourquoi le nom du président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire vient-il donc à surgir du procès sommaire que les transitionnaires organisent contre leurs compatriotes putschistes anti-putschistes du 16 septembre 2016 à Ouagadougou ? Aucune preuve matérielle. Aucune preuve formelle n’implique Guillaume Soro, pendant près de deux mois. Que des rumeurs. Pourquoi les éléments de preuves contre Guillaume Soro ne sont-ils pas brandis dès la chute du Général Diendéré et ses hommes ? La raison en est bien simple : les officines du lieutenant-colonel Zida sont entrain de fabriquer laborieusement leur montage infâme, pour accabler le président Guillaume Soro et par ricochet la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, parce qu’ils sont demeurés hospitaliers et loyaux envers le président Blaise Compaoré. Epoux d’ivoirienne et par conséquent citoyen adoptif de Côte d’Ivoire, le président Compaoré, au calme et à la discrétion légendaires, passe une paisible retraite ivoirienne qui n’est pas du goût des adeptes ouagalais de l’esprit de vengeance sans fondement. Parce que le président de la république Alassane Ouattara et son fils spirituel, le chef du parlement Guillaume Soro persistent à voir en Blaise Compaoré un digne hôte ivoirien sans lequel la paix et la démocratie n’auraient pas progressé dans ce pays, il se trouve des gens à Ouagadougou, pour attraper force insomnies et crises cardiaques, voire délires de toute-puissance.

Le 12 novembre 2015, le lieutenant-colonel Zida, qui authentifiera plus tard, le 5 décembre 2015 sa propre forfaiture, avoue être à l’origine du produit fini de ses traficotages. Il assume en même temps sa fonction d’envoyeur des pigeons pseudo-journalistiques Mathieu Bouabré des Etats-Unis et Théophile Kouamouo de France, qui font leur beurre de ce qu’ils pensent être, avec la fanfaronnade infecte qu’on leur connaît, le plus grand montage de bande audiotéléphonique du 21ème siècle. Rien que cela ! C’est donc le produit de leur débordante industrie malicieuse, fait d’une communication illégalement interceptée et frauduleusement modifiée, qui servira au trop anormalement fier juge militaire Sita Sangaré d’espoir d’entrée dans la célébrité judiciaire mondiale en fin décembre 2015. On prétend alors que les écoutes téléphoniques authentifiées par l’Ingénieur suprême de son Zida – incapable par ailleurs d’intercepter les sons des monstrueux terroristes islamistes – sont désormais versées au dossier de l’affaire du putsch manqué de septembre 2015. Et de Charybde en Scylla, voilà un juge burkinabé de trop qui vient jouer les marioles à son tour, pondant le 12 janvier 2016, un soi-disant mandat d’arrêt contre le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Ni protestation diplomatique du Burkina envers la Côte d’Ivoire, ni convocation d’ambassadeur, ni discussions fraternelles entre les élites deus deux peuples qui se connaissent pourtant de longue date, mais, sans crier gare, « mandat d’arrêt international ». N’est-ce pas la forme la plus infantile de la délinquance diplomatique et de l’immaturité politique que le nouveau régime burkinabé nous donne à voir là ? Un juge militaire dépendant du ministère de la défense, lui-même sous la férule du Chef de l’Etat burkinabé, peut-il se permettre des outrages à la république de Côte d’Ivoire à l’insu du Chef suprême de la magistrature burkinabé ? Si une telle hypothèse était avérée, on en déduirait avec évidence que le Burkina n’est plus gouverné !

Incongruité évidente, n’est-ce pas ? Ou si vous en doutez encore, récapitulez-bien. Il y a un 3ème coup d’Etat le 16 septembre de l’an 2015 au Faso, fait par des putschistes contre des putschistes. Le coup d’Etat échoue et les derniers putschistes en date sont arrêtés par leurs prédecesseurs, qu’ils avaient auparavant gracieusement libérés dans l’espoir d’une négociation. De geôlier, le Général Diendéré devient donc prisonnier de ses anciens prisonniers. On fouille : le Général assume son acte. On tient à y mêler forcément l’ancien président Compaoré ? Le Général le disculpe. Alors, on fabrique des écoutes sulfureuses, on réveille l’affaire Sankara dans la foulée, comme si le 11 juin 1984, sous Sankara, une dizaine d’officiers n’avaient pas été sommairement exécutés à Ouaga avec l’approbation du saint révolutionnaire. Et pêle-mêle, on balance un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Compaoré, ce qui ne l’empêche surtout pas de continuer sa vie tranquille en terre fraternelle de Côte d’Ivoire. De guerre lasse, on lance comme un lasso flasque, un second mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro, seconde autorité de Côte d’Ivoire.

Le mal suprême est ainsi désormais fait. On attaque la seconde personnalité de la république, on attaque la république de Côte d’Ivoire, sur la base de ragots, de schmilblicks et de fadaises de caniveaux racontées par un lieutenant-colonel hilare à une radio du soir, devant des niais ouagalais qui fêtent leur héros de foire. Un mandat incongru, car aucun juge n’a légalement ordonné des écoutes téléphoniques, aucune loi burkinabé ni ivoirienne n’y autorisant qui que ce soit. Un mandat incongru car les relations fraternelles et séculaires entre les peuples ivoirien et burkinabé sont si étroites que les voies de la diplomatie et de la sagesse africaine eussent largement dégonflé l’abcès naissant entre les deux régimes, si la bonne volonté du président ivoirien Alassane Ouattara avait été perçue dans toute sa dignité et sa hauteur. N’est-il pas l’un des premiers à féliciter, malgré toutes les réserves qu’on aurait pu émettre sur l’exclusion politique au Burkina, le nouveau chef de l’Etat burkinabé élu, Son Excellence Roch Christian Kaboré ? N’est-ce pas encore et toujours le président Ouattara qui, surmontant tous les obstacles liés au nombreux propos déplacés des transitionnaires Kafando et Zida envers la Côte d’Ivoire, honore de sa présence la prestation de serment du nouveau président Kaboré à Ouagadougou le 28 décembre 2015 ?

II) Alassane Ouattara, dans les pas du président Houphouët, homme de paix

Voici en effet trois jours que le nom de la Côte d’Ivoire est trempé à toutes les sauces du mépris. C’est sûr qu’à l’annonce de l’arrivée d’un mandat d’Interpol Burkina Faso vers Interpol Côte d’Ivoire, Un Laurent Gbagbo, un Mouammar Khadafi ou un Yaya Jammeh, pour ne citer que ceux-là, n’auraient fait qu’une bouchée de l’offense du juge burkinabé envers la république de Côte d’Ivoire. Ils auraient franchement allumé les nouvelles autorités burkinabé, rappelé leurs ambassadeurs et renvoyé celui du Faso en son pays. La Côte d’Ivoire est gouvernée par un houphouetiste : la paix chez lui n’est pas un vain mot, mais un comportement. Il la recherche avec une obstination qui peut passer chez les plus impatients pour une forme de lâcheté, alors qu’il s’agit, ni plus ni moins que de donner toutes ses chances au dialogue, que le président Houphouët-Boigny nommait si bien « la politesse des forts ». Ce sont des dizaines de millions de vies humaines que la Côte d’Ivoire et le Burkina ont en commun. En Chef avisé et lucide, Alassane Ouattara se sait berger de toutes ces âmes. Son but ultime est donc énoncé, telle l’étoile polaire orientant les voyageurs avertis : « la ferme volonté de régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d’éviter tout différent entre nos deux Etats »
Qu’a pour sa part fait le président Alassane Ouattara ? Il est important de souligner qu’il a pris en compte, en homme d’Etat panafricain de haute envergure, manifestement, trois facteurs essentiels : 1) La fragilité et la vulnérabilité du nouveau régime burkinabé, qui vient à peine de s’installer, et qui semble avoir du mal à prendre ses marques, dans le contexte actuel, notamment après les terribles attaques terroristes que ce pays vient de connaître. Faut-il rappeler ici que sans les troupes françaises et américaines positionnées à Ouagadougou et environs, le carnage des barbares d’AQMI et d’Al Mourabitoune aurait encore été plus affligeant ? 2) La relation de dialogue qu’il a tissée avec le président Roch Kaboré qu’il connaît de longue date, et qui devrait progressivement se traduire par une modération de la ligne des faucons de la vengeance aveugle, incarnée au Burkina Faso notamment par l’incorrigible Salifou Diallo alias Gorba ; 3) Les intérêts géostratégiques et séculaires ivoiro-burkinabé, tissés dans la nuit des temps, en brassages de populations, partages de voies commerciales, échanges culturels et économiques essentiels, solidarité destinale des peuples.

Mais dans l’économie du communiqué d’Alassane Ouattara, il faudra aussi noter la fermeté nette du ton. La psychologie d’Alassane Ouattara est faite d’une douceur qui n’a rien à voir avec de la mollesse. C’est un dur à cuire, mais qui n’aime pas tant à dire qu’à faire ce qu’il sait faire. Pragmatique comme tout bon technocrate d’extraction américaine, il choisit patiemment ses mots et ses gestes, afin de n’avoir rien à regretter et d’assumer tout ce qui adviendra. De tempérament conciliant, pacifiste à outrance, le président ivoirien a déjà exprimé toute son indignation quand les quatre mots puissants que voici ont franchi le seuil de ses lèvres : « étonnement » ( « La présidence de la république de Côte d’Ivoire s’étonne de ce document ») / « mépris » ( « mépris des règles et des coutumes en la matière ») / « respect » ( « dans le respect des accords qui nous lient ») / «différend » ( « afin d’éviter tout différend entre nos deux Etats »).
Explication de texte donc, à présent. Où vous verrez que ces mots sont alignés comme une gradation ascendante qui aboutit jusqu’à l’évocation expresse de la possibilité du différend.
1° Le président Alassane Ouattara est « étonné », entendez donc que ce prétendu mandat d’arrêt illégal, puisqu’il ne respecte pas les normes de justice et les accords ivoiro-burkinabé, a surgi à ses yeux comme un coup de poignard dans le dos. « Etonné » ici veut bien dit surpris par la mauvaise surprise que lui ont réservé les autorités du Burkina Faso. L’étonnement, au sens philosophique, c’est aussi le questionnement sur soi-même : que peut avoir fait la république de Côte d’Ivoire pour essuyer un tel déchaînement de violence arbitraire ? Ce n’est pas la personne d’Alassane Ouattara, mais bel et bien « la république de Côte d’Ivoire » qui est ainsi prise à revers.
2° « Mépris » du nouveau régime burkinabé envers les règles diplomatiques et l’habitus de la sagesse africaine. Mépriser, c’est prendre l’Autre de haut, le minorer, le toiser et le rabaisser pour se convaincre soi-même de sa toute puissance. Le nouveau Burkina prendrait donc la Côte d’Ivoire de haut en vertu de quelles prouesses ? Trois putschs en un an ? Un chômage exponentiel ? Une jeunesse désoeuvrée et désespérée ? Une armée et une classe politique profondément divisées ? Des relations exécrables avec ses nations-sœurs voisines et historiques ? L’indignation du président Ouattara est sans aucun doute à son comble devant le constat de cette dérisoire fatuité.
3° Le « Respect » est donc exigé au régime du président Kaboré, afin que soit de nouveau bien réuni ce que l’inimitié de son système a rendu épars. Respecter, c’est pratiquer la réciprocité que nie le mépris. Prendre l’autre comme soi-même. Ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’autrui nous fasse. La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara n’est animée d’aucun sentiment anti-Burkinabé et n’en attisera aucun. Ce qu’elle demande, avec patience et fermeté, c’est l’égalité de tous en dignité et en reconnaissance. Fidèle à la logique du soft power qui est sa marque de fabrique, le président de la république de Côte d’Ivoire, actuellement en responsabilité de l’UEMOA après avoir brillé à la tête de la CEDEAO, se sait co-responsable, avec ses frères et sœurs de toute l’Afrique de l’Ouest, de la nécessaire intégration africaine.

4° Le « différend » à éviter dépendra donc, nous signale le communiqué, du retour du régime Burkinabé dans le cadre diplomatique, conventionnel, réglementaire et coutumier qui lui est rappelé par la missive ouattarienne. Il s’ensuit dès lors deux possibilités :
a) Si le régime du Président Kaboré persiste à harceler judiciairement, médiatiquement et politiquement la république de Côte d’Ivoire, sa réplique sera sévère et rigoureusement compatible avec les entorses subies.

b) Si le régime du Président Kaboré, revenant à de meilleurs sentiments, renonce immédiatement à harceler judiciairement, médiatiquement et politiquement la république de Côte d’Ivoire, l’incident diplomatique actuel sera clos et des assises consensuelles mettront heureusement fin à ce qui restera somme toute, comme l’un des plus fâcheux malentendus fraternels entre les deux nations sœurs.

Comment conclure ? On aura noté la répétition expresse de l’expression « république de Côte d’Ivoire », qui sature littéralement ce bref communiqué. L’heure est décidément grave. Le président Alassane Ouattara n’a pas l’intention de laisser prospérer davantage la chienlit judiciaro-diplomatique ourdie contre son pays. C’est l’honneur d’un peuple et de ses institutions souveraines qui est en jeu, quand un juge trop enthousiaste, et sans doute écrivant sous dictée, s’empresse de convoquer une autorité étrangère devant son arrogant prétoire. Hic Rhodus, hic saltus, disait volontiers le penseur allemand Hegel. Les Ivoiriens disent plus prosaïquement : « C’est ici que Django sera souffert. » Voici donc Rhodes, messieurs les politiques burkinabé, c’est ici qu’il faut sauter. La paix, loin d’être un vain mot est un esprit de responsabilité qui doit au plus vite re-habiter toutes les consciences. Car, soyons clairs : le président Alassane Ouattara met fin à la récréation du mépris du nouveau pouvoir burkinabé envers la république de Côte d’Ivoire. Et c’est très bien.

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