Côte d’Ivoire: Après la cyber-escroquerie vient la contrefaçon

Contrefacon

L’un des leaders mondiaux de la cyber escroquerie, la Côte d’Ivoire et ses « brouteurs » se lancent désormais dans la contrefaçon industrielle.
Pièces automobiles, matériaux de construction, vêtement, produits pharmaceutiques, produits alimentaires, boissons alcoolisées, logiciels informatiques, horlogerie… sur le marché ivoirien de la contrefaçon on commercialise les copies de tout ce qui se vend et s’achète.

La particularité ivoirienne, c’est qu’il y a sur le marché, plus de faux que de vrais au point que la contrefaçon affaiblit les productions locales.
A Abidjan comme ailleurs dans le pays, la contrefaçon génère des dégâts économiques, sociaux et environnementaux.

Bien que contraire aux lois du pays, le phénomène n’émeut personne. En ce qui concerne l’habillement par exemple, les faussaires importent les vêtements « non marqués » puis les étiquettes contrefaites sont apposées sur place.

Cette astuce limite les saisies douanières étant précisé que, mal formés, les agents en charge de la lutte ne parviennent pas (sciemment ?) à faire la différence entre le vrai et faux.

Les entrepôts de fabrication se trouvent à Koumassi, Adjamé, Abobo ou encore à Yopougon. Là bas, les industriels de la contrefaçon n’ont que faire des règles du droit du travail. Ils emploient des travailleurs bon marché dans des conditions similaires à l’esclavage et l’exploitation des enfants y est normale.
Doit-on encore rappeler que la contrefaçon est un point de rupture dans les règles qui profite aux réseaux criminels ?

Même en reconnaissant qu’elle démocratise l’accès aux biens de consommation, il importe de se souvenir qu’en certaines occasions la contrefaçon tue.
Il est urgent que la Côte d’Ivoire inventorie les tendances du faux, qu’elle identifie les acteurs du processus de commercialisation tout comme les « entreprises » criminelles qui en tirent avec la complicité de certains fonctionnaires.

Le plus inquiétant reste et demeure la secteur de la santé où « les médicaments de rue » pour la plupart des faux, font des ravages, certains contenant des molécules modifiées…Quant aux faux produits cosmétiques, il n’est pas rare d’y retrouver de l’eau de javel voire de la soude !

La contrefaçon est un problème de sécurité et de santé publiques pour lequel les ivoiriens attendent des résultats du comité nationale de lutte contre les contrefaçons sauf pour ses acteurs à tirer les conséquences de leur propre échec.

Aimé Diaka, Avocat
Avocat-diaka.fr Toulouse
le 26 janvier 2016

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