Côte-d’Ivoire FPI – Le juge se déclare incompétent, douche froide pour le camp Affi débouté

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Fpi – Affaire Affi contre Sangaré and co

Affi N’guessan débouté

C’est un revirement spectaculaire dans la bataille pour le contrôle du Fpi. Le juge s’est déclaré incompétent, renvoyant ainsi les deux parties dos à dos. Le 29 février dernier Affi N’guessan a introduit une plainte en référé pour usurpation de titre et non-respect d’une décision de justice. Cette plainte visait Sangaré Abou Drahamane, Koné Boubakar, Marie Odette Lorougnon et Laurent Akoun. Après deux reports successifs, le 4 mars puis le 11 mars 2016, le juge s’est enfin prononcé ce lundi 14 mars 2016 après un jugement au fond. L’audience aura duré moins de cinq minutes.

Une décision qui rappelle celle rendue dans l’affaire « violation des résolutions du 12e congrès du Pdci » et qui opposait Henri Konan Bédié et ses opposants internes en 2014, peu après son appel de Daoukro.

Avec cette décision, le parti de Laurent Gbagbo est mis, plus que jamais devant ses responsabilités. Il doit désormais régler ses contradictions en interne, loin de la justice, tel que l’avait d’ailleurs souhaité Sangaré Abou Drahamane dans une récente adresse aux militants.

« Un grand pas », selon madame Lorougnon

Cette décision, en attendant un éventuel appel du camp Affi, réjouit à plus d’un titre le camp Sangaré qui savoure déjà sa victoire. Puisque dans le fond, le juge Charles David Kouadio qui a rendu la décision remet totalement en cause la décision du 3 avril 2015 dont se prévalait jusque-là, Affi N’guessan pour se présenter comme le seul président du Fpi. Désormais, sans le vouloir, il y a un Fpi pro-Sangaré et un autre pro-Affi jusqu’à ce que l’une ou l’autre partie rechigne au combat.
« La lutte continue », a dit le secrétaire général par intérim Koné Boubakar au sortir de l’audience. Jointe par connectionivoirienne, la vice-présidente Marie Odette Lorougnon (pro-Sangaré) a évoqué un « grand pas » de la justice ivoirienne. « C’est un bon début pour la justice ivoirienne. Dans un pays la justice qui est une institution majeure doit dire le droit. Ce matin, nous pensons que la justice a dit le droit et notre justice peut encore prendre son indépendance et être à la disposition du peuple ivoirien quelle que soit son obédience. Le 18 janvier (2016) quand j’ai été cueillie à l’aéroport comme une malpropre, le juge a mis fin au procès intenté contre moi prétextant qu’il ne saurait condamner une innocente. C’est un grand pas pour la justice ivoirienne », a-t-elle commenté avant de d’ajouter que désormais, seul le terrain va déterminer le rapport de force.

Et Affi N’guessan qui est déjà sur le terrain en tournée de remerciement dans le Moronou a suspendu celle-ci pour se rendre cet après-midi à Grand Bassam où une attaque terroriste a fait, le dimanche 13 mars 2016, officiellement, 22 morts. Son camp semble ne pas comprendre ce verdict du juge Kouadio.
Guerre d’interprétation en perspective

Inévitablement, une guerre d’interprétation va s’engager. Jointe à son tour par connectionivoirienne, la secrétaire générale Agnès Monnet a fait ce commentaire : « la justice n’a pas rendu une décision. Le juge en référé s’est déclaré incompétent, ce qui semble quand même bizarre mais l’affaire sera portée devant la cour d’appel d’Abidjan. Normalement il devait y avoir confirmation de la décision du 3 avril 2015. Mais pour le moment je pense qu’on s’en tient à cette décision en attendant un nouveau verdict. Ce que le juge a dit n’annule pas les décisions de justice antérieures »

Sylvain Debailly
Connectionivoirienne.net

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