Côte-d’Ivoire – Non, la violence ne triomphera pas de l’hospitalité du peuple Koulango !

Des dozo à Bouna
Des dozo à Bouna

A l’image du corps humain, le peuple Koulango, possède deux yeux et deux oreilles: La royauté des Koulango de Bouna et la Royauté des Koulango de Bondoukou.

Les ivoiriens retiennent, d’une part, pour la zone géographique nord, l’appellation de « Bouna Massa », pour désigner le détenteur du trône régnant sur toutes les terres du Département de Bouna, terres dont les Koulango sont les propriétaires coutumiers de manière incontestable, de la même manière dont les Ebriés sont les propriétaires terriens des terres d’Abidjan et sa périphérie, sans contestation aucune.

Au Sud, les Koulango du Département de Bondoukou et leurs terres, sont sous la responsabilité de Sa Majesté Saye 1er, Roi du peuple Koulango de Bondoukou.

Les relations entres le Roi de Bouna, Sa Majesté Djrakorni II et Sa Majesté Dagbolo Saye 1er, sont des plus coordiales et des plus amicales, d’autant plus que ces deux trônes autonomes ne sont point en concurrence.

C’est la raison pour laquelle, profondément attristé par le deuil qui frappe le Royaume de Bouna, Sa Majesté Dagbolo Saye 1er, a dû reporter la célébration solennelle et officielle de son retour au pays après quatre ans d’exile au Ghana, qu’il a su capitaliser intelligemment, pour approfondir le management des affaires royales au Ghana.

« Sa Majesté Dagbolo Saye 1er n’est ni un roi lige, ni un roi manipulable. Il sait se faire respecter, et avec élégance, prestance et majesté. Plus qu’avant, il est plus que jamais conscient des responsabilités qui sont les siennes.

Maintenant qu’il a développé davantage son réseau relationnel auprès des circuits royaux et du pouvoir au Ghana, c’est non un exilé qui rentre, mais plutôt un Roi accompli, car en stage de management des affaires royales auprès de la famille princière de John Kufuor. Si la graduation dans la formation royale délivrait des diplômes, le peuple Koulango accueillerait son Roi comme un impétrant qui venait de décrocher son PHD ». New MENTAL , extrait de « Retour imminent du Roi des Koulango », in Ivoirebusiness.net.daté du 27 décembre 2015.

Ainsi, conscient de sa responsabilité de propriétaire terrien, le peuple Koulango ne se laissera pas impressionner par les assassinats ciblés opérés par la milice armé à Bouna,dont les victimes sont,(il faut le souligner) en majorité Koulango. N’est-il pas curieux, que pour un conflit prétendument éleveurs/ agriculteurs, tous les observateurs sont tous unanimes pour reconnaïtre que c’était plutôt une milice armée mono ethnique qui a ciblé ses victimes au sein des Koulango?

Face à cette barbarie et à l’ingratitude, l’attitude la plus facile des Koulango, serait de nourrir des ressentiments contre les lobi qu’ils ont hébergés sur leur terres ancestrales. Mais il est heureux de constater que le peuple Koulango ait préservé sa dignité et sa sérénité, en ne se comportant pas comme un mercenaire ou braqueur. Le braqueur ne vient que pour dérober (ce qui ne lui appartient pas), égorger et détruire; tandis que le bon berger, c’est à dire le bon guide ou le véritable leader, se préoccupe de la cohésion sociale sur le patrimoine de ses ancêtres.

Deux proverbes koulango et brong en disent long:
« Le prince ne se donne aucune peine, aucune chasse, aucun combat pour se procurer la peau d’une panthère », de sorte que quiconque provoque des disputes pour s’en procurer une, devient suspect aux yeux de l’opinion publique.

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« Ben-n’tô », c’est le nom d’une place mythique à Bondoukou et qui signifie:  » il y’a des choses dans la vie qui ne s’achètent pas ». C’est le cas de la sa sagesse, l’intelligence, la dignité et surtout la royauté.

Nulle ne peut revendiquer et s’octroyer un royaume, s’il n’est le propriétaire coutumier des terres qui supporteraient son Royaume.

Sur terre, il n’ya de royaumes que terrestres. Et le royaume, sur terre, est une réalité vivante qui exclue la fiction.

Les Koulango, fidèles à leur tradition, n’ont pas de ressentiments et n’auront pas de ressentiments vis-à-vis des lobi.

Pour preuve, lorsque le Général Palenfo ( le premier cadre lobi) croupissait en prison sous un régime militaire austère en 2000, il a fallu un engagement ferme, déterminé et sans faiblesse d’un fils Koulango, pour faire pression sous le régime militaire, pression maintenue jusqu’en 2001, sous le président Laurent Gbagbo, jusqu’à la libération des généraux Palenfo et Coulibaly. Outre les archives des journaux : »Le Liberal », « L’Aurore », « la Bombe », l’actuel Ministre Hamed Bakayoko, alors patron des journaux Le Patriote et Tassouman, sait de quoi nous parlons et saura brandir des coupures de journaux, indiquant l’identité de ce fils Koulango.

C’était durant une époque où seules les personnes courageuses avec des convictions inébranlables, pouvaient parler sous un régime militaire, pas les faux héros aujourd’hui qui se camouflent dans des tenues dozo avec des armes à la mains pour faire impression.

Le courage ou la virilité consiste à dire haut et fort ce que l’on pense, dans un environnement socio politique totalement hostile, sans s’abriter sous la protection d’une quelconque milice armée parallèle, ni s’assurer de la protection de l’armée nationale.

A cette époque, nous n’avions pas connaissance de lobi qui osait défier le Général Guei , feu Caporal Boka Yapi et ses jeunes gens, dont un certain Saman Damalan Henri césar, éloquent devant le ciel et la terre.

En ce temps, nous avions bravé tout ce monde pour la libération, non pas d’un parent Koulango ni Brong, mais d’un lobi, le Général Lassana Palenfo. Les cadres lobi qui tirent aujourd’hui les ficelles avec le risque d’installer la région dans la chienlie ont-il de la mémoire ?

Voilà le genre de courage qui nous impressionne et non des dozos armés de kalachnikov, fusils calibre douze, flèches, machettes, bâtons, couteaux, pratiques qui ne différencient en rien leurs auteurs dignes des « microbes » qui terrorisent Abidjan.

Dès lors, il appartient aux cadres lobi de nettoyer et d’assainir leur entourage sans complaisance et sans faux fuyant.

Enfin, pour terminer, il nous plait de rappeler cet extrait du message du Ministre d’Etat, Ministre de l’Interieur et de la Sécurité, à l’occasion de l’hommage des tueries de Bassam, à classer dans le mème registre que celles de Bouna, car dans les deux cas, des personnes, détenant illégalement des armes ont planifié de tuer des personnes non armées.

« C’est pourquoi je vous demande de ne pas vous laisser impressionner par tous ces discours. Derrière tout cela, (…) c’est l’âme de notre pays qu’ils ont voulu corrompre. Mais nous restons debout, car nous n’avons pas peur. »

Ramené au niveau du zanzan, nous disons, que les auteurs de la barbarie de Bouna, ont en projet de corrompre et de souiller l’ame du zanzan, et amener les Koulango et les Brongs à regretter leur tradition d’hospitalité et de pacifistes.

A notre sens, ce serait une grave erreur, car, il n’est point du tout dans l’intérêt des lobi d’ amener les Koulango et les Brong à renier la légendaire hospitalité qui les caractérise.

Le comprendre dès maintenant, rendrait un grand service à tous dans le zanzan en particulier, et à la Côte d’Ivoire en général.

Au peuple Koulango, les événements de Bouna ont ceci de pédagogique: l’impérieuse nécessité pour les Koulango de Bondoukou à faire bloc autour de Sa Majesté Dagbolo Saye 1er, et pour ceux de Bouna à faire Bloc autour du Roi de Bouna.

A ces deux Roi, de taire tout ressentiment vis-à-vis de leur subalternes respectifs, pour ouvrir grandement les bras, en ayant surtout à l’esprit, que leur responsabilité de premiers habitants dans le zanzan, leur impose d’entretenir les meilleurs rapports avec tous les peuplements.

En ce qui concerne les peulh,qu’ils sachent enfin, qu’il n’est pas élégant, d’être toujours au centre des conflits, par la destruction des cultures des agriculteurs, et compter sur la connivence incestueuses avec quelques représentants locaux de l’Administration publique.

K. DAPA Donacien

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