Côte d’Ivoire: Le gouvernement change le nom des «microbes», au lieu de les combattre

 Paulette Badjo Ezouehu / Getty images
Paulette Badjo Ezouehu / Getty images

David Goné | Afrique-sur7.fr

La Côte d’Ivoire, avec ce phénomène des « microbes », vit une des pages les plus tristes de son histoire sociétale. C’est que des enfants âgés de 10 à 18 ans, sèment la terreur en tuant froidement à l’arme blanche les paisibles populations qui ne regardent plus en direction de l’Etat, mais veulent se défendre elles-mêmes.Pendant ce temps, le gouvernement de Côte d’Ivoire se plaît à un jeu de mots.

«Microbes» ou autre chose, les gens meurent…

La Côte d’Ivoire et son gouvernement se cherchent littéralement. La Ministre des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, Mme Paulette Ezouehu Badjo profitant mercredi, de la clôture de l’atelier de sensibilisation sur le Guide pratique «Entendre et accompagner l’enfant victime de violences», s’est prononcée sur le phénomène des jeunes délinquants communément appelés « microbes ».

L’ancienne présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a souhaité que le nom «microbes» qui les stigmatiserait soit banni, pour faire place à l’appellation « enfant en conflit avec la loi ».  « Je profite de cette tribune pour aborder la lancinante question de ces enfants en conflits avec la loi, appelés ‘’Microbes’’ selon l’expression populaire en Côte d’Ivoire. De prime abord, je plaide auprès de nos journalistes afin qu’ils utilisent la terminologie appropriée d’enfants en conflit avec la loi, en lieu et place de celle de Microbe qui les stigmatise », a plaidé le membre du gouvernement , avant d’expliquer: «La problématique de l’enfant, qui a droit à la protection, mais qui se livre à des actes de violence sur les adultes, alors que le paradigme habituel est le sens contraire, relève ainsi la complexité d’un tel phénomène dont la résolution nécessite des mécanismes multidimensionnels, notamment politiques, juridiques, sociologiques.»

En quoi les nommer autrement mettra t-il fin aux actes ignobles qu’ils posent sur la population?

Somme toute, « microbes » ou « enfants en conflit avec la loi« , les populations meurent par leurs actes.

Le phénomène des microbes est d’actualité ces derniers jours depuis le lancement de l’opération «Eperviers », qui a pour but de les éradiquer dans le District d’Abidjan, où ils ont déjà fait de nombreuses victimes au sein des populations.Ce phénomène est né deux ans après la crise post-électorale (2011) à Abobo, avant de s’étendre aujourd’hui aux autres communes. Ces jeunes délinquants ont l’âge qui varie entre 10 et 20 ans et opèrent régulièrement à l’arme blanche.

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