Côte-d’Ivoire: Des « éléments » GPP ont « tiré » sur des manifestants en décembre 2010 (témoin)

GPP

Par Manuella Yapi

L’ancien « chef d’Etat-major » du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), une « branche de la galaxie patriotique » en Côte d’Ivoire, a confirmé mardi que des « éléments » de ce mouvement ont « tiré » sur des manifestants opposés au pouvoir de l’ex-président Laurent Gbagbo lors de la marche sur la télévision nationale (RTI) en 2010, à Abidjan.

Arrivé menotté dans la salle d’audience du procès de Simone Gbagbo pour « crimes contre l’humanité », Harnold Moïse Metchro Metch a admis que des « éléments (…) armés » du GPP postés à Cocody, commune à l’Est d’Abidjan où se tenait la marche, ont « tiré » sur des manifestants, fin 2010.

M. Metch a affirmé s’être posté pour sa part « au niveau d’Adjamé (Nord d’Abidjan) », dans l’objectif d’ »interpeller » et « chicotter (battre) » les manifestants qui « fuyaient Cocody » pour se rendre dans sa zone, avant de les remettre à des « éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS, unité spéciale) ».

Il a indiqué qu’avant la manifestation, des « responsables de groupes d’auto-défense ont tenu une réunion avec le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro pour recevoir des instructions », ajoutant qu’il a été décidé que « tous ceux qui allaient participer à cette marche (seraient) considérés comme des rebelles ».

Le témoin a défini son mouvement comme une « force paramilitaire » qui est « née dans le but d’aider au maintien du pouvoir de Laurent Gbagbo (…) en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS) », soulignant que le financement provenait de la « présidence » d’alors.

« On nous confiait souvent des missions qui sortaient du cadre régalien », entre autres « la répression des marches (…), l’intimidation », a-t-il poursuivi avant d’estimer à « plus de 600 » le nombre de jeunes « formés » par ce mouvement « avant l’élection » présidentielle de 2010.

Lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, une marche organisée en décembre 2010 par le gouvernement d’Alassane Ouattara pour « installer » de nouveaux dirigeants à la tête de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) à Cocody a été réprimée, faisant « de nombreux morts ».

MYA
Alerte info/Connectionivoirienne.net

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