Côte-d’Ivoire campagne contre le projet de constitution – Test réussi pour Affi et l’AFD à Port-Bouët

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Par connectionivoirienne.net/

«Nous allons montrer à Ouattara qu’il y a des gens en face», affirme Affi

Lors de sa dernière conférence de presse jeudi dernier, le président de la coalition « Alliance des forces démocratiques (Afd, qui comprend le Fpi) », Affi N’guessan pascal avait annoncé une série de meetings contre le projet de nouvelle constitution initié par le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Le meeting de Port-Bouët qui s’est tenu à la place Laurent Gbagbo ce samedi 17 septembre 2016 avait valeur de test avant la suite de la caravane. Une entrée réussie au regard de la mobilisation.

Les 15 bâches dressées pour la circonstance ont fait le plein. Sous haute surveillance policière, un peu plus de 1 000 personnes sont venues exprimer leur opposition à la volonté du président de la République de doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale. « C’est bon à prendre. Au regard du contexte politique actuel ce n’est pas mal. Nous monterons en puissance d’ici au dernier meeting de la place Ficgayo, le 8 octobre prochain », a réagi un organisateur, interrogé par connectionivoirienne.net.

Le meeting aux allures de fête a mobilisé une brochette d’artistes parmi lesquels Yodé et Siro, maître Meyou, les Leaders (du zouglou) et bien d’autres. Ils ont entretenu l’ambiance jusqu’au bout.

Au total 7 discours ont été entendus dont celui de Pascal Affi N’guessan, précédé sur le podium par Konaté Navigué et Marcel Gossio, tous deux du Fpi. Si pour l’ancien Dg du port autonome d’Abidjan les priorités du pays sont ailleurs et non à l’élaboration d’une nouvelle constitution, pour le leader de la Jfpi, l’opposition au projet d’Alassane Ouattara est un « impératif catégorique ». Quant à la vice-présidente du Fpi Christine Konan qui s’est adressée aux femmes de l’opposition, elle a demandé à Ouattara de commencer par appliquer l’actuelle constitution notamment en son article 12 (aucun ivoirien ne doit être contraint à l’exil…) que de chercher à tailler une nouvelle loi sur mesure.
Au nom de son parti, la Nacip, Sam l’Africain dans son langage direct qu’on lui connaît, a envoyé des piques au régime « négatif » de Ouattara qui, selon Sam l’Africain, veut donner une « nouvelle carte d’identité » à la Côte d’Ivoire qui n’en a pas besoin dans le contexte actuel. « Gbagbo est en prison, Blé Goudé n’est pas là, Simone Gbagbo est en prison et tu veux changer la carte d’identité de la Côte d’Ivoire. S’il y a un problème, c’est parce que tu n’es pas éligible. Ivoiriens, restez debout, non c’est non ! Trop c’est trop ! On est fatigué ! », a lancé Sam l’Africain.

Affi N’guessan a expliqué plus largement les raisons pour lesquelles il s’oppose au texte qui reste jusque-là mystérieux. Dans un langage imagé, il a évoqué trois raisons qui gouvernent le choix de sa coalition. D’abord le contexte d’élaboration du texte, ensuite la procédure utilisée et enfin le contenu du projet. Selon Affi N’guessan la constitution est comme le fétiche d’un village. Ce fétiche, pour être adopté doit faire l’objet d’une large consultation afin d’obtenir un consensus autour de lui. Or, dit-il, Alassane Ouattara fait comme s’il était seul en Côte d’Ivoire, comme s’il n’y avait rien en face et fait ce que bon lui semble.

« Aujourd’hui, on a commencé la campagne pour lui montrer qu’il y a des gens en face. Le temps de réagir a sonné. Le peuple va exercer sa souveraineté pleinement et fermement. Nous devons montrer qu’en Côte d’Ivoire, il y a des hommes qui ont une dignité et un honneur. Si nous voulons que ceux qui gouvernent nous respectent, il faut qu’on contraigne Ouattara (à retirer son projet). Nous avons laissé faire et les gens ont analysé cela comme une faiblesse, une lâcheté. Nous avons décidé de corriger les choses », a expliqué l’orateur principal Affi N’guessan.

SD à Abidjan

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