Par Connectionivoirienne
Avec faste mais avec la pluie au rendez-vous comme pour dire que N’zuéba était là, l’appel de Daoukro vient d’être célébré pour la deuxième fois consécutive. Ce fameux appel qui permit à Alassane Ouattara de se succéder à lui-même en 2015, sans coup férir avec la bénédiction de Bédié et face à une opposition en lambeaux.
Cette année, le parrain de ces festivités, était l’indéboulonnable secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, influent cadre du Rdr et homme le plus proche d’Alassane Ouattara. Selon des observateurs avertis, la présence de Gon à Daoukro répondait à un double objectif.
Primo, témoigner à l’allié Pdci, en cette veille électorale que le Rdr tient plus que jamais à l’alliance des houphouetistes qui fait pour le moment le bonheur d’Alassane Ouattara du Rdr. Oubliés, les coups de boutoir des dirigeants du parti présidentiel quand le Pdci, au sortir de la présidentielle 2015, réclamait le retour de tous les houphouetistes au sein du parti créé par le père fondateur. Ouattara veut changer la Constitution ivoirienne et il a encore besoin de l’inusable Bédié. À l’absence de Ouattara Gon était la personne indiquée pour être à Daoukro et attester que l’alliance tient. Le secrétaire général de la présidence a d’ailleurs loué le génie politique de Bédié, auteur de l’appel de Daoukro en septembre 2014.
En outre, dans la Constitution envisagée, les alliés veulent y inscrire l’institution d’un poste de vice-président. Henri Konan Bédié y est favorable. Et si la Constitution était adoptée en octobre prochain, une disposition transitoire permettrait au chef de l’Etat de nommer le vice-président en attendant l’échéance de 2020. Ce poste de vice-président, selon les pronostics les plus optimistes, devrait échoir à Gon Coulibaly quand le Pdci se contenterait du Senat à créer. Henri Konan Bédié qui croit que le changement de constitution va passer comme lettre à la poste, anticipe à travers cette cérémonie pour présenter Gon Coulibaly aux militants du Pdci et plus particulièrement au peuple baoulé qui a largement adhéré à l’appel de Daoukro (du moins dans l’esprit de Bédié). Gon Coulibaly avait donc de bonnes raisons d’être à Daoukro. N’a-t-il pas tenté d’attendrir les journalistes pour qu’il en soit ainsi en les cadeautant au nom du chef de l’Etat !
Ni l’absence du secrétaire exécutif en chef du Pdci, l’éjectable Kacou Guikahué encore moins celle de l’intrigant Guillaume Soro n’ont douché ses espoirs d’être présenté en sourdine comme le futur dauphin constitutionnel.
SD à Abidjan
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