Côte d’Ivoire: L’hommage de Banny à un ami «Django Kacou, le grand absent toujours présent»

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Bien qu’il fût pour moi un ami intime, Django était dans mon sillage, un homme discret, dont la silhouette se glissait silencieusement là où beaucoup s’agitaient.

Expert en musiques de tous genres, y compris en musiques savantes, il n’y avait pas de rassemblement familial qu’il n’ait agrémenté de ses choix musicaux avisés.

Quand les autres dansaient au son de « sa » musique, il était assis devant sa console, tout de blanc vêtu, comme s’il voulait que ses vêtements reflètent la perfection de ses sélections musicales.

Là où la plupart des gens exprimaient leur avis de façon volubile, il préférait rappeler son engagement personnel aux côtés d’un ami très cher. Il aimait dire à tous : « Je suis quelqu’un ! », au sens du verbe « suivre ».

Cet excellent homme est parti comme il a vécu, dans la discrétion.

Mais, aux yeux de nous autres qui l’aimions, son absence sera toujours une présence permanente.
Chaque fois qu’une bonne musique animera nos rencontres, l’esprit de Django sera présent.
Quand la liturgie catholique nous rassemblera dans le cadre familial, Django continuera d’être l’un des servants fidèles.

Si nous nous engageons tous dans une action qui nous paraît nécessaire aux intérêts de la Côte d’Ivoire, l’ombre tutélaire de Django sera présente.

En un mot, toutes les manifestations auxquelles mon ami prenait part de son vivant, seront une convocation du grand Absent.

Birago Diop avait raison d’écrire que les morts ne sont pas partis, qu’ils ne sont pas morts.

Django survit en nous-mêmes et en tout ce que nous ferons.

Il ne “suivra plus quelqu’un“, mais c’est nous, ses amis, qui suivrons sa trace, telle l’étoile du berger. Je sais que du lieu où il séjourne désormais, il répondra toujours à nos convocations et veillera sur nous.

Charles Konan Banny

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