«Et si la Côte-d’Ivoire refusait la démocratie ?», Geoffroy Kouao dénonce l’absence du débat public contradictoire

Par Connectionivoirienne

Dédicace –

Pour son deuxième essai « Et si la Côte d’Ivoire refusait la démocratie ?», Geoffroy-Julien Kouao a entretenu son auditoire sur l’une des faiblesses de notre système démocratique : l’absence de débat public contradictoire sur tous les sujets qui engagent la vie de la nation. C’était ce samedi 29 avril 2017 à la librairie carrefour lors d’une cérémonie de dédicace.

L’auteur de « La 3e République est mal partie » revient cette fois dans son condensé de tribunes parues dans des journaux ou sur sa page Facebook sur plusieurs sujets de l’actualité politique de son pays. L’une des tares qui minent la société ivoirienne, critique-t-il, est cette manie qu’ont les pouvoirs publics à vouloir instaurer un débat à sens unique dès lors qu’il s’agit de prendre des décisions importantes pour le pays. Pour preuve, il cite l’adoption de la nouvelle constitution qui est passée comme lettre à la poste. Cela est selon lui, d’autant plus manifeste que le média le plus influent, la télévision publique reste encore caporalisée par le pouvoir qui ne laisse aucune place à une autre opinion pour s’exprimer. Or, croit savoir l’ « intellectuel de gauche », le débat public est le lieu d’un casting politique qui permet de juger de la pertinence des sujets. « C’est un danger pour la société », relève-t-il, accusant les puissances d’argent d’avoir corrompu toute initiative allant dans ce sens. Puis l’auteur de s’interroger sur la dernière émission de RTI 1 sur les 100 jours du premier ministre Gon Coulibaly.
Geoffroy-Kouao dit ne pas comprendre pourquoi en face du premier ministre on ne mettrait pas d’autres animateurs de la classe politique ou des leaders de la société civile pour lui apporter la contradiction sur sa méthode. Cela aurait eu pour avantage d’éclairer l’opinion, croit savoir l’auteur.

Plus loin, il ajoute que faire croire qu’il y a des hommes forts en Côte d’Ivoire comme le trio Gbagbo, Bédié et Ouattara est une aberration. « Je ne pense pas qu’il y ait des hommes forts en Côte d’Ivoire mais plutôt des esprits faibles », prend-il position relevant au passage qu’en Côte d’Ivoire, il appartient aux intellectuels et à la presse, chacun en ce qui le concerne de s’émanciper et de jouer pleinement son rôle, sans faiblesse. C’est à ce prix seulement qu’ils peuvent impacter notre société et amener au changement souhaité.

Il ne passe pas sous silence le fait que la nouvelle constitution est déjà violée par son inspirateur lui-même dans l’indifférence générale. Pour Geoffroy Kouao, alors que le Sénat était censé voir le jour dans les jours qui suivent l’installation du nouveau parlement, on en est aujourd’hui encore à des balbutiements. « Avait-on besoin de prendre une loi qu’on ne peut pas dans la pratique appliquer ? », interroge l’essayiste.

SD à Abidjan

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