Les juges et magistrats du Kenya condamnent les «menaces voilées» de Kenyatta

La magistrature kényane s’est indignée de « menaces voilées » formulées par le président Uhuru Kenyatta contre les juges de la Cour suprême en réaction à la décision historique de cette institution d’annuler la réélection du chef de l’Etat pour irrégularités.

L’Association des juges et magistrats du Kenya (KMJA) « s’insurge contre les remarques » de M. Kenyatta, « qui ont eu pour effet de dénigrer les juges de la Cour Suprême », a déclaré samedi soir le secrétaire général de la KMJA, Bryan Khaemba, s’adressant à la presse devant la Cour suprême, dans le centre de Nairobi.

« Nous condamnons cette attaque contre l’indépendance décisionnelle » des juges, a dès lors réagi Bryan Khaemba, regrettant des « menaces voilées » contre les juges ayant annulé l’élection.

M. Kenyatta avait dans un premier temps adopté un ton conciliant face au verdict rendu vendredi par la Cour suprême, assurant l’accepter malgré son désaccord avec l’annulation de la présidentielle du 8 août en raison d’irrégularités dans la transmission de résultats le donnant vainqueur avec 54,27% des voix.

Mais le chef de l’Etat a rapidement durci le ton, d’abord lors d’un rassemblement impromptu vendredi après-midi avec des partisans à Nairobi, où il a notamment qualifié les juges de la Cour suprême « d’escrocs».

Samedi ensuite, s’adressant à des représentants de son parti, il a appelé à la paix, mais a aussi soutenu que ces juges avaient « décidé qu’ils avaient plus de pouvoirs que plus de 15 millions de Kényans qui ont fait la queue pour voter».

AFP

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1 réflexion au sujet de « Les juges et magistrats du Kenya condamnent les «menaces voilées» de Kenyatta »

  1. « Menaces » vous avez dit menaces ? Même « voilées » ? Hmmm…

    Avec une décision qui vient avec un écart de 5 contre 2, le débat devrait être clos. Il faut se préparer pour les prochaines échéances dans environ 60 jours.

    Comme nous l’avons signifié tantôt, les irrégularités sont sans aucun doute patents et multiformes pour justifier un tel écart de la part de ces magistrats chevronnés.

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