Des individus saccagent quatre collèges privés à Korhogo dans le nord de la Côte-d’Ivoire

Joseph KONE

Des individus non identifiés ont saccagé jeudi quatre collèges privés à Korhogo (Nord ivoirien) et incendié des table-bancs et dossiers scolaires, ont rapporté des témoins à ALERTE-INFO.

Ces « individus se sont rendus dans la matinée dans les établissements du groupe Bethléem et saccagé les bureaux et salles de classe, avant d’incendier les table-bancs et dossiers », selon ces témoins sans préciser la raison.

Après « des rumeurs », faisant état d' »une éventuelle attaque, les cours ont été suspendus, ce qui a limité les dégâts », a confié un cadre du groupe.

Un proche du fondateur des écoles Bethléem évoque pour sa part « un antécédent avec la chefferie qui pourrait motiver l’incident ».

Ce sont plus de 4.000 enfants qui « seront privés des cours et auront du mal à retrouver leurs dossiers scolaires », a-t-il déploré.

JKO

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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4 réflexions au sujet de “Des individus saccagent quatre collèges privés à Korhogo dans le nord de la Côte-d’Ivoire”

  1. En toute sincérité quelque fois je me demande si en Côte d’Ivoire un esprit malin, une créature maléfique n’intervient pas. Depuis la mort d’Houphouet le pays navigue d’eau trouble en eau trouble, on ouvre la voie par un conflit de succession passant par des mandats d’arrêt, emprisonnement des cadres du RDR qui aboutit à un coup d’État du Gl Gueî, élection calamiteuse, rébellion, crise post électorale plusieurs morts, justice internationale, rattrapage ethnique, et tout ceci pcq on a refusé la candidature d’un individu qui a manipulé une partie de la population les désormais appelés Nordistes (comme si avant l’ivoirien se préoccupait de savoir l’ethnie de son voisin). Aujourd’hui où les « monstres » qui ont créé tout ça (Bédié=ivoirité), (Gbagbo=extermination de tous les Nordistes) ne sont plus au pouvoir avec fortune divers; associé pour l’un et prison internationale pour l’autre, les ivoiriens s’attendait à une vie dans le meilleur des mondes à la Candide de Voltaire et après nous avoir promis Alice au pays des Merveilles, nous voilà ivoiriens depuis 2011 dans le couloir du purgatoire avec chaque jour sa dose de croix à porter. Hier la guerre leurs étant imposée parce que peuple exclu du bonheur ivoirien, nos frères Nordistes après avoir bouffé du sudiste se retournent contre eux même pour les mêmes causes : course au pouvoir exclusion… et cette fois c’est leurs Robin des bois que le Champion en chef refuserait la candidature, et on recommence avec les invectives, menaces pré-électorales pour sûrement aboutir en 2020 à une autre crise avec son cortège de morts. Prions le Dieu miséricordieux afin qu’il vienne nous couvrir de sa protection, Amen

  2. DE LA CIVILITÉ DANS LE MAL ET DE L’INTELLIGENCE DANS LA COLÈRE.
    Il est frappant que dans un pays comme l’ex-Yougoslavie qui formait systématiquement sa population à l’art guerrier, population armée, l’on en soit arrivé qu’à un nombre si peu élevé de morts (il y a eu bien sûr Srebrenica et autres charniers) : 150 000 morts sur 3-4 ans contre 1 million de morts sur 1 mois au Rwanda, des Rwandais sans formation militaire qui ont dû faire le job avec les moyens du bord (à la machette, à la hache, au gourdin, etc). Ça donne une idée du niveau de haine, de sauvagerie bête dont l’on est capable en Afrique. Et pourtant, les causes du conflits dans les Balkans étaient encore plus graves, partant de l »économie au religieux en passant par l’ethnique, le politique et le culturel. Malgré cela, ils ont fait une guerre « moins sauvage » voire « plus civilisée ».

    Ici, la « colère de l’exclusion » a fait détruire l’état civil, brûler des édifices publics, brader l’économie aux pays voisins, etc. et on ne parlera pas des morts. Le cas faisant école (sans jeu de mots), des individus mettent aujourd’hui le feu à des écoles, temples du savoir et de l’affranchissement du bestial handicap de l’analphabétisme. Faut-il en rire ou en pleurer ? Quand vous êtes instruits de la trajectoire tracée par les précédents, cela vous laisse quasiment de glace. Comme moi.

  3. Bonsoir a tous je me présente Lebon Sylvie ,
    J’avais des problèmes avec mon mari car je n’arrivais pas a faire d’enfants après 8 ans de vie commune avec mon homme il ma laissé et à demandé le divorce.
    Depuis un 9 mois et je n’avais plus aucun espoir de le retrouver, je désespérais quand une amie m’a conseillé ce Mr qui s’appel DAH AGONLIN GUÉRISSEUR TRADITIONNEL( chercheur en Médecine Africaine )qui m’a aidez dans les deux situations environ 5 jours après la cérémonie du rituel de retour affectif du maître,mon mari m’a contacté pour me proposer de prendre un verre et de parler de notre séparation,j’étais dans un état ! .Je lui ai dit que je l’aimais toujours et qu’il pouvait revenir car j’étais trop malheureuse sans lui.
    Après cela le maître ma aussi fait des médicaments traditionnels à base des plantes et ma donné des recommandations à suivre après un rituel effectué par lui-même c’est là il nous a donné un délai de 3 mois, je vous assure qu’au bout de 1 mois j’ai commencé à avoir des nausées et j’ai immédiatement effectué un test de grossesse qui s’est révélé positif.
    Mon mari étais très content et moi aussi.Ma fille aujourd’huit à 2ans et sincèrement j’ai retrouvé la joie de vivre grâce au maître,je ferai comme mon amie, je proposerai vos service a tous mes amis..
    MERCI MAÎTRE VOUS AVEZ SAUVEZ MON MARIAGE.

    je vous le recommande vivement il vous aide à résoudre tous les problèmes auxquels vous ne trouvez pas de solution.
    Je vous laisse son contact
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    MAÎTRE SPIRITUEL VOYANT DAH AGONLIN

    Tel: 00229-65-19-21-15
    whatsapp: 00229-65-19-21-15

    Email :dahagonlin@hotmail.com
    Fbook: https://www.facebook.com/laguerrison/
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    Merci de ne pas laissé vous abattre par les problèmes contacté le pour une vie parfaite

  4. NE TOUCHEZ PAS IMPUNEMENT A NOS VALEURS

    On est tenté de parler ici de « La fascination du mal ».

    De rappeler que le plan sectoriel éducation formation 2016-2025 adopté, dont la mise en œuvre est estimée à 5200 milliards de FCFA (selon Bruno KONE, natif lui-même du pays Sénoufo) est mis à mal par cet acte de vandalisme sans nom ! Puisque «Le Gouvernement veut que le capital humain soit le mieux valorisé, faire en sorte que dans 10 ans nous soyons à 100% de scolarisation. Que nous ayons des produits de bonne qualité et adaptés au marché de l’emploi en Côte d’Ivoire, »

    On pourrait ajouter que c’est un coup de poignard dans le dos de Kandia, SG du RDR et surtout Ministre de l’éducation nationale, pour qui le plan de scolarisation obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans, est une réalité indéniable. Et elle a raison du reste….

    On peut aussi plaindre la DREN de Korhogo qui perd 4 établissements sur la trentaine de collèges et lycées. Hypothéquant du coup les objectifs de performance.

    On peut égaler pleurer avec ces parents d’élèves de ces écoles dont les dossiers de leurs enfants, y compris les actes de naissance (parfois les seuls disponibles) trainent aujourd’hui dans la nature !

    Mais est-ce la seule analyse de surface qu’il faut faire ! A qui LA FAUTE ?

    Il y a quelques années, échangeant avec un ancien ministre qui fut un de nos maitres sur le campus d’Abidjan, je lui rappelais l’importance que les anciens accordaient à notre culture et à nos traditions.
    C’est pourquoi l’emblème de notre université était un masque très particulier. Un masque à double tête. L’étudiant doit donc se projeter dans le futur en restant ancré sur sa culture et les fondamentaux de sa société.
    Je maintenais alors que malgré les récriminations, nous devions défendre ce symbole du Wembélé, à l’entrée de l’Université de Cocody.
    Souvenons-nous que dès 2001, certains prétendaient que « la résolution de la crise au sein de la Fédération des étudiants et scolaires de la Cote d’Ivoire (FESCI), ne sera possible tant que le masque Poro, qui sert de mascotte à l’Université d’Abidjan, ne sera définitivement ôté…. »
    L’école ne peut donc être une voie de salut pour nos peuples si nous ignorons d’où nous venons !
    A notre maitre NDIAYE Salif (RIP), je réfutais la thèse de la sublimation de la violence à travers les valeurs incarnées par WEMEBELE.
    De même je déplore l’acte commis par le Sieur Soro, dans son zèle de néophyte des religions venant d’ailleurs…
    Les bois sacrés sont un repère social et un refuge de notre identité. Qu’il s’agisse de Sakassou, Man ou Korhogo, c’est le même lieu sacré !

    Sur ce site répondant par ailleurs dans un post sur la place de la vraie sagesse africaine, j’écrivais ceci :
    « …L’art africain est aujourd’hui riche de valeurs reconnues universellement et qui s’exportent de plus en plus. Parmi les chefs d’œuvre les plus prisés, outre les masques, il y a la Porte Dogon que vous retrouverez chez tous les antiquaires sérieux. Elle a une double lecture…Elle est l’expression de la sagesse dans la vie quotidienne. Le sage est comme une porte. Il voit dedans, il voit dehors. Fixée à l’entrée de la maison, elle en connait l’intérieur et sait ce qui se déroule dehors…. C’est pourquoi les signes qui la couvrent des deux côtés ne sont pas innocents….(Je m’arrête là !).
    Par ailleurs, le vrai Sage ne se limite pas à l’analyse d’un seul aspect d’un problème donné. Le sage n’aborde JAMAIS les questions sous l’angle fermé « C’est à cette question et à elle seule ….». Le Sage ne se met pas dans la peau d’un intellectuel suffisant et rempli de lui-même.
    Le Sage a peur…parce qu’il SAIT qu’il peut ne pas tout savoir.
    La sagesse chez d’autres peuples de chez nous est incarnée par les masques. Les terribles Glaès des peuples Wègnons (Wobé et Guéré en Côte d’Ivoire).
    GNONSOA Angèle, celle-là même qui a mis fin au règne du ROMAIN sur le PIT est la bibliothèque vivante du savoir et du pouvoir des Glaès dans la société Wè.
    Parmi les grands masques Wè, il y a donc le Masque de Sagesse, à la figure toujours blanche, paré d’une coiffure en plumes d’aigle pêcheur et d’un costume orné d’une peau de panthère, symbole de puissance, qui ne prétend pas lui être un intellectuel ….Comme KABORE l’Intellectuel que vous pouvez écouter sur Al-Bayane FM….
    Les circonstances qui convoquent les Glaè au sein de son peuple, sont nombreuses dont le rétablissement de l’ordre social.
    L’ordre Social est plus important que « le droit formel ». C’est pourquoi le plus grand des Glaè que ce pays a connus, Félix Houphouet Boigny, reprenant Goethe, disait souvent : « Qu’on ne nous oblige pas à choisir entre le désordre et l’injustice. Je n’hésiterai pas à choisir l’injustice. ». Parce que le désordre une fois installé, c’est la porte ouverte à tous les périls de la nation !
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    Je n’avais pas tort. Et je me permets aujourd’hui de reproduire en le citant ici l’excellent article consacré aux masques, article publié il y a des décennies dans la Revue Balafon de air Afrique par Luigi Elongui.

    Tout en vous souhaitant à tous une bonne prière de Vendredi…

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    LA PLUS GRANDE DYNASTIE DU MONDE

    Au pays des dix-huit montagnes, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, l’assemblée des masques est le double de la communauté humaine. Dans cette vaste région de reliefs moyens et de plateaux verdoyants, couverte de savanes arborées et d’épaisses forêts, vivent des peuplades aux origines disparates et farouchement attachées à leurs coutumes ancestrales. Ici les masques interviennent dans la dynamique complexe des rapports de pouvoir, occupent la fonction de garants de l’ordre social, président aux activités culturelles et aux réjouissances populaires.

    Leurs apparitions publiques sont la manifestation des forces surnaturelles, des héros mythiques ou de la voix des ancêtres veillant au respect de la tradition. Ainsi, ils jaillissent sur la place du village pour accueillir un notable provincial, dansent pendant la fête de l’igname ou participent à l’initiation des jeunes aux mystères de la vie dans les profondeurs du bois sacré. Le masque du chef est le masque suprême, il incarne la loi totémique et administre la justice avec le conseil des anciens, véritable tribunal villageois. Les battements des tambours à fente accompagnent sa démarche à pas lents et mesurés et rendent solennelles ses délibérations sans appel.

    A Mahapleu, chez les Dan, qui avec les Wé sont l’ethnie plus importante dans la sous- région, cet autorité est exercée par le masque Gnialo ou  » rayon de soleil « . Muni d’un pair de gants rouges, d’une couronne de feuilles et d’une barbe en cheveux humains, la figure aux yeux légèrement cylindriques et au front bombé et peint en blanc, Gnialo est l’instance supérieure qui guide la construction sociale. Il ne quitte la  » la case royale « , située dans la forêt, qu’en cas de graves conflits. Dans le même village, la réunion générale des masques du canton est dirigée par le masque guerrier Jbleukpan, personnage à l’accoutrement tout à fait similaire à Gnialo, mais la sculpture faciale en rouge vif. Avec les pommettes saillantes, les traits de la bouche grossiers et les yeux bridés entourés par le blanc du kaolin en signe de joie, le masque comédien Koui-Yeo a un aspect volontairement caricatural. Il intervient dans les réjouissances à Zouhan Hounien et amuse l’assistance en minant contes populaires et scènes de la vie quotidienne.

    Le masque de sagesse, à la figure toujours blanche, est paré d’une coiffure en plumes d’aigle pêcheur et son costume est orné d’une peau de panthère, symbole de puissance, déambule appuyé sur une canne et sort pour régler les disputes dans son propre clan. En cas de querelles opposant deux lignages différents, on demande le jugement d’un masque d’un troisième clan, qui sera par la suite récompensé par le sacrifice d’un bœuf.

    Dans cette zone frontalière avec le Liberia, l’immanence de l’élément mystique s’exprime par les agissements des masques et s’explique autant par l’histoire du peuplement que par un cadre naturel presque impénétrable à cause des hauteurs abruptes et de la densité de la végétation. Rien d’étonnant par conséquent, que celui que ses habitants appellent » le pays des dix-huit montagnes  » soit resté à l’abri des incursions des marchands d’esclaves pendant toute la période de la traite.

    D’origine « soudanaise », les Dan fuyant l’expansionnisme dioula y ont trouvé également refuge aux alentours de 1700. Selon d’autres sources historiques, ils seraient en revanche arrivés quatre siècles auparavant pour s’installer à côté de leurs actuels voisins, les Wé.

    Ces derniers, animistes rudes et fiers, chassent les éléphants et pratiquent la pêche, l’agriculture sur brûlis et l’élevage de petit bétail. Danseurs, sculpteurs et musiciens éprouvés, ils sont doués d’un sens artistique inné et se considèrent eux-mêmes comme  » les créateurs des masques « . C’est ainsi qu’ils confient, depuis des siècles, le gouvernement de leurs chefferies fragmentaires aux diverses sociétés secrètes de masques, qui ont élu leur royaume sur ces terres aux pics escarpés et surplombant de nombreuses rivières alimentées par des cascades bruyantes. Parmi les plus fameux de toute la Côte d’Ivoire, où leur importance et l’intensité de leur présence augmente en progressant de la bande côtière méridionale en direction de nord-ouest, les masques de la région de Man ont fait leur entrée sur le marché européen de l’art africain vers 1910-12 et ont vite suscité l’intérêt d’artistes tels que Matisse, Picasso ou Braque.

    Par la suite, des questions ont été posées quant à l’aspect difforme, qui caractérise les masques dan et wé. Si les premiers arborent des traits fins, une expression paisible et l’ovale du visage pur et bien poli, les autres impressionnent par l’hypertrophie des yeux et de la bouche et les arrangements chromatiques agressifs.

    C’est là un décalage esthétique qui remonte aux origines diverses des deux principaux groupes ethniques, mais aussi à l’histoire tourmentée de leur voisinage. Cette région en effet, s’est peu à peu stabilisée après des centaines d’années de guerres tribales, dues en principe à la dispersion des peuples poussés à sud par l’éclatement des Empires du Ghana, du Mali et Songhaï.

    Les souvenirs de cette époque hantent encore aujourd’hui les récits des vieux et les mythes d’origine relatifs à certains masques. Selon une légende répandue en pays Wobé, le masque de sagesse Seiblignon exerce ses fonctions dans le village de Facobly après avoir fait cesser une guerre inter-clanique. Voilà de quoi éclaircir le rôle institutionnel des masques dans la pacification des gens et la réglementation de leurs diatribes…

    Il est incontestable que ce passée de guerres ethniques, de mouvements migratoires et de scissions lignagères a produit des rapports différents avec la réalité, formé des perceptions particulières de l’activité des masques et, par conséquent, un goût pour les formes qui change d’une communauté à une autre.

    Vivant dans la partie septentrionale, les Dan, improprement appelés Yacouba, font partie du groupe linguistique mandé. L’emploi ornemental de balafres dans leurs masques rappelle ainsi les scarifications claniques propres aux ethnies de souche mandingue. Les Dan étaient jadis installés plus à nord, sur les terres habitées par les Malinké, d’où ils se seraient détachés pour franchir le Bafing et envahir la cuvette de Man.

    Leurs voisins du sud, les Wé, appartiennent à l’ensemble krou. Considérés comme autochtones, ils sont partagés entre Wobé au nord-est et Guéré au sud-ouest. Mises à part les zones défrichées aux alentours de Guiglo et Bangolo, la forêt dense constitue le cadre naturel de ces paysans adonnés à la culture de l’igname.

    Comme tout peuple forestier, les Wé ont une relation de spiritualité intense avec l’environnement. Demeure de puissances maléfiques ou d’esprit bienfaisants, la forêt hante leur imaginaire et occupe une place importante dans leur système de croyances. Quoi qu’il en soit, leurs masques sont une manifestation de l’esthétique forestière. Ils présentent une morphologie à la taille souvent imposante, où l’ampleur des couleurs, la surcharge vestimentaire avec des longues jupes en fibres de raphia, les parures bigarrées et pourvues de dents de fauve évoquent l’épouvante ou l’insolite. Les Wé, et notamment les Guéré, sont les inventeurs de cet art expressionniste, dont la recherche de l’effroi se manifeste dans la dureté des traits ou les faces cauchemardesques.

    Maîtres dans les activités occultes, ils organisent leurs cérémonies masquées pour entrer en contact avec les entités tutélaires. Suivant une rigide hiérarchie, celles-ci sont invoquées par les défunts du village, à leur tour appelés par la grappe de clochettes entourant le visage du masque et rythmant les mouvements de la danse.

    Les Dan ont au fur et à mesure développé une culture matérielle similaire à celle de leurs voisins. La seule opposition flagrante se manifeste dans … les masques ! Tout en utilisant certains dispositifs lourds du modèle Wé, leur sens esthétique se traduit par un masque de dimensions plus petites, souvent blanchi au kaolin, ovoïdal, verni de noir, reproduisant le visage humain.

    Les courants esthétiques Dan et Guéré toutefois, se rapprochent dans certains cas et les Wobé semblent adopter une conception stylistique intermédiaire entre ces deux expressions.

    Mais l’univers magique du masque ne saura pas se réduire aux formes sculptées. Institution veillant au bon fonctionnement de l’appareil social, les masques ont en charge le maintien de l’équilibre cosmique entre les énergies des humains et celles des éléments. Leur symbolisme révèle des grands secrets enfouis dans les tréfonds de la mémoire collective et opère en relation à la dynamique des pouvoirs propre de ces communautés montagnardes. Il y a des circonstances dans lesquelles certains masques ne peuvent pas « sortir » car d’autres les mutilent de leur force. Les premiers doivent alors supplier leurs plus puissants antagonistes et leur offrir de la cola pour qu’ils consentent à leur apparition. Ainsi, à l’occasion d’un enterrement, le prestige de la famille du défunt est égal au nombre de masques qui participent aux funérailles.

    L’âge d’un masque se mesure en siècles et ses porteurs se transmettent sa langue et ses messages de génération en génération.

    Officiant la justice et la paix, le masque est aussi dépositaire de l’histoire du clan auquel il appartient. Ce qui fait dire aux gens de Man que les masques sont la plus grande dynastie du monde.

    Dossier Balafon – Textes: Luigi Elongui – Photos: Catherine Millet

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