La réconciliation en Côte-d’Ivoire à l’épreuve des divers procès contre la galaxie Gbagbo

En Côte d’Ivoire, les refondateurs ne sont pas au bout de leurs ennuis judiciaires. En effet, alors que la reprise du procès de Laurent Gbagbo et son ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, s’annonçait pour ce 17 janvier 2018 à la Cour pénale internationale à La Haye aux Pays bas, des cadres de l’ancien régime se succédaient à Abidjan à la barre. Ainsi, après Simone Gbagbo, l’ex-Première dame, son ancien chef de la sécurité rapprochée, Anselme Séka Séka, les Généraux Vagba Faussignaux (ex-commandant de la Marine nationale) et Bruno Dogbo Blé (ex-commandant de la Garde républicaine), Hubert Houlaye, ex-ministre de la Fonction publique, pour ne citer que ceux-là, jugés et condamnés à des peines diverses allant de 10 à 20 ans de prison sur les bords de la lagune Ebrié, c’était au tour de Lida Kouassi, ex-ministre de la Défense, de comparaître le 15 janvier dernier devant la Justice ivoirienne, pour répondre des faits de « complot contre l’autorité de l’Etat ». En attendant de connaître l’épilogue de cet énième procès d’un proche de l’ex-président ivoirien, le constat est que les précédents jugements ont presque tous, à quelques exceptions près, connu le même dénouement qui s’est généralement traduit par la condamnation des accusés. Quoi de plus normal, s’ils ont été reconnus coupables des faits à eux reprochés. Du reste, l’on devrait tirer le chapeau à la Justice ivoirienne pour avoir vidé ces dossiers qui sont peu ou prou liés au douloureux contentieux électoral de 2010 ; toute chose qui devrait ouvrir la voie à la réconciliation nationale. Le hic est que ces procès ne semblent concerner qu’un seul camp, celui des vaincus.

Les autorités ivoiriennes devraient faire l’effort de juger dans les deux camps

D’où le constat d’un certain désintérêt des populations ivoiriennes vis-à-vis de ces procès de qui ne semblent emballer personne. Mais cela pourrait s’expliquer aussi par certains facteurs exogènes. Primo, ces procès ont trop traîné dans la durée, au point de leur faire perdre une certaine saveur. Secundo, ce sont invariablement les gens du même bord qui sont poursuivis et les verdicts semblent connus d’avance. Tertio, la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui semble avoir d’autres problèmes plus prégnants que les procès des pro-Gbgabo, notamment les bruits de bottes à répétition dans les casernes, le renchérissement du coût de la vie et la guerre larvée au sein du RHDP pour la succession du président Ouattara en 2020. Si fait que de nos jours, l’on a le sentiment que la question de la réconciliation nationale a même été reléguée au second plan. Et pourtant, Dieu seul sait si la Côte d’Ivoire a besoin de panser ses plaies pour pouvoir regarder l’avenir avec beaucoup plus de sérénité. Et si les autorités ivoiriennes ont fait de la justice le préalable pour aller à la réconciliation, elles devraient faire l’effort de juger dans les deux camps, pour non seulement montrer qu’il ne s’agit pas d’un acharnement contre une catégorie de citoyens, mais aussi pour battre en brèche l’argument de la justice des vainqueurs que répètent à loisir leurs adversaires, et qui est en train, quoi que l’on dise, de faire mouche. La conséquence est que la Justice ivoirienne est aujourd’hui perçue, à certains égards, comme un instrument aux mains des puissants du moment, pour des règlements de comptes politiques. Si c’est vraiment le cas, c’est que la Côte d’Ivoire est mal partie pour la réconciliation. Et l’on comprendrait pourquoi les lignes bougent difficilement sur ce plan. Le président ADO gagnerait donc à mettre un point d’honneur à faire de la réconciliation nationale l’un de ses chevaux de bataille, surtout avant la fin de son deuxième et théoriquement dernier mandat à la tête de l’Etat ivoirien. Pour cela, il se doit de poser des actes forts allant dans ce sens. Autrement, il risque, malgré tous ses efforts, de donner de lui l’image d’un seigneur de guerre qui aura vaincu ses adversaires et réglé jusqu’au bout ses comptes avec eux, plutôt que celle d’un homme de paix qui aura pesé de tout son poids pour rapprocher au mieux et réconcilier ses compatriotes avec eux-mêmes.

Outélé KEITA

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2 réflexions au sujet de “La réconciliation en Côte-d’Ivoire à l’épreuve des divers procès contre la galaxie Gbagbo”

  1. Voilà le sauvage comme tout enfant bété typique. Il a volé, il a tué, il a fait braiser des êtres humains, et en plus il a volé son diplôme et l’ignare gbagba l’a applaudi.

    Des gens parlent de poser des actes forts. Eh bêh, à ces gences, je réponds. Quels actes forts voulez-vous ? Les sauvages de la bhétépack se prennent pour des victimes sur toute la ligne. Ils nous ont engloutis dans une guerre sauvage inutile ayant causé 3000 morts. Ils sont arrogants. Et puis, on leur a tendu la main, comme si cela ne suffisait pas, ils ont planifié encore des coups d’état. Ils avouent tous avec des larmes aux yeux. Non, mais où vous croyez-vous ? Sur quelle planète croyez-vous vivre ? Ce sont des animaux enragés de surcroit. Ils ne méritent que ce qui leur arrive.

    Eh puis, quand on perd une guerre qu’on initie comme Hitler l’a fait la dernière des choses à espérer c’est de voir la justice courir à son rythme. Non, la justice ira à son rythme, pas au rythme de ces animaux bétés et assimiles. Un point. Un trait.

    Rappelez-nous, la réconciliation ce n’est pas force comme le disait un enfant bâtard bété d’enculée. C’est une option.

    Allez…on avance… Les millions d’Ivoiriens avancent et ont tout compris face aux 5400 microbes de la bhétépack. La réconciliation n’est pas une voie a sens unique. Un point. Deux traits.

  2. La réconciliation dont on nous pompe l’air avec à longueur de journée n’est en réalité rien d’autre qu’un arrangement entre politiciens pour s’absoudre de leurs méfaits.
    Moi personnellement je n’ai causé aucun tort à personne donc je ne vois pas avec qui on veut que je me réconcilie.

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