Affaire «Ebomaf piétine les lois» en Côte-d’Ivoire: l’Assureur réagit et refuse toute polémique

– L’entreprise burkinabé des Btp monte au créneau :
« Nous ne piétinons pas les lois Ivoiriennes mais nous voulons un assureur sérieux »

• Les assureurs Sunu et Saham gravement mis en cause

Connection ivoirienne a publié récemment la contribution d’un cadre des assurances exerçant en Côte d’Ivoire qui dénonçait les pratiques du groupe burkinabé Ebomaf. L’auteur accusait cette firme exerçant dans le bâtiment et les travaux publics (Btp) de piétiner les lois ivoiriennes en matière d’assurance. Elle violerait également, toujours selon lui, le code Cima qui régit les activités d’assurance au niveau africain en même temps qu’elle pratique une discrimination salariale pour ses employés ivoiriens.

Face à ces dénonciations, Ebomaf (Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils) n’a pas mis du temps à réagir en joignant connection ivoirienne le 17 janvier dernier. D’abord par son Pdg Bonkoungou Mahamadou puis par son responsable des assurances, Naata Mayédé.

Le Pdg d’Ebomaf s’est refusé à toute polémique sur les accusations portées contre son entreprise. Il a simplement fait cet éclairage sur l’assurance de ses engins :
« Quand nous sommes arrivés nous avons préféré assurer nos engins en Côte d’Ivoire. Nous avons choisi une assurance « tous risques chantier ». Au cours de nos activités, nous avons eu au moins trois sinistres. A ce jour, bien que nous ayons rempli notre engagement en payant les montants requis aucun de ces sinistres n’a été payé. Nous avons un camion de transport de ciment qui est encore non-opérationnel après un sinistre. Depuis nous leur écrivons, ils nous écrivent mais rien. Je leur ai dit que nous sommes représentés dans plusieurs pays et nous assurons nos engins et quand il y a des sinistres l’assurance les traite. Alors je ne comprends pas pourquoi ici, on ne veut pas nous payer. C’est ce qui nous a amené à aller vers le Togo. Mais moi-même cela ne me plait pas ainsi parce que notre option est de traiter avec un assureur ivoirien qui est plus proche de nos chantiers mais à condition qu’on nous prenne au sérieux. Nous sommes une grande entreprise et on ne peut pas nous traiter comme quelqu’un qui assure un ou deux véhicules. Nous payons des centaines de millions. Nous avons contracté avec Saham à qui nous avons payé pour un an. Ensuite Sunu Assurance qui nous a pris jusqu’à 280 millions de FCFA en tous risques. Mais voyez-vous, sur notre chantier de Ferké nous avons cassé un tuyau de la Sodeci. Nous avons écrit à nos assureurs, il y a eu un contrôle et le contrôleur leur a écrit. Ils ont refusé catégoriquement de payer ! Finalement, c’est Ebomaf qui a payé le sinistre puisque, entre temps, les villageois avaient bloqué le chantier parce qu’ils n’avaient plus d’eau. Or ledit sinistre s’élevait à environ 3 millions de FCFA. Jusque-là nous n’avons pas été remboursés et il y a d’autres sinistres de ce genre qui n’ont pas été payés. Voici la vérité. En général, les gens dénoncent mais ne disent pas exactement les choses telles qu’elles se sont passées’’.

Le chargé des assurances du groupe Ebomaf a, pour sa part, donné les détails techniques sur cette affaire en indiquant avec précision les sinistres non pris en compte par les assureurs basés en Côte d’Ivoire. Voici sa correspondance adressée à notre rédaction :

« Bien que la réglementation des assurances ait fixé des dispositions pour gérer les contrats de la branche automobile dans la zone CIMA, nous sommes au regret de vous faire savoir que nous avons connu des difficultés dans les règlements de sinistres avec les assureurs SAHAM Assurances et SUNU Assurances de la Côte d’Ivoire. Mais Néanmoins SUNU Assurances Côte d’Ivoire continue à garantir nos chantiers en « Tous Risques Chantiers ».
Nous vous faisons cas parmi tant d’autres de trois situations :

• Avec SAHAM Assurances :

Il y a le Dossier du camion IVECO et sa semi-remorque. Depuis le 08 Novembre 2016 que nous avons fait la déclaration, le dossier est resté non réglé jusqu’aujourd’hui malgré nos relances.
* Avec SUNU Assurances :

– Le dossier numéro 2017-70-0000363 du 09/02/2017 impliquant SITARAIL, la lenteur du règlement du dossier a amené notre PDG du groupe EBOMAF à anticiper en faisant un virement de 7 036 576 CFA
– Le dossier numéro 2017-70-0002275 du 16/02/2017 impliquant SODECI. Notre PDG a fait beaucoup d’efforts aussi pour anticiper le règlement du dossier en faisant un virement de 3 980 344 FCFA sur leur compte.
Vous constaterez vous même que le Groupe EBOMAF SA ne piétine pas les lois Ivoiriennes mais elle est une grande Entreprise qui veut être en partenariat avec un assureur sérieux qui l’accompagne au regard des défis que présente le développement des routes dans la sous-région.
Nous mettons ces documents à votre disposition comme preuve malgré la confidentialité qui les entoure, tout en espérant que ces informations pourraient vous aider à rétablir la vérité, restant entièrement à votre disposition pour d’éventuels éclaircissements.

En PJ les AVIS DE DEBIT, le dossier du Camion IVECO non encore réglé et notre dernier courrier adressé à l’expert Conseil de l’auto à Abidjan.
Kossi Naata MAYEDE
ASSURANCES
GROUPE EBOMAF SA »

S. Debailly à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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3 réflexions au sujet de “Affaire «Ebomaf piétine les lois» en Côte-d’Ivoire: l’Assureur réagit et refuse toute polémique”

  1. C’est pour cela il faut toujours équilibrer l’info avant de la donner.

    Car les assurances que je connais ici, pour t’encaisser c’est ultra rapide, mais pour te dédommager ils comptent sur ton découragement!

  2. J’ai quand-même du mal à comprendre comment une compagnie d’assurances, aux méthodes et procédures standardisées à l’échelle internationale, délie la bourse plus facilement dans certains pays et traîne les pieds dans d’autres. Un bref, le même assureur présent au Togo et au Burkina, assujetti au code CIMA, fonctionne dans ses procédures différemment selon les pays ? C’est du dilatoire, purement et proprement. Et concernant les accusations de traitements eux aussi différenciés sur le personnel, à la mesure de la nationalité ? Aucune réponse ? Qui ne dit mot consent, c’est connu.

  3. Le régulateur, c’est l’état !!

    Il a l’obligation de s’assurer que les assureurs fonctionnent comme on l’attend d’eux. Il n’est pas obligé d’attendre que le dossier arrive en justice pour tirer les oreilles aux assureurs indélicats.

    C’est aussi pourquoi dans d’autres pays, les assurances fonctionnent parfaitement, car l’état sanctionne sans hésitation.

    Il en est de mème dans le domaine de la téléphonie, les banques, l’audiovisuel, l’énergie, etc…

    Pop !!

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