Des pèlerins musulmans se plaignent d’escroquerie en Côte-d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, depuis l’ouverture des inscriptions au pèlerinage à la Mecque (hadj), 5e pilier de l’Islam en mars 2018, des pèlerins musulmans se disent victimes d’escroqueries organisées de la part d’agences de voyages privées.

En 2018, le coût du pèlerinage à la Mecque, le lieu saint de l’islam a été maintenu à 2 millions de FCFA (3 076 €) tout comme en 2017. Le quota attribué à la Côte d’Ivoire est de 6 800 places dont 1 800 pour 18 organisations privées, 5 000 pour le convoi étatique.

Malgré le montant officiel fixé à 2 millions de francs CFA pour les frais liés au hadji, de nombreux pèlerins dénoncent les sommes exorbitantes demandées par les agences privées chargées du convoi à la Mecque. Celles-ci demandent 2 975 000 FCFA (4 576 €).

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« Quelques semaines après mon inscription, un des organisateurs d’une agence privée m’a demandé verser la somme de 500 000 FCFA (769 €) en plus des 2 millions que j’ai déjà déboursées, confie Ibrahim, la soixantaine. Allah ne peut pas permettre de telles forfaitures surtout qu’il s’agit d’un acte de piété. »
Le communiqué de la Direction des cultes

Traoré, un autre pèlerin, bien que s’étant inscrite dans le contingent étatique ne fera pas partie du convoi. Elle a été redirigée vers un voyagiste privé qui lui demande, en plus des 2 millions de Francs CFA exigés officiellement, 500 000 FCFA (769 €) supplémentaires.

Face à l’insatisfaction manifestée par ces pèlerins, la Direction de cultes, en charge de l’organisation du hadj a publié, jeudi 22 mars, un communiqué de mise au point. Après avoir annoncé la fin des inscriptions au hadj pour le contingent étatique, elle a informé la communauté musulmane de la disponibilité de places auprès des organisateurs privés. Les commissaires au hadj ont toutefois recommandé aux pèlerins d’être vigilants. « Nous disons aux pèlerins de faire attention aux personnes qui leur proposent des services supplémentaires en vue de bénéficier des places dans le contingent étatique », a insisté l’imam Bachir Ouattara, commissaire du Hadj 2018. Il a également indiqué qu’en cas de désistement, la permutation se fait au niveau de la Direction des cultes et non entre des individus.
Des agences de voyages se défendent

Au total, 18 agences de voyages agréées par l’État disposent d’agréments pour le pèlerinage. Interrogées, plusieurs d’entre elles se défendent de flouer les pèlerins. « La structure que je dirige n’abuse pas des pèlerins musulmans que nous convoyons pour le Oumra et le hadj. Sur les 70 places octroyées, il nous reste 40 à pourvoir aujourd’hui », affirme Moustapha Konaté, directeur d’une organisation de voyages. Une autre responsable d’une agence, Coulibaly, dénonce les pratiques mafieuses de certaines organisations privées qui compromettent le travail des agences et jettent le discrédit sur le hadj.

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En 2017, deux organisations privées, « Méridien Hadj et Oumra » et « E.I.M.P. Tourisme et voyage » avaient failli à leurs cahiers de charge, privant 263 candidats de pèlerinage. Saisi de cette affaire, l’État ivoirien avait pris des sanctions contre ces structures et promis aux candidats malheureux leur prise en charge pour le hadj 2018.

Magloire Madjessou (à Abidjan)
Africa.la-croix.com

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1 réflexion au sujet de « Des pèlerins musulmans se plaignent d’escroquerie en Côte-d’Ivoire »

  1. si on part du principe que l’état ne fait pas de bénéfice sur les pèlerins et a plutôt tendance à subventionner les partants, forcément le privé s’il s’aligne sur les mêmes chiffres s’en sortira avec zéro ou sera déficitaire.

    pour que le privé gagne de l’argent avec ce chiffre, il faut au minimum que l’état aussi gagne des sous sur le dos des pèlerins, dans ce cas…

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