Les préfets de Côte d’Ivoire seraient-ils devenus plus courageux que les autres corps de l’administration ?

Par Connectionivoirienne

Une déclaration inédite. Préoccupés par des revendications corporatistes ces derniers mois, les préfets de Côte d’Ivoire ont finalement été reçus par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, le 13 avril 2018 à Yamoussoukro.

Les hauts représentants de l’Etat sur l’ensemble du territoire ont parlé de leur situation de hauts fonctionnaires, certes, mais ils sont allés au-delà de ce que le Président de la République aurait pu attendre d’eux. C’est-à-dire, ce discours avec la langue de bois qui masque les réalités et fait l’apologie du régent du moment.

Une fois n’est pas coutume, les préfets, par leur porte-parole Gueu Gombagui préfet de la région de la Bagoué (nord du pays) ont exprimé la volonté de paix et de réconciliation des populations ivoiriennes dans leur composante sociopolitique.

« La réconciliation en Côte d’Ivoire doit prendre la forme d’une amnistie pour entrer dans la vision du ‘’Vivre ensemble’’ » ou encore « Libérez les prisonniers politiques, acceptez le retour des exilés et la liberté de manifester de l’opposition, et dégelez les avoirs des opposants ». Ces propos forts qui tranchent d’avec les discours habituels à l’occasion de telles cérémonies revêtent un caractère inédit étant entendu que les préfets s’exprimaient par leur porte-parole, jusque-là incontesté. La précision est ici importante parce qu’un groupe de préfets s’étaient déjà illustré par son droit à la différence lors de la parenthèse de la crise postélectorale en 2011. Ce groupe-là était conduit par l’actuel préfet de Bouaké Aka Konin et s’était dressé unilatéralement contre le régime Gbagbo avant d’élire domicile au Golf Hôtel aux côtés du régime actuel.

Le moins que l’on puisse dire, jamais un haut fonctionnaire ivoirien fut-il ministre en charge du dialogue politique ou président d’institution n’avait pris un tel risque d’interpeller, directement et en sa présence, Alassane Ouattara. Et c’est historique !

Et Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale peut alors s’en servir pour enfoncer le clou dans sa douce guerre froide contre le locataire du Palais du Plateau lors de l’inauguration d’une mosquée à Diawala (au nord) vendredi. « C’est le corps préfectoral qui connait mieux la situation sur le terrain, c’est le corps préfectoral qui est dans le village, qui visite le campement, les hameaux. Vous connaissez la Côte d’Ivoire mieux que nous, parce que c’est vous qui vivez avec les populations au quotidien, donc ce que vous nous dites, nous devons vous écouter. Hier, le corps préfectoral a dit au Président de la République qu’il faut faire la réconciliation. Ils ont même dit qu’il faut libérer les prisonniers politiques, qu’il faut faire le dégel pour que la Côte d’Ivoire aille dans le sens de la Paix et de la Réconciliation. S’ils le disent, c’est parce qu’ils le vivent au quotidien », a déclaré le PAN.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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2 réflexions au sujet de “Les préfets de Côte d’Ivoire seraient-ils devenus plus courageux que les autres corps de l’administration ?”

  1. Petit rappel du catéchisme (il faut bien que ça serve un jour) : Exode 8 :15. « Les devins dirent à Pharaon: « Le doigt de Dieu est là! » Mais le cœur de Pharaon persista et il ne les écouta point, ainsi que l’avait dit l’ Éternel. »

    Le nôtre – de Pharaon – a le cœur plus qu’endurci, et je doute que l’Eternel y soit pour quelque chose. Mais les livres saints relatent ce qu’il advint au finish.

  2. les préfets sont sensés faire des rapports réguliers à leur hiérarchie.

    Pourquoi doivent ils lire ces rapports devant les médias?

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