Dans le département d’Alépé en Côte-d’Ivoire le port de cercueil interdit par le préfet

A Monga, localité située dans la commune d’Alépé, Anaman Oguié, 61 ans, Goua Okou Pierre, 62 ans et dame Agoa Simone, 78 ans ont été lynchés le 19 mai pour avoir été désignés par le cercueil d’Akoun Marie Josée, 42 ans, morte à la suite d’un accouchement par césarienne.

Avant cet évènement malheureux, toujours dans la même localité, dame N’Guessan, 75 ans, avait été également tuée dans les mêmes conditions, le 18 décembre dernier. Face à tous ces nombreux cas de décès enregistrés, Nanou Benjamin, préfet du département d’Alépé, a, au cours d’une rencontre le 22 mai, dans la salle de réunion de la préfecture, avec les chefs de village, les élus et les jeunes, interdit le port de cercueil lors des enterrements. L’autorité administrative, avec un ton très ferme, a menacé de démettre de leurs fonctions tous les chefs qui autoriseront cette pratique dans leur localité. Pour montrer sa détermination, il a, séance tenante, suspendu de ses fonctions, pour une période de trois mois, Nanan Agoa Kouassi, chef du village et le président des jeunes de Monga, localité qui s’est illustrée dans cette pratique avec cinq morts en seulement cinq mois.

Pour les futures inhumations, a-t-il annoncé, les populations devront désormais utiliser les charrettes ou tout autre moyen de transport. Le préfet a, par ailleurs, saisi cette occasion pour condamner les actes de violence dans de nombreux villages. « Depuis le mois de février 2017, le département se singularise dans la violence quasi-hebdomadaire. Il n’y pas une semaine où il n’y a pas d’effusion de sang ou de découverte macabre », a-t-il tonné. Le préfet a donc invité ses administrés à résoudre tous les problèmes autrement que par la violence.

D’autres intervenants ont révélé que les jeunes qui portent généralement ces cercueils sont souvent sous l’emprise de la drogue. Pour eux donc, ces actes pourraient être prémédités. Et le préfet Nanou Benjamin de conclure que tous les porteurs de cercueil qui seront identifiés au terme de l’enquête diligentée par la Brigade de gendarmerie à la suite de l’évènement de Monga du 19 mai, répondront de leurs actes.

Boni Amlaman
Fratmat.info

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