Côte-d’Ivoire: 30 détenus d’opinion n’ont toujours pas bénéficiés de l’ordonnance d’amnistie, affirme l’AFFDO-CI (association)

Communiqué relatif à l’ordonnance de la loi d’amnistie du 06 aout 2018
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L’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion de Côte-d’Ivoire dite AFFDO-CI exprime sa sincère gratitude au Président Alassane Ouattara pour la mesure d’amnistie annoncée le 06 Aout 2018, à l’occasion de son message à la nation ivoirienne.

À l’occasion de cette adresse à la nation, le chef de l’Etat avait indiqué que cette mesure devait profiter à 800 personnes dont 500 personnes bénéficiaient déjà d’une liberté provisoire.

Or, l’AFFDO-CI fait le triste constat que sur 297 personnes en détention, à la date du 06 Aout 2018, dans 10 prisons reparties sur l’ensemble du territoire national, 30 personnes sont encore retenues dans les liens de la détention.

En effet, après la première vague de libération inaugurée, le 8 août 2018 par Mme Simone EHIVET GBAGBO, ex-première Dame, MM. LIDA Kouassi Moise, ASSOA Adou, Souleymane KAMAGATÉ, TCHEIDÉ Jean Gervais, une seconde a suivi le 10 août 2018, et vu la libération d’autres détenus tels que MM. BAHI Patrice, ZIZA Kaka Jean Louis, LOROUGNON, ZADI Madou, ZEZE Paulin, KEIPO Marius dit « petit marteau ».

En outre, il a été enregistré la libération de 32 personnes le samedi 11 août 2018, dont MM BLEKA Joël et BOUABI.
Le Lundi 13 Aout 2018, 7 autres personnes ont aussi recouvré la liberté.

Le mercredi 15 Aout 2018, 03 personnes, à savoir MM. TOUBATE Tom Serge, MABRE Alain et KRAPA ont été libérées à partir de la maison d’Arrêt Militaire d’Abidjan.

M.NIAMKE Ekolan Norbert a été, lui, libéré le 17 Aout 2018.
Le samedi 18 Aout 2018 à la MACA, 03 personnes, à savoir MM EHOUMAN N’Guessan Pascal, KOUABO Bertin et ZIRIMBA Logbognon Jean Claude ont été également libérées.

Le Mardi 21 Août 2018 MM.DRIA Nesmon, DOUMBIA Lancina et SEBOU Bi Yao Simplice ont été libérés.
Le mercredi 22 Aout 2018, 16 personnes dont KOFFI Serge, GNABA José, DAGO Philippe ont été libérées.
Le vendredi 24 Aout 2018, MM LAGO Kanon Martial et KOUEWON Pouho Elvis ont été libérés.

Ainsi, au total, l’AFFDO-CI fait l’heureux constat qu’en conséquence de la mesure d’amnistie, 267 personnes au total, injustement incarcérées depuis le 11 Avril 2011, ont pu recouvrer leur liberté.

Aussi l’AFFDO-CI, en son nom propre et en celui des libérés et de leurs familles respectives, manifeste-t-elle son infinie reconnaissance envers l’Institution des Nations Unies, la France, aux différentes Chancelleries établies en Côte d’Ivoire, aux représentations de l’Union Européenne et de l’Union Africaine, aux partis politiques ivoiriens, aux ONG nationales et internationales de défense des droits humains, à la presse nationale et internationale, au rezopanacom, à la 2CM, aux acteurs des nouveaux medias, aux différentes plateformes de la société civile, aux chefs religieux, aux chefs traditionnels, à tous les ivoiriens et à toutes les ivoiriennes ainsi qu’à toutes les personnes ayant, d’une sorte ou d’une autre, concouru à l’amplification de nos cris de détresse, et abouti à l’obtention de ces libérations.

S’il est indéniable que cette mesure de libération a pu considérablement détendre l’atmosphère socio-politique en Côte d’Ivoire, l’AFFDO-CI est peinée de constater que cette loi d’amnistie, quoique concernant l’ensemble des infractions liées à la crise post-électorale de 2010-2011, n’a encore pu être appliquée à 30 personnes, abusivement détenues depuis 7 ans, et qui demeurent encore en détention pour des raisons que nous ignorons.

Tout en appelant l’attention de la Communauté nationale et internationale sur une situation intenable, l’AFFDO-CI exhorte instamment le gouvernement ivoirien à procéder à la libération de ces 30 détenus dont les causes de la détention ne sont pas détachables des événements liés à la crise post-électorale de 2010-2011.

Car, un (1) jour de détention supplémentaire de tous ces chefs de familles au mépris de cette ordonnance d’amnistie n’en rajouterait qu’à l’abus.

Aussi, pour ces 30 personnes encore détenues, l’AFFDO-CI entend mettre tout en œuvre afin qu’elles jouissent à nouveau de leur liberté.

C’est le lieu d’appeler aussi l’attention de la Communauté nationale et internationale sur le fait que l’information donnée par la télévision nationale (RTI) relative à la libération de 60 militaires n’a été suivie d’aucun effet.

POUR LA DIGNITE HUMAINE, LIBEREZ NOS PARENTS !

Fait à Abidjan le 10 septembre 2018
Le PRESIDENTE de l’AFFDO-CI
DESIREE DOUATI

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