Comment Hamed Bakayoko est devenu « indispensable » en Côte-d’Ivoire (Jeune-Afrique)

Plus jet-setteur que technocrate, plus autodidacte que grand stratège, Hamed Bakayoko n’avait pas, a priori, les atouts pour entrer dans le cercle le plus proche d’Alassane Ouattara. Sans cesse en contact avec le président ivoirien, avec son frère, Téné Birahima Ouattara, le ministre des Affaires présidentielles, qui garde notamment la haute main sur les questions de renseignements, et avec le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, il est pourtant aujourd’hui l’un des hommes politiques les plus puissants du pays. Très tôt adopté par Dominique Ouattara, il n’a pas été considéré comme un personnage de premier plan par le mari de celle-ci jusqu’en 2011. D’autant que ses relations n’ont longtemps été que cordiales avec Amadou Gon Coulibaly, qui accordait peu d’estime à son sens politique.

En 2003, lorsqu’à Marcoussis se négocient les postes du futur gouvernement d’union nationale, le nom de Hamed Bakayoko n’est pas en haut de la liste d’Alassane Ouattara. C’est notamment Guillaume Soro qui insiste pour que le ministère des Nouvelles Technologies de l’information et de la communication lui soit octroyé. Le chef des Forces nouvelles est alors bien plus fort et influent. En faisant ses preuves au ministère de l’Intérieur, il gagne ses galons. Il sait s’entourer d’hommes compétentscomme ses directeurs de cabinet successifs Daniel Cheick Bamba et Vincent Toh Bi. Grâce à des relations tant chez les comzones que parmi d’anciens responsables de Laurent Gbagbo, il parvient peu à peu à rétablir l’ordre. Souvent partisan de la négociation, il fait en outre usage de ses réseaux de longue date au Front populaire ivoirien (FPI), où l’on ne rechigne pas à discuter en toute discrétion avec lui: l’homme est vu comme un « modéré » du Rassemblement des républicains (RDR). Même tard le soir, il reçoit beaucoup, discute et, loyal, se rend disponible pour remplir les « missions » que lui assigne le président. Certaines de ses prises de position politiques marquent les esprits dans le petit cercle du pouvoir. Comme lorsque, en 2015, il soutient contre l’avis de Guillaume Soro que Roch Marc Christian Kaboré a toutes les chances de devenir le futur président burkinabè.

En juillet dernier, Alassane Ouattara, alors qu’il vient de prôner le transfert du pouvoir à une nouvelle génération et l’organisation de primaires en 2020, ira voir trois hommes à la fin de son discours. « Toi, toi et toi, vous pourrez tous vous porter candidat! » glisse-t-il à Amadou Gon Coulibaly, Guillaume Soro…et Hamed Bakayoko.

A.S.-T.
Lebanco.net avec Jeune Afrique

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