A Bomizambo en Côte-d’Ivoire, bourgade de tissu traditionnel, des tisserands transmettent leur savoir aux plus jeunes (MAGAZINE)

Jean-Marc BOUAZO

A Bomizambo, une bourgade située à 29 kilomètres de Yamoussoukro (capitale politique ivoirienne), des tisserands réputés pour la fabrication de tissus traditionnels de qualité, inculquent les arcanes de leur activité à des mineurs avec l’accord de leurs parents, pour la pérennisation de métier.

A deux mètres de la voie principale traversant le village, des « pagnes baoulé », sont confectionnés à partir de coton, soie ou de polyester sont exposés sous une tente construite en bois, est recouverte de feuille de toiles. La diversité des couleurs, ainsi que leur harmonie attirent inévitablement le regard des passants.

A Bomizambo, adultes comme jeunes exercent le métier de tisser, une activité qui se transmet de père en fils et nourrit son homme, selon des artisans rencontrés.

Assis dans son atelier à tisser sur un tronc d’acacia sec, Désiré Koffi Koffi, exerce l’activité depuis 1994. A force de pratique, il maîtrise avec aisance les gestes.

A l’aide d’une navette en bois poli, (Koffi Koffi, la quarantaine, effectue des mouvements horizontaux avec les mains. Les pieds sur les deux pédaliers en bois de bambou, suivent également le déplacement des bras.

Yeux grandement ouverts, la tête suit la mobilité des mains et des pieds de son nouveau patron. Stupéfait par le chef-œuvre en confection par son formateur, le petit Prince venu de Bouaké (centre) avec son père pour apprendre le métier à tisser, sourit.

« Si tu suis mes conseils, un jour, tu deviendras un bon tisserand », confie Désiré Koffi à son nouvel apprenant, expliquant que les parents préfèrent envoyer leurs enfants à Bomizambo pour apprendre le métier plutôt que de les faire partir dans d’autres localités.

« Tous ceux qui viennent apprendre le travail de tisserand à Bomizambo, nous les formons pendant sept ans », affirme Fabrice Yao, titulaire d’un Brevet d’étude du premier cycle (BEPC), lui aussi tisserand.

La formation des apprentis-tisserands se fait en quatre étapes. La première est une période d’observation qui peut prendre un an, voire deux, à la condition que l’apprenant ne soit pas un bon observateur.

A partir de la deuxième étape, l’apprenti-tisserand a un atelier à tisser à sa disposition. Il passe quatre ans par la suite à apprendre les coutures les plus complexes et prêter main forte à son formateur.

A ce stade, les élèves deviennent une aide pour leur patron. Enfin, la dernière année (7e année), permet à l’apprenant d’être autonome et exercer librement le travail de tisserand.

A Bomizambo, « nous comptons une cinquantaine d’apprenti-tisserands venus des villages environnants, de Bouaké (centre, déjà préciser) et de Yamoussoukro », signale Fabrice N’Dri, lui aussi un autre tisserand.

« Nous confectionnons les pagnes pour les cérémonies » (mariage coutumier, fêtes de réjouissance), ajoute Fabrice, chargé ce jour de la vente des pagnes de la coopérative du village dont il est membre.

Les pagnes « de 1,80 m, au nombre de deux, sont destinés aux femmes », indique le vendeur du jour, précisant que le montant, compris entre 13.000 et 18.000 FCFA, est fonction du motif de confection. »

Ceux de « 3,20 m, destinés aux hommes, coûtent entre 100.000 et 130.000 FCFA », toujours en fonction du motif utilisé, selon Fabrice N’Dri.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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2 réflexions au sujet de “A Bomizambo en Côte-d’Ivoire, bourgade de tissu traditionnel, des tisserands transmettent leur savoir aux plus jeunes (MAGAZINE)”

  1. UN CHALLENGE AMBITIEUX DE TRANSFORMATION DE LA CHAINE DE VALEURS

    Un défi qui depasse la reflexion de la petite mutuelle de développement de Bomizambo et qui montrera les ambitions nationales dans ce domaine du textile.

    Au delà des opportunités de l’AGOA !

    Et j’en viens fatalement à mon ami Sidik. Monsieur le Ministre de l’artisanat. Celui qui devra impulser cette dynamique.

    Il y a un an il etait au séminaire des parlementaires des pays en voie de développement en Chine. 

    Ce voyage certes dans un autre cadre, devrait lui rappeler des sources de solutions. Du côté du grand empire chinois il y a des solutions d’industrialisation de l’Afrique.

    L’AGOA US vs L’OFFRE CHINOISE

    Konaté n’aura que l’embarras du choix.

    Les opportunités existent.

    Je lui souhaite tout le bonheur et une réussite.

    Et aussi l’intelligence dans la démarche de prospection des partenaires et d’accompagnement des entités de l’artisanat dont il a la charge.

    On ne double IMPUNÉMENT ni les chinois ni les yankee SANS PAYER LE PRIX FORT. A bon entendeur salut !

    Au demeurant ce ne sera qu’une juste récompense pour Bomizambo le village de Germain Koffi Gadeau.

    A Bomizambo il avait entrepris des démarches de valorisation de l’artisanat local. Hélas sans qu’il ait eu le temps de parachever l’entreprise.

    Les larmes aux yeux un jeune ami artisan du pagne de Bomizambo m’expliquait en 1998 LA VISION du « Vieux » pour eux. Gadeau était l’âme de Bomizambo. C’était il y a 20 ans.

    20 ans donc que le monde a bougé dans la dynamique de l’internet et de la mondialisation.

    Dans cet univers globalisé notre présence doit être affirmée par des labels protégés.

    Le Kita et en particulier le pagne baoulé nous offre une opportunité de labellisation de notre savoir faire.

    Labellisation, certificat de conformité et organismes d’authentification et de contrôle voici des chantiers qui doivent interpeller le Ministre KONATE.

    C’est bien ainsi que des entreprises comme NEXANS ont pu protéger leur savoir faire au point de nous refiler aujourd’hui le stock des invendus et invendables dans leur zone.

    Vous remarquerez que mon discours a changé de ton pour mon petit frère de…Libreville (Man, RCI).

    Depuis ses prises de position courageuses et républicaines lors des dernières campagnes, Konaté a épousé l’air du temps.

    Nous devons l’accompagner et non le tirer vers le bas !

  2. Saluons notre Ministre Goudou Koffi qui fait la promotion de tout le temps de ce tissu dans ses tenues vestimentaires.

    À chacun sa lorgnette !!

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