«Gilets jaunes»: Un 3e mort, 682 personnes interpellées, Macron fait face à une crise majeure

AP Photo/Thibault Camus

Emmanuel Macron s’est rendu place de l’Etoile à Paris, au lendemain des violences. Une réunion de crise du gouvernement s’est tenue à la mi-journée.

L’heure des comptes et du grand ménage. Le long des grandes artères de l’ouest et du centre de Paris, marquées par les dégradations survenues lors de la troisième journée de mobilisation des « gilets jaunes », des agents d’entretien étaient à pied d’œuvre, dimanche 2 décembre au matin. De nombreux commerces, couverts de planches la veille au soir pour prévenir les pillages, étaient toujours barricadés.

Le président Emmanuel Macron est allé constater les dégâts dans le centre de la capitale, dès le début de la journée, alors que l’exécutif doit faire face à une crise politique majeure. Dans les rangs de l’opposition, certains appellent, désormais, à des élections anticipées pour sortir du blocage.

Emmanuel Macron place de l’Etoile

Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l’Etat s’est directement rendu à l’Arc de triomphe, place de l’Etoile, qui fut le théâtre de violences et de dégradations samedi. Accompagné du ministre de l’intérieur Christophe Castaner et du secrétaire d’Etat Laurent Nunez, il s’est rendu au pied de la tombe du soldat inconnu, avant d’entrer à l’intérieur du monument, en partie saccagé.

Le président a ensuite rendu hommage aux forces de l’ordre et rencontré des commerçants sur l’avenue Kleber, en partie vandalisée. Parfois applaudi, Emmanuel Macron a aussi essuyé les huées d’une foule de plus en plus nombreuse. « Macron démission », ont scandé à plusieurs reprises des « gilets jaunes ».

Une réunion de crise du gouvernement

Une réunion de crise s’est tenue à la mi-journée à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron, qui ne devrait pas s’exprimer dimanche. Le président a souhaité que Christophe Castaner « mène une réflexion sur la nécessité éventuelle d’une adaptation du dispositif du maintien de l’ordre dans les jours à venir ». Il a également souligné, de nouveau, « l’importance du suivi judiciaire pour qu’aucun acte commis ne reste impuni ». Il a par ailleurs demandé au premier ministre Edouard Philippe de recevoir « les chefs de partis représentés au Parlement ainsi que des représentants des manifestants ».

Dans la matinée, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui a dénoncé des violences « immondes », ainsi que Christophe Castaner, n’avaient pas écarté la possibilité d’instaurer l’état d’urgence.

La commission des lois du Sénat a elle fait savoir qu’elle entendrait mardi « les explications » de Christophe Castaner et Laurent Nunez sur les violences de samedi. « Le gouvernement n’a pas le droit à un troisième samedi noir », a mis en garde le président du Sénat, Gérard Larcher, alors que plusieurs appels ont été lancés sur Facebook pour manifester à nouveau samedi prochain à Paris.

Au total, 682 personnes ont été interpellées samedi en France – dont 412 à Paris – et 630 placées en garde à vue, selon le bilan de la préfecture de police. Au moins 263 personnes ont été blessées, dont 81 membres des forces de l’ordre. Selon le ministère de l’intérieur, 136 000 personnes ont manifesté samedi, contre 166 000 le 24 novembre et 282 000 le 17 novembre.

Un troisième mort en marge du mouvement
Un troisième décès est survenu en marge du mouvement des « gilets jaunes » dans la nuit de samedi à dimanche, à Arles (Bouches-du-Rhône), lorsqu’un automobiliste a percuté un poids lourd à l’arrêt en raison d’un bouchon provoqué par un barrage. Ce décès s’ajoute à celui d’une manifestante tuée le 17 novembre en Savoie, après avoir été percutée par une conductrice prise de panique, et à celui d’un motard tué après une collision avec une camionnette deux jours plus tard dans la Drôme.

Lemonde.fr avec lefigaro.fr

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