Côte-d’Ivoire: Connectionivoirienne devant la justice dans l’affaire « Wattao et Niangadou ont violé l’embargo sur le diamant » ?

Le Colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, Commandant de la Garde Républicaine (DR)

Le Journaliste Sylvain Guédé Debailly, « représentant » du site Connectionivoriienne en Côte-d’Ivoire, raconte sa journée d’hier 12 décembre passée en partie dans les locaux de la Police scientifique à Abidjan.

Ma convocation à la police scientifique – Voici toute l’affaire

Appelons-la ‘’Affaire le procureur contre connectionivoirienne.net’’. Une affaire qui pourrait devenir plus tard Le procureur contre toute la presse nationale et internationale

De quoi s’agit-il ?

Le 22 avril 2014, les fameux experts de l’Onu publient un rapport sur la Côte d’Ivoire, un rapport qui accuse le colonel Wattao et Sékou Niangadou, homme d’affaires de nationalité malienne de trafic illicite de diamants alors que le pays était encore sous embargo de l’Onu.

Au lendemain de la publication de ce rapport, plusieurs organes de presse et des agences dont Reuters diffusent de larges extraits dudit rapport. Connectionivoirienne.net n’est pas en reste. Le 24 avril le site reprend une dépêche de l’agence anglaise Reuters laquelle fait savoir que M. Sékou a acheté des diamants dans la région de Séguéla.

Depuis ce temps, nous apprend le capitaine qui nous recevait, Sékou Niangadou ne peut plus obtenir de visa pour voyager. Il estime alors que son malheur vient de connectionivoirienne.net et décide de porter plainte chez le procureur de la République. Celui-ci enjoint aussitôt la police scientifique qui traite de tout ce qui est délit par voie électronique pour enquête.

Le 12 décembre 2018 dans la matinée, le jour de mon anniversaire, je reçois un coup de fil d’un téléphone fixe. Mon interlocuteur se présente comme capitaine de la police scientifique et souhaite me rencontrer pour ‘’échanger un peu’’. Je lui demande s’il s’agit d’une convocation et il me répond ‘’non’’, qu’il s’agit plutôt d’échanger autour d’un article que nous avons publié, précise-t-il, ajoutant que ceci devrait l’aider dans une enquête. Nous prenons donc rendez-vous à 15 h, dans les locaux de la DITT sis à Cocody Danga près de l’ambassade d’Espagne et d’Edipresse. Je serai reçu après une heure d’attente.

Il commence par enregistrer mes données à caractère personnel, m’apprend qu’un homme d’affaires a porté plainte contre mon organe pour ‘’dénigrement et diffamation’’ puis suivra un interrogatoire dont je vous épargne les détails. Toujours est-il que j’ai répondu volontiers à toutes les questions qui m’ont été posées.

C’est le lieu d’en appeler à la vigilance du procureur afin que les procédures qu’il ordonne se passent dans les règles de l’art, avec élégance et dans le respect des lois. On ne peut pas me berner pour que j’aille répondre à des questions là où une convocation en bonne et due forme aurait été nécessaire. Si cela avait été le cas, c’est en citoyen libre et si besoin avec l’aide d’un avocat que j’irais répondre sans me dérober, sans me soustraire à mes obligations de justiciable. La ruse n’avait pas sa place dans une affaire délicate comme celle-ci qui implique le Conseil de sécurité de l’Onu mandant des experts auteurs du rapport.

J’ai aussi profité pour dire à l’endroit du sieur Sékou que la voie du salut pour lui ne réside pas dans la réclamation de dommages et intérêts pour ‘’diffamation et dénigrement’’ auprès des organes de presse. Il aura fort à faire car des dizaines d’organes de presse à travers le monde ont diffusé ces informations l’incriminant. Aura-t-il le courage de les envoyer tous devant le procureur ? Je crois que sa réhabilitation est ailleurs.

Voici le lien de l’article en question

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