« Abus de justice » en Côte d’Ivoire: Affi et Soro chez Jacques Ehouo pour lui témoigner « solidarité et soutien’’

Serge Alain KOFFI

Après le chef du parlement Guillaume Soro, le président du Front populaire ivoirien (FPI, Opposition) Pascal Affi N’guessan s’est lui également rendu dimanche au domicile du vainqueur de l’élection municipale du Plateau, par ailleurs député de cette commune abidjanaise, Jacques Ehouo, poursuivi par la justice pour “détournement’’ de fonds publics.

“Nous sommes venus témoigner notre solidarité à un confrère qui est agressé dans ses droits et sa dignité à travers des poursuites injustes et injustifiées orchestrées contre lui par le pouvoir’’, a déclaré M. Affi N’guessan, au terme de sa visite, face aux journalistes présents.

Pour le président du FPI, par ailleurs député de Bongouanou (centre-est), le gouvernement du chef de l’Etat Alassane Ouattara “n’a aucun respect pour la démocratie et pour le peuple’’ ivoirien.

Aussi, a-t-il appelé à un rassemblement des opposants pour faire face à la “dictature’’ dont il accuse le chef de l’Etat de vouloir instaurer.

Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un détournement de fonds (portant sur près de 6 milliards FCFA) organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo qui avait été démis de ses fonctions en août par le gouvernement.

Auditionné par la police économique jeudi après-midi, il a finalement été inculpé. Une information judiciaire a été ouverte.

Soro chez Jacques Ehouo pour lui “apporter (son) soutien’’

Le Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, vice-président du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel) s’est rendu dimanche au domicile du vainqueur de l’élection municipale du Plateau, par ailleurs député de cette commune abidjanais, Jacques Ehouo, poursuivi par la justice pour “détournement’’ de fonds publics.

Guillaume Soro, accompagné de quelques uns de ses proches dont les députés Celestine Trazéré, Privat Oulat, Issiaka Fofana, est arrivé au domicile de Jacques Ehouo, qui avait à ses côtés plusieurs cadres de sa formation politique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle) dont le secrétaire exécutif Maurice Kacou Guikahué.

Après les salutations d’usage, faites dans la tradition Atchan (ethnie de Jacques Ehouo), le député Privat Oula, porte-parole pour la circonstance de M. Soro, a expliqué, face à l’assistance composée d’amis et parents du vainqueur de l’élection municipale du Plateau, les raisons de la visite du président de l’Assemblée nationale.

Soro “est venu apporter son soutien à son frère, à son collègue’’, a-t-il situé d’entrée.

Le président de l’Assemblée nationale “a décidé de façon responsable de se mettre au devant de ce combat noble’’, a poursuivi le député de Duékoué (Ouest), déclenchant des applaudissements nourris de l’assistance.

“Soro n’est pas celui qui livre ses collaborateurs mais plutôt qui les protège. Il jouera son rôle de protecteur“, a-t-il ajouté, avant de commenter le communiqué du procureur de la République qui indiquait vendredi que « seule la chambre (du parlement) dont le député » Jacques Ehouo, “est membre peut requérir la suspension des poursuites’’.

“Le procureur n’est qu’un simple agent d’exécution. Il n’est le juge de siège (…) Il n’est pas une référence en matière de Droit. Il est un exécutant qui agit selon les ordres qu’il a reçus’’, a-t-il précisé.

Au terme de la visite, M. Soro, s’est lui-même exprimé, face aux journalistes présents pour d’abord réitérer les raisons de sa visite.

“Je suis ici ce soir pour rendre une visite de fraternité et de solidarité à mon collègue le député Ehouo’’, a-t-il dit, avant d’assurer le nouveau maire élu du Plateau de son “soutien’’ et d’annoncer une réunion des députés pour avoir “une position commune’’ sur cette affaire afin d’éviter de donner “le sentiment d’un harcèlement’’.

“Ça n’arrive pas qu’aux autres’’, a-t-il averti, avant de quitter les lieux pour une autre visite à l’un de ses proches Alain Lobognon, député de Fresco (Sud-ouest), contre qui un avis de recherche a été émis vendredi par le procureur de la République dans le cadre d’une enquête pour “divulgation de fausses nouvelles’’.

Alerte info/Connectionivoirienne

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